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mardi 3 mai 2016 à 06:24

Il a été presque 30 ans président du Foyer des jeunes et d’éducation permanente à Saint-Vallier

Jean Lapray, un singulier personnage




« Je ne demande qu’une chose, vivre encore dix ans. J’ai encore deux ou trois choses à finir ». A 77 ans, Jean Lapray, figure emblématique à Saint-Vallier, a toujours la tête dans les étoiles. Sa retraite, il l’occupe à plein temps entre la Vendée et le bassin minier. Et même si sa démarche, aujourd’hui, manque de souplesse, son esprit d’initiative reste très vivace, un peu comme sa barbe, hirsute et blanche, elle même à l’image du personnage qu’on qualifierait volontiers de nos jours de foubraque ou de pieds nickelés au siècle dernier.

 


Pas vraiment un petit ange

 

Jean Lapray, c’est surtout celui qui, en 1971, a porté sur les fonts baptismaux le Foyer des jeunes et d’éducation permanente à Saint-Vallier du temps où il siégeait au conseil municipal. Et pourquoi éducation permanente et non éducation populaire ? « C’était pour se démarquer des autres communes qui avaient simplement un foyer populaire ou une maison populaire des jeunes » explique-t-il avec un brin de malice dans le regard bien visible malgré ses lunettes. Se démarquer ou se faire remarquer ?

 

 

 

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Cet homme a toujours eu plus d’un tour dans son sac d’où suintait, dans sa jeunesse, ce côté petit diable car, à l’écouter, il n’a jamais été le dernier pour défier son monde mais toujours pour la bonne cause, notamment en 1948, à l’Institution Saint-Lazare à Lazare à Autun : « C’était pas le Pérou, on mangeait mal en pension, soupe de pois cassés le matin, soupe de pois cassés le midi et même chose le soir, donc pour se nourrir, il fallait voler ». Heureusement, il y a prescription et la célèbre marque suédoise n’existait pas encore en France. Saint-Lazare, puis le lycée Carnot à Dijon et des études chaotiques conduiront son père, alors ébéniste à Montceau-les-Mines à mettre son fils au pied du mur : « Tu vas faire l’école normale, au moins tu auras un boulot ! » Et c’est ainsi que Jean Lapray a embrassé une carrière d’instituteur.  Dix ans au Bois du Verne et vingt-sept ans aux Bois-Francs, quartier où il demeure toujours.

 

 

Toujours proche des ados

 

 

Le FJEP, Jean Lapray lui donne vie par nécessité, « les jeunes étaient demandeurs, ils avaient entre 14 et 20 ans, il fallait les occuper. On faisait toutes sortes d’activités, du moto-cross, du foot, du rugby, de la danse, du volley, des travaux manuels. On a commencé avec cinquante enfants pour finir avec deux cents ». Il ira jusqu’à créer l’amicale laique pour impliquer ainsi les parents dans l’encadrement du FJEP même si les animateurs, eux, il fallait bien les rémunérer. « Car le bénévolat, ça peut durer le temps d’un vieux chien, pas plus » balance-t-il. Il met aussi en exergue le soutien de la mairie de l’époque. « Du jour au lendemain, pour un tournoi de foot, les services municipaux venaient tracer les lignes, monter les buvettes. Aujourd’hui, il faut faire la demande trois mois avant en trois exemplaires ». La paperasse, ce n’était pas son truc à Jean.

 

 

 

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Son truc à lui, c’était et c’est toujours d’avoir la tête dans les étoiles, celles du cirque. « Le cirque, c’est mon histoire ». Tout rappel autour de lui cette passion, les livres, les figurines, des miniatures, il y en a partout ! Alors quand en 1979, « des hurluberlus » dixit l’ancien instituteur, sont venus le trouver pour faire du cirque, Jean Lapray ne pouvait rêver mieux. Alors il lance l’activité à la salle Saint-Just et au foyer Chaplin. Au sein du FJEP naît le « Gus Circus » en 1981. « Nous avons eu jusqu’à 120 gamins de tout le bassin minier et l’école a été agréée en 2002 par la FFEC (Fédération française des écoles de cirques) » raconte-t-il, cette fois-ci sans malice mais avec fierté.

 

 

Le cirque en fil conducteur

 

 

Cette passion remonte du temps de son service militaire quand en 1960, à Vierzon, il fait la classe aux enfants du cirque Bouglione. « Depuis, j’ai gardé cette âme de circassien ». Il aurait pu suivre dans cette voie mais « mon épouse avait horreur du cirque ». Avec cette école à Saint-Vallier, il a vécu son amour _ du cirque _ par procuration. Sa satisfaction aujourd’hui, c’est aussi que parmi les élèves du « Gus Circus », cinq sont devenus professionnels. Et quand bien même Jean Lapray a lâché prise avec le FJEP voici huit ans pour des raisons de santé, il « traîne » toujours à l’Espace Raymond Devos, salle dévouée au cirque principalement depuis 2007, toujours prêt à faire une soudure sur un trapèze. Parce que Jean Lapray sait tout faire de ses mains. Son train électrique, un modèle du genre qu’il veut finir de remonter pour Noel prochain, améliorer son système de table à huîtres en Vendée où il passe six mois de l’année, sculpter du bois…

 

 

Presque trente ans de présidence du FJEP, trente années auprès des jeunes et une femme, Jacqueline, au diapason de sa vie _ sauf le cirque _ , Jean Lapray reconnaît avoir eu une vie riche, connu une belle époque quand il se rappelle les premiers pas du foyer dans une vieille maison en lieu et place de l’Espace Devos. « Il y avait un puits, on l’a fermé avec un vieux sommier. De nos jours ce serait impensable à cause de la sécurité». Il se souvient encore de ses camps de vacances, des échanges avec la Pologne, toujours dans le cadre du FJEP. Pas de nostalgie, juste des souvenirs mais des bons. Alors rendez-vous dans dix ans, place des grands hommes et plus si besoin d’aller plus loin.

 

 

Jean Bernard

 

 

 



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2 commentaires sur “Il a été presque 30 ans président du Foyer des jeunes et d’éducation permanente à Saint-Vallier”

  1. jean dit :

    Bonjour,
    Oui Jean un sacré bonhomme, mais une chose non évoquée dans cet article c ‘est également sa passion et son don pour la vidéo.
    Du temps du VHS… Quelle époque.
    Toujours prêt à conseiller à rendre service, il m’a dépanné combien de fois.
    Cordialement

  2. je71300 dit :

    Bonjour,

    Avoir eu Jean Lapray comme instituteur, un cadeau tombé du ciel.

    Heureuse et longue retraite à toi et à ton épouse.

    Jean Luc