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jeudi 11 août 2016 à 07:26

Au fil des rues de nos communes

Impasse Julie Daubié (Saint-Vallier).



Dans nos communes les noms des rues sont souvent issus de personnages nationalement connus comme De Gaulle ou Carnot, de grandes villes ou de villes voisines, de lieux-dits…. Et puis il y a des noms de rues dont beaucoup ignorent l’origine exacte.

 

 

Julie Victoire Daubié est née à Bains-les-Bains le 26 mars 1824. Contrairement à ce qu’affichent les intitulés de nombreuses rues de nos villes, son prénom usuel était Victoire.

 

 

Elle exerça le métier de journaliste, mais elle est surtout la première femme ayant obtenu le droit de se présenter à l’épreuve du baccalauréat, à Lyon, en 1861. Elle fut aussi la première à l’obtenir le 17 août de la même année. Elle avait donc 37 ans.

 

 

Fille d’un comptable de la Manufacture Royale, huitième enfant de la famille, elle ne connut pratiquement pas son père décédé en 1825. Après la mort de son père, c’est son frère Joseph, prêtre, qui complète l’éducation reçue à l’école. Elle apprend vite à lire, écrire, compter mais aussi le latin et le grec, grâce à sa mère.

 

 

 

En 1844 , il avait déjà réussi le brevet de capacité à tenir une classe.
Elle écrivit des essais, dont l’un obtint un Prix de l’Académie Impériale en 1859.
En 1870, elle fit partie de la « Commission de dames pour examiner les questions relatives à l’enseignement primaire »,
En 1872, elle est licencié (sans e) es-lettres !
Elle s’est impliquée pour l’émancipation des femmes.
Elle est décédée à Fontenay-le-Château, le 26 août 1874. U ne tuberculose l’emporte à 50 ans, avant qu’elle ait pu achever sa thèse de doctorat sur la condition de la femme dans la société romaine.

 

 

Voici l’extrait d’un article intitulé « La Premièer Bachelier »

 

 

« 16 août 1861.

 

U ne boule blanche pour la rédaction latine, impossible de faire mieux. En latin toujours, l’épreuve de version a été moins réussie et le juge lui attribue cette fois une boule rouge, c’est-à-dire une note passable. Julie-Victoire Daubié peut souffler : une boule noire l’aurait disqualifiée aussitôt pour l’obtention du baccalauréat ès lettres. Ce petit bout de femme aux cheveux sages est encore en lice pour l’oral. Les épreuves (le taux de réussite ne dépasse alors pas 50 % ) se déroulent le lendemain, 17 août, au palais Saint-Pierre, sur la place des Terreaux, à Lyon. Les règles sont claires : deux boules noires, et c’en sera fini de son rêve.

 

 

 

Encore une fois, le latin : « explication de texte d’un auteur », se passe à merveille… une boule blanche ! Et une deuxième pour ses brillantes réponses en histoire-géographie. Viennent ensuite trois boules rouges en grec, français et logique, puis une noire en mathématiques. Elle s’attendait à cette contre-performance qui, heureusement, n’est pas fatale. A 37 ans, Julie-Victoire vient d’entrer dans l’histoire.

 

 

La voici… bachelier, comme on dira pendant encore des décennies. La première Française à décrocher un diplôme de l’enseignement supérieur. Dans le « Salut public » du 23 août, Francisque Bouillier, le doyen de la faculté de Lyon, salue l’exploit avec emphase : « Aujourd’hui, par son exemple, elle ouvre une voie nouvelle aux femmes, plus nombreuses qu’on ne le pense, qui, comme elle, ont reçu en partage la force de la volonté et les dons de l’intelligence. »

 

 

 

 

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