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mercredi 5 décembre 2018 à 05:34

Blanzy Famille d’accueil

Marie-France et Bernard Tremeau ont accueilli 23 enfants en 22 ans



 




 

23 enfants en 22 ans, cela fait grosso modo un enfant par an… Présenté comme cela, on ne se rend pas compte, mais…attendez !!! Nous allons vous dévoiler l’histoire d’un couple hors norme qui, en toute discrétion, a fait le bonheur de plein d’enfants en grande difficulté.

Il était une fois, deux amoureux qui venaient de refaire leur vie ensemble. D’un côté, Marie-France, qui apportait dans la corbeille de mariage deux filles : Muriel (aujourd’hui âgée de 39 ans) et Sophie (45 ans).

 

De l’autre, Bernard, technicien de laboratoire, venu avec son fils Sébastien (aujourd’hui âgé de 44 ans). Tout ce petit monde vivait en parfaite harmonie, à Blanzy. Jusqu’à ce que leur vie change radicalement.

 

En fait, jusqu’à ce que Marie-France, au terme de 20 ans de métier dans le commerce, soit licenciée. Elle décide alors, non pas de se faire réembaucher dans un magasin, mais de changer complètement de boulot, pour devenir famille d’accueil.

 

Mais ne devient pas famille d’accueil qui veut ! La sélection est rude et le candidat doit montrer patte blanche. Mais avant de débuter dans ce secteur délicat, il faut prendre l’avis de tous les membres de la famille, car en devenant famille d’accueil, c’est toute la famille qui va voir sa vie chamboulée.

 

« A l’époque, ma fille Muriel avait 15 ans et l’aînée avait déjà quitté la maison » dira Marie-France. Il n’empêche que les membres de cette famille recomposée ont dû tenir une réunion familiale, parsemée de beaucoup de questionnements, sans forcément avoir beaucoup de réponses puisque tout cela était nouveau pour la famille.

 

Marie-France et Bernard savaient déjà qu’en accueillant des enfants malmenés par la vie, qui arrivaient avec leur passé, leur histoire, leur religion, leur handicap, leurs souffrances et leur incompréhension, la leur ne serait plus jamais un long fleuve tranquille.

 

« Et puis, ces enfants que nous allions accueillir, nous savions que ça serait pour de longues années, mis à part lorsque nous aurions des enfants qui resteraient de trois jours à un mois, en accueil temporaire » dit le couple en souriant.

 

Après avoir été agréée, suivi une formation et obtenu un diplôme, Marie-France Tremeau devient famille d’accueil. Et à peine lancée dans ce défi, la famille se retrouve très rapidement en charge d’un, deux, puis de trois enfants. Et ce, en accueil permanent.

 

Au fil du temps qui passe, le couple accueille et élève huit enfants et adolescents et 15 autres, pour des durées plus ou moins longues. Le dernier enfant accueilli était âgé de 3 ans. Il a aujourd’hui 20 ans et vient de quitter le nid pour voler de ses propres ailes.

 

« Nous l’avons eu 17 ans à la maison et comme pour les autres enfants, nous ne regrettons absolument rien. Si c’était à refaire, nous le referions… » dit Mme Tremeau.

 

Mais on se doute bien qu’il y a eu des inquiétudes, des soucis, des angoisses, avec ces jeunes qui souvent, ont été retirés de chez leurs parents, suite à un jugement.

 

Ces enfants étaient en souffrance et en pleine révolte contre leur famille naturelle. « Et quelquefois, c’est à nous qu’ils faisaient payer ces souffrances. Il a fallu gérer moult problèmes car un enfant « cabossé par la vie ce n’est pas facile, mais trois… » se souvient le couple.

 

Et puis, lorsqu’on est famille d’accueil, c’est toute votre vie qui change : « Je faisais partie de la chorale de Blanzy et de la Compagnie Carnaval. Lorsque nous avons accueilli un enfant handicapé, j’ai tout abandonné pour me consacrer aux enfants » dit la mère de famille.

 

Côté sortie chez les amis, nous avons également peu à peu abandonné. Car tout le monde n’accepte pas les petits travers des enfants accueillis. Ils peuvent être hyperactifs, handicapés et certains ne sont pas prêts à supporter cela. Même sur un temps limité.

 

« Nous avons donc fait notre vie avec les enfants, en les emmenant se promener, visiter de beaux coins de France et même d’Allemagne avec le dernier gamin accueilli » dit le couple.

 

Mais que de bons moments ils ont passé ensemble ! Les centaines de photos qu’ils étalent sur la table sont là pour le prouver. Le garçon près du sapin de Noël avec ses cadeaux, une ado en robe de communiante, serrée contre Marie-France, les pique-niques tous ensemble, les vacances…

 

Hé oui ! Marie-France et Bernard tenaient à emmener ces gamins en vacances avec eux. Pourtant, ils auraient pu ne pas le faire, car les familles d’accueil ont besoin de souffler et de prendre des congés, comme tout un chacun. Dans le cas où les familles d’accueil partaient sans les enfants accueillis, ces derniers allaient chez d’autres familles d’accueil.

 

Chez les Tremeau, pas de cela ! Les enfants faisaient partie intégrante de la famille. Et donc partaient en vacances avec eux. « La seule fois où nous avions laissé le garçon partir dans un lieu qu’il avait choisi, il a fallu que nous retournions le chercher, car il pleurait que nous lui manquions » sourit Marie-France.

 

Il ne faut pas oublier que ces enfants qui ont été retirés à leurs parents, pour une raison ou pour une autre, ont une peur terrible d’être une nouvelle fois abandonnés. Alors, quand ils ont la chance de tomber sur une famille comme celle de Marie-France et Bernard, ils s’y accrochent avec force.

 

Tous ces enfants, qui ont passé une bonne partie de leur vie dans leur famille d’accueil blanzynoise, ont été aimés, dorlotés, rassurés et éduqués par le couple. « Mais pas question de trop s’attacher, car autrement, les institutions les placent dans une autre famille… » dit Marie-France.

 

Ajoutant : « Il faut que nous agissions en vrais professionnels. Que cet accueil d’enfants ne soit qu’un métier. Il ne faut pas qu’ils nous appellent papa, ni maman. C’est dur, mais il faut se forger une carapace et ne pas agir comme si c’était nos enfants ». Pas de sentiments…

 

Aujourd’hui, le couple peut être fier de ce qu’il a accompli. Et les enfants d’alors sont devenus des adultes, mariés pour certains et bien installés dans la vie. Ainsi, deux des filles accueillies par Marie-France et Bernard ont aujourd’hui des postes à responsabilité.

 

Toutes deux ont un compagnon et l’une d’elle a des enfants. Et ce week-end, tout ce petit monde s’est retrouvé à Blanzy, autour du couple, qui gagne d’année et année de nouveaux membres.

 

Au final, Marie-France résume bien son métier : « Un travail difficile, qui demande humilité, compréhension, empathie, pédagogie et surtout qui ne doit pas juger. Mais l’enrichissement que nous en avons tiré est immense. Ces enfants nous ont fait relativiser bien des choses… ».

 

Des gamins que le couple emmenait avec lui dans ses activités associatives, lorsqu’ils ont été plus grands. Ainsi, Marie France et Bernard sont comédiens au sein de la troupe de l’Eventail et Bernard est le président de trois associations blanzynoises : les classes en 9, le comité de jumelage Blanzy-Hettenleidelheim et…l’Eventail. Il œuvre également à l’Eurojeunes.

 

Quant à son épouse, elle a reçu de l’ASEF, la médaille du travail pour ses 20 ans d’implication auprès des enfants.

 

Bravo à cette famille qui s’étoffe d’année en année, avec les enfants accueillis, mais aussi avec la propre famille du couple, qui s’occupe aujourd’hui de sa petite fille Lily-Rose, âgée de 9 ans.

 

A noter que plus de 1 100 enfants de Saône-et-Loire ont été placés l’année dernière dans des familles d’accueil.

 

 

 

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Un commentaire sur “Blanzy Famille d’accueil”

  1. La belle au bois dormant dit :

    Félicitations. Que de bonheur pour ces gamins .
    extraordinaire parents