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mercredi 6 janvier 2016 à 08:11

Nos « politiques » ont-ils encore du pouvoir ?

La question se pose !



La question peut paraître saugrenue, voir bête. Hommes Politiques et pouvoir sont très souvent associés, l’un n’allant pas sans l’autre dans l’esprit populaire. Mais le premier cité, est censé exercer le second nommé, sacré dilemme de nos jours. En effet, l’homme politique n’a plus un grand crédit aux yeux des citoyens, les promesses de l’alternance se sont évanouies dans un torrent de promesses électorales non tenues. De déceptions en déceptions, les citoyens ont perdu, en partie, la foi en leurs représentants, pour preuve les chiffres de l’abstention,toujours croissante d’élections en élections.

 

 

Des différences peuvent être faites dans cette perception de l’homme politique. Car il en existe plusieurs « catégories », même si tous, exercent le même rôle; à savoir représenter les gens qui les ont élus dans les diverses arcanes du pouvoir politique.

 

Il y a les hommes politiques locaux, les députés et ensuite les élites qui dirigent notre belle Nation. Souvent énarques ou depuis peu : as de la finance privée, ces derniers sont ceux qui ont perdu le plus de crédit aux yeux des Français.

 

 

L’homme politique :  un prestataire de service ?

 

 

Au niveau local, une relation de confiance peut s’instaurer. Le fait de pouvoir « juger sur pièces » les actions menées, surtout dans les petites villes, permet de se sentir concerné et partie prenante des différentes mesures prises ou à prendre. On peut croire que le politique, dans cette mesure, a un véritable pouvoir décisionnaire sur les orientations qu’il souhaite donner à son mandat. Mais on ne saura jamais si ces orientations ont pu être influé par un pouvoir de l’ombre, c’est le fantasme de ces dernières années. Qui dirigent vraiment? Ceux qui financent les campagnes ont ils un droit de regard sur les éventuelles mesures prises par l’élu? Peut-on avoir confiance? La vraie question, que beaucoup de Français se pose, est bien celle-ci :  peut-on avoir confiance? Une vidéo de Richard Borhinger (comédien) invité chez Laurent Ruquier dans ONPC résume très bien le sentiment de beaucoup aujourd’hui, voici le lien pour en juger par vous mêmes :

 

 

https://www.youtube.com/watch?v=JYhg9dXVN9c

 

 

Ce constat s’applique plus aisément sur nos élites, celles dont on a la désagréable sensation, qu’elles sont déconnectées de nos quotidiens, souvent précaires ou difficiles. Sensation qui s’intensifie avec les problèmes sociétaux du moment en France.

 

Le chômage, la précarité, les bas salaires, l’inflation, la baisse du pouvoir d’achat, cet emprisonnement dans un carcan imaginaire dont on ne peut s’extraire. On est en droit d’avoir des hommes politiques qui nous fassent rêver. Qui nous impliquent dans les décisions, quand la confiance se perd, on ne peut plus rien entreprendre. C’est valable en amour mais également en politique. Le pouvoir exerce une politique où les élus ont perdu les rênes.

 

Mustapha Sofi

 

Le débat est ouvert en commentaires !

 

 

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2 commentaires sur “Nos « politiques » ont-ils encore du pouvoir ?”

  1. chimel dit :

    bjr ,

    et comme habituellement une exception qui confirme la règle : « un « as de la finance » et énarque est 4ème dans le dernier barometre ipsos le point , s’offre 63 à67% dans les sondages révèlant l’homme politique préfèré des français et encore mieux dans les « discutions de comptoir  » ou parait il il serait en tete du choix spontané des memes pour etre le futur président .

    amitiés

  2. Electron libre dit :

    Le sujet est intéressant !

    Mais , il me semble que la perte de confiance dont ils sont « victimes » de la part du peuple , n’a d’autre effet que celui très regrettable d’injustement renforcer leur pouvoir !
    En effet , de nos jours , plus aucun moyen démocratique ne peut contrer les actions abusives d’un pouvoir tant « ils » en ont verrouillé les rouages !

    Autrefois « divin » , le pouvoir n’est plus aujourd’hui qu’un « concept marketing » !

    Voyons cela sous un aspect historico-philosophique :

    Face au pouvoir politique, trois réactions sont possibles.
    Première conception très radicale, celle qui consiste à en nier la nécessité.

    L’anarchisme est ainsi fondé sur une très haute idée de l’homme et sur la conviction que sa liberté ne peut s’épanouir qu’en l’absence d’organisation politique vouée à l’oppression et à l’usage de la force. L’optimisme sur la nature humaine engendre la négation du pouvoir qui jamais n’a pu être concrétisée dans aucun pays.

    Historiquement, c’est la conception inverse qui a longtemps prévalu. Dans l’Antiquité, le pouvoir politique prime totalement sur l’individu. Le pouvoir domine les membres du groupe qui n’ont pas de destin personnel distinct de celui de la collectivité.
    «Je n’ai pas le droit de trop m’attacher à la vie. Tu m’as faite pour appartenir à la Grèce…» déclare Iphigénie à sa mère alors qu’elle part au sacrifice qu’exige le succès de l’armée de son pays.

    La République, selon Platon, est une communauté placée au service d’une fin noble de justice mais si intégrée qu’elle ne laisse aucune autonomie aux individus même dans l’ordre de la vie privée et familiale.
    C’est au fond cette conception qui réapparaît au XXe siècle avec les idéologies fasciste et national-socialiste qui nient la liberté de l’individu totalement subordonné à l’État ou au «Volk» incarné par le Duce ou le Führer.

    Une troisième approche est possible qui cherche à concilier pouvoir politique et individu sans exalter l’un au point de nier l’autre.
    Dès l’Antiquité, Aristote, pour qui «une cité n’est pas formée de parties semblables», se préoccupait de l’individu.
    Mais c’est le christianisme qui, reconnaissant à l’homme l’éminente dignité que lui procure la volonté divine, le dresse dans son autonomie face au pouvoir.
    L’homme se voit accorder un destin personnel distinct de celui du groupe.
    Dès lors, la réflexion sur le pouvoir politique prend en compte l’individuel comme le collectif et les philosophies politiques envisagent les rapports entre pouvoir et individus dans la perspective de conciliation de leurs intérêts respectifs.
    Le XXe siècle, s’il connaît en pratique de très nombreux régimes autoritaires, dans les pays développés comme dans ceux économiquement moins favorisés, est marqué par le triomphe de l’idée de liberté.
    Un dictateur ne peut plus se revendiquer tel «qu’au nom du peuple» .
    Mais, l’idée de liberté est entendue ici différemment.
    Deux conceptions des rapports de l’individu et du pouvoir s’opposent.
    D’une part, la conception libérale, apparue dès le XVIIIe siècle et qui s’épanouit.
    D’autre part, la conception socialiste, plus récente, qui fonde un régime politique nouveau retenu dans un nombre grandissant de pays avant de perdre toute force inspiratrice à la fin des années 80.
    Ces deux sensibilités figurent l’éternel combat des « Hobbessiens et des Rousseauistes » !

    Pour les penseurs libéraux, l’homme, parce qu’il est homme, possède des droits; par fait de nature, il est titulaire de droits.
    À l’origine de cette conception se trouve la pensée chrétienne qui, considérant l’homme construit à l’image de Dieu, lui accorde une situation privilégiée et des droits personnels qui ne peuvent être niés.
    Au XVIIIe siècle, la théorie des droits naturels est laïcisée.
    Les auteurs des Lumières professent que l’exercice de la raison permet, sans référence à la révélation chrétienne, de dégager lui aussi des droits individuels fondamentaux.
    Le primat des droits de l’homme amène les libéraux à considérer le pouvoir politique, certes comme indispensable à la société, mais comme étant second.
    Comme dans le cri d’Antigone où aucun ordre humain ne peut permettre «de passer outre à d’autres lois non écrites, inébranlables… éternelles…» les droits de l’homme sont préexistants au pouvoir et à son action.
    En conséquence, le pouvoir doit laisser la société s’organiser en dehors de lui et lui-même doit être organisé dans l’intérêt de la société.
    Le pouvoir politique étant conçu comme une menace pour les droits naturels individuels ne doit jouer qu’un rôle aussi restreint que possible.
    L’idéal réside dans son abstention. Abstention qui naturellement doit se manifester à l’égard de la vie privée de l’individu mais qui doit s’étendre de manière généralisée aux différents domaines de la vie sociale.
    La religion, pour le libéralisme, devient affaire individuelle et celle du prince n’a plus à s’imposer à ses sujets.
    Le domaine de l’économie doit être laissé à l’initiative individuelle et de celle-ci est attendue la réalisation d’un ordre harmonieux capable de surmonter les crises et de rétablir l’équilibre un moment perdu. En corrélation, au plan social, les rapports entre les hommes doivent être laissés libres de s’établir comme ils le souhaitent.
    L’abstention du pouvoir permet ainsi l’exercice des droits naturels, non créés, mais simplement reconnus par lui. Concrètement, l’État qui en résulte est un «État gendarme» simplement chargé, dans l’ordre interne, d’assurer le maintien de l’ordre public.
    Pour être organisé dans l’intérêt de la société le pouvoir politique doit être aussi peu efficace que possible.
    Ainsi les droits de l’homme ne seront pas menacés.
    Il convient donc de mettre en place une structure étatique qui énerve et affaiblisse le pouvoir.
    À cet égard, rien ne peut mieux convenir qu’un système marqué par l’existence de plusieurs organes ayant chacun une fonction propre à exercer et placés les uns par rapport aux autres dans une situation d’autonomie.
    Le principe de séparation des pouvoirs, fait de poids et de contrepoids, de possibilités d’action et de réaction, devient alors le fondement de l’organisation constitutionnelle libérale et le gage de la liberté.

    Quant à la pensée socialiste, issue de Marx, elle accorde une attention équivalente à la liberté de l’homme mais se forge de l’homme et de ses droits une idée totalement différente.
    Les droits naturels de l’homme sont considérés comme une construction intellectuelle, métaphysique, dépourvue de rapports avec la réalité.
    À l’inverse, dans une perspective réaliste, l’homme est envisagé historiquement situé et défini par la situation de la société dans laquelle il vit.
    Dans cette perspective, l’homme en tant que tel n’a pas de droits et de libertés; il ne peut posséder que ceux que la société, en fonction de son développement, peut lui accorder.
    Les droits des êtres humains ne sont ainsi plus intangibles et éternels mais sont fonction de la société et donc de son évolution. Ils sont appelés à croître avec l’évolution sociale et le progrès.
    La préoccupation de la liberté de l’homme crée celle de transformation sociale.
    Cette liberté n’est plus faite d’une reconnaissance de droits préexistants à l’action du pouvoir mais devient la conséquence d’une libération progressive de l’homme.
    Celle-ci implique l’action du pouvoir pour transformer la société et, naturellement, à cette fin, une organisation appropriée du pouvoir. Le pouvoir politique n’étant plus susceptible d’attenter aux droits de l’homme doit au contraire intervenir dans la société pour obtenir sa transformation, elle-même génératrice de liberté pour l’homme.
    Dès lors une tâche immense d’impulsion du changement et du progrès est assignée au pouvoir et aucun domaine n’est interdit à son intervention.
    Lorsque la révolution sociale sera réalisée avec l’abolition des classes sociales et la domination de la bourgeoisie, la voie sera ouverte à la libération progressive de l’homme.
    Un pouvoir politique ainsi investi de responsabilités est évidemment un pouvoir dont on ne craint plus l’action mais, bien à l’inverse, dont on attend l’action la plus vigoureuse et déterminée.
    Dès lors, l’organisation constitutionnelle répond à une logique nouvelle d’efficacité.
    Le pouvoir loin d’être éparpillé doit être concentré; le principe de séparation est remplacé par celui d’unité.
    L’organisation des organes de l’État devient pyramidale et est dotée d’un seul centre de commandement dont les décisions se répercutent à tous niveaux sans pouvoir être contestées.

    Certains partisans de Marx , lecteurs de ce site , me reprocheront sans doute une approche un peu trop « Freudienne » du sujet …
    Je l’assume entièrement !

    Et comme prétendait « Aristote » dans ses « politiques » :
    « Le meilleur moyen de savoir si un plat est bon est de demander son avis à celui qui le mange et non pas au cuisinier qui l’a préparé »

    Mais Aristote a sans doute occulté le fait que parfois , le « peuple » puisse aussi souffrir « d’agueusie » !!

    Bien amicalement !