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mardi 4 avril 2017 à 05:24

Quartier du Magny : « Entre mémoire et modernité »…

thème d'une conférence de l'Agence d’Urbanisme Sud Bourgogne ! Son avenir et son devenir en question




Ils étaient nombreux ce lundi soir à la salle du Magny, habitants du quartier, élus montcelliens dont Madame le Maire Marie-Claude Jarrot, mais aussi Jean-Claude Lagrange et d’autres anciens élus et décideurs du bassin minier.

 

C’est Marc Dauber, architecte et urbaniste, qui a longtemps travaillé pour le bassin minier notamment en réalisant quatre études sur le quartier du Magny qui était venu partager ce soir sa connaissance du terrain.

 

 

 

« Entre mémoire et modernité »

 

 

Tel était le titre de la conférence au cours de laquelle le conférencier s’est longtemps attardé sur le passé de la ville et sa construction autour de l’activité des mines et particulièrement sur le cas du quartier du Magny, jusqu’à mieux comprendre ce qui le constitue aujourd’hui.

 

 

Ce sont ensuite les élus qui ont plutôt investi le terrain du modernisme en expliquant les enjeux essentiels à aborder afin de pouvoir reconstruire l’identité du quartier du Magny.

 

 

« Il faut savoir d’où on vient pour préparer le futur ». C’est ainsi que Marc Dauber a débuté sa présentation dont l’objectif était de faire le lien entre l’histoire et l’avenir.

Comme il l’a rappelé, l’histoire du bassin minier commence avec le charbon et pour le Magny avec l’ouverture de deux puits, l’un en 1850 et l’autre en 1870.

Il raconte : « Quand le charbon est venu, tout était à faire. Et c’est en 1856 que la ville de Montceau a été créée. Les logements ont été créés dans la droite ligne des familles d’industriels de l’époque. Dans l’exposition universelle, ils montraient les maquettes des cités ».

 

 

 

A Montceau, ce sont ainsi 8800 ouvriers dont 3100 étrangers que l’on pouvait dénombrer en 1939. Ceux-ci occupaient quelques 4172 logements appartenant à la Houillère. Les premières constructions sont d’ailleurs sorties de terre en 1856 au Magny et ce jusqu’en 1935.

 

 

Les cités étaient construites à côté des puits afin de réduire les déplacements des mineurs. Et la compagnie était la propriétaire de tous ces logements : 4500 logements construits au total en 60 à 80 ans. Les maisons étaient souvent couplées par deux, trois ou quatre avec un jardin.

 

 

Au début, des logements sous forme de caserne ont même été construits. Sont ensuite venus les équipements : église, école, dispensaire. La construction était pensée par les ingénieurs des mines qui faisaient des essais avec les matériaux disponibles : mâchefer, pisé, wc au fond du jardin, logement sans salle de bain. Les maisons comportaient seulement deux pièces au début. Le chauffage se faisait par des poêles à charbon, charbon fourni à ses mineurs par la compagnie.

 

 

Un patrimoine complexe

 

 

Pour Marc Dauber, le patrimoine existant est alors complexe. Le Magny comporte 90 logements dès 1857 et 350 en 1950, accueillant alors 1200 habitants.

L’architecte-urbaniste explique que le quartier du Magny a tout pour être revitalisé. Son premier atout est d’être positionné sur une butte. En revanche, il possède un problème de centralité, puisque la construction géométrique a de fait impliqué deux centralités.

 

 

Autre problème qui s’est imposé dans le quartier et qui a conduit à son dépeuplement progressif : les problèmes d’effondrement dus au passage des galeries des mines sous les maisons. « Le charbon comme ressource détruisait la ville » a expliqué le conférencier.

 

 

A titre d’exemple, l’église du Magny s’est enfoncé dans le sol de plus de deux mètres.

 

 

Et c’est donc en 1992 que le quartier du Magny a été déclaré zone inconstructible.

 

 

La construction de la route express (RCEA) a aussi apporté une autre particularité : le quartier du Magny s’est vu coupé du reste de la ville de Montceau.

 

 

 

La conversion des zones minières

 

 

Marc Dauber a ensuite poursuivi son propos rappelant les programmes et divers plans locaux, départementaux et régionaux qui visaient à permettre la conversion des zones minières et ce, dès 1987.

 

 

Un premier plan instituant une rénovation de 50 logements par an avait été lancé par la Région. Et la CUCM a progressivement repris la charge de la voirie par transfert des compétences.

 

 

En 2001, la compagnie des Houillères a vendu son patrimoine immobilier. Plusieurs bailleurs sociaux en ont notamment fait l’acquisition. Et en 2004, le Préfet de Saône-et-Loire a finalement estimé dans un arrêté préfectoral que les terrains étaient stables.

 

 

Cela devait permettre aux terrains de redevenir constructible.

 

 

En 2006, Néolia, propriétaire d’anciens logements miniers souhaite lancer des réhabilitations (12 par an).

 

 

Au final les projets de réhabilitation du quartier se multiplient sous les impulsions de la Région, du Département ou encore de la CUCM. L’un de ces plans prévoyait l’intégration d’une maison de retraite dans le quartier du Magny.

 

 

Les échecs des plans

 

 

Force est de constater que tous les plans proposés n’ont même pas eu le temps de naître ! Et les raisons de ces échecs sont multiples : réhabilitations trop chères, manque de concertation ou concertations difficiles entre décideurs et bailleurs sociaux propriétaires des logements.

 

 

Il reste, d’après l’urbaniste, encore quelques maisons à détruire, qui ne pourront pas être réhabilitées du fait de leur dégradation trop avancée. Mais globalement le travail semble être réalisé.

 

 

L’un des atouts majeurs aujourd’hui du quartier du Magny réside dans la proximité de la RCEA.

 

 

Mais, seule une volonté politique pourrait faire avancer les choses selon le conférencier.

 

 

Marie-Claude Jarrot pour sa part a indiqué : « Sur le Magny, on n’a pas pris d’engagement tant que nous ne sommes pas sûrs de savoir ce qu’on peut faire avec Villéo, la CUCM etc. Il y a eu une grosse déception sur l’éco-quartier quand cela n’a pas été fait. Depuis 2014, on a travaillé. On a reçu un nombre de personnes voulant s’implanter (investisseurs). A ce jour, rien n’a abouti. On continue de travailler car le Magny est une entrée de ville, une réserve de foncier et a une organisation de transports. Mais à ce jour, il n’y a aucun projet. Il y a un travail à mener beaucoup plus phasé aussi bien sur le Bois du Verne que le Magny avec les bailleurs sociaux. Les personnes sont demandeuses d’un plan d’organisation de Villéo. Des gens intéressés par le Magny, il y en a. On dira les choses quand on aura acté. Ce qui m’intéresse, c’est de récupérer de la population à Montceau-les-Mines ».

 

 

 

Jean-Claude Lagrange pour sa part, a souhaité revenir sur l’origine des échecs : « S’il y a eu échecs, on était en pleine restructuration de l’habitat sur la CUCM. C’était difficile de se focaliser sur Montceau-les-Mines. Le bassin minier va continuer d’évoluer. Avoir une réserve foncière comme la nôtre, certains nous l’envient. On a tout un sillon qui se restructure. ».

 

 

 

Marc Dauber quant à lui a rappelé que l’histoire du Magny était récente et pas encore tout à fait digérée. Il a conseillé aux élus de ramener de la vie dans le quartier notamment via l’organisation d’événements de type brocante par exemple.

 

 

Lionel Duparay, a souhaité indiqué que le renouveau du quartier passerait notamment par l’impulsion des travaux de la RCEA entre 2020 et 2025 avec la rénovation du tronçon Montceau-Blanzy et de l’échangeur du Magny. « Les commerces qui subsistent vivent aussi avec les passages des sanvignards notamment. On a du potentiel sur ce quartier. Que fait-on ? Repart-on sur une étude ? La question est posée à l’agence d’urbanisme. » a-t-il indiqué.

 

 

Il a également ajouté que deux nouvelles constructions avaient été réalisées récemment dans le quartier, ce qui ne s’était pas vu depuis très longtemps.

 

 

L’élu montcellien a aussi évoqué le souhait de relier le canal aux voies douces, de relier les zones naturelles de Montceau-les-Mines et de Sanvignes.

 

 

« On a des capacités à rendre le Magny intéressant pour tout type de publics » a-t-il conclu.

 

Les élus et représentants de bailleurs sociaux présents se sont accordés sur l’importance de mieux travailler ensemble.

 

 

Et l’enjeu est important : entre la préservation d’une mémoire et peut-être de certains bâtiments maintenus tels quels et la nécessité de renouveler le quartier à travers réhabilitations et nouvelles constructions.

 

 

Aujourd’hui Villéo se dit bloqué par des contraintes légales dans la vente de certains biens à des particuliers car les biens doivent répondre à certaines normes d’habitabilité.

 

 

A travers les échanges entre les habitants du quartier, les élus et les bailleurs sociaux, les freins au renouveau du quartier ont été identifiés. Reste à mettre en route un projet bien réel cette fois-ci afin de permettre au quartier de changer d’ère.

 

 

EM

 

 

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Un commentaire sur “Quartier du Magny : « Entre mémoire et modernité »…”

  1. lavoisier dit :

    bla, bla, bla, beaucoup de personnes présentes à cette réunion sont de « bons orateurs et oratrices » c’est vrai que les photos sont bonnes a prendre, assez de ces études et autres conclusions, les gens depuis plus de 25 ans attendent des choses concrètes, lorsqu’il le chevalet du puits de DARCY a été détruit, on a pas fait d’étude ou demandé l’avis au habitants, personnes n’est dupe aujourd’hui vous laissez tous autant que vous êtes un magnifique quartier de Montceau a l’abandon, pourtant il y a des choses simple a faire, mais cela passe par une synergie de toutes les forces politiques et autres services d’état pour le bien des habitants, mais le bien des habitants et des citoyens….