« 30 avril, journée de la non-violence éducative » (Politique)
Les députés Edith Gueugneau et François-Michel LAMBERT souhaitent une prise de conscience politique sur le sujet
Voilà tout l’enjeu de la journée du 30 avril pour la non-violence éducative qui est une journée de prévention contre la violence faite aux enfants. La violence éducative est bien plus liée que l’on ne le croit à la maltraitance qui tue deux enfants français jour. La reproduction des comportements violents d’une génération à une autre entretient et décuple les habitudes de violence. C’est en luttant contre cette violence éducative ordinaire qu’il sera possible de réduire à terme le nombre d’enfants morts par maltraitance.
Outre un réveil citoyen sur la question, la députée de Saône-et-Loire et le député des Bouches-du- Rhône sont convaincus que la sensibilisation telle qu’elle est faite aujourd’hui ne suffit plus à lutter efficacement contre les châtiments corporels et la maltraitance. Dans le même temps, le conseil de l’Europe a récemment condamné la France pour son absence de protection en matière de violence faites aux enfants. Il est maintenant nécessaire de faire respecter les engagements internationaux de la France et de retrouver une cohérence avec la Convention internationales des Droits de l’enfant de l’ONU de 1989 qui prohibe tout châtiment corporel, que la France a été le deuxième pays à ratifier.
Le moment est donc venu de légiférer et de démontrer à toute la société française que l’éducation d’un enfant peut être une sincère réussite si elle fait dans l’apaisement et dans le rejet de la violence. C’est pourquoi la députée socialiste et le député écologiste ont annoncé le 20 avril dernier qu’il porterait une proposition de loi pour abolir les violences faites aux enfants, et ce en lien avec différents acteurs du monde associatif, notamment l’Observatoire de la Violence Educative Ordinaire (OVEO).
Ce texte qui propose notamment de réformer le code civil et la notion d’autorité parentale ainsi que d’éteindre la notion jurisprudentielle de « droit de correction », il est nullement question de condamner pénalement des parents qui ont cru bien faire. Il s’agir de donner un cadre juridique clair et précis qui donne de vrais repères aux parents. A ce titre, la proposition de loi prévoit que « Nul, pas même le ou les titulaires de l’autorité parentale, n’a le droit d’user de violence physique, d’infliger des châtiments corporels et des souffrances morales ni de recourir à toute autre forme d’humiliation envers un enfant. »
La proposition de loi détient également une portée pédagogique et symbolique. En cas de consensus sur le texte à l’Assemblée, les nouveaux carnets de santé ainsi que les officiers d’Etat civil devront obligatoirement rappeler les exigences de non-violence dans la sphère familiale. »
Edith GUEUGNEAU – Députée de Saône-et-Loire
François-Michel LAMBERT- Député des Bouches-du-Rhône
4 commentaires sur “« 30 avril, journée de la non-violence éducative » (Politique)”
Je suis partagée sur ce thème.
Moi même maman, j’ai déjà usé de la fessée, et je ne me sens pas maltraitante pour autant. Une fessée (ou tape sur la main) n’est pas donnée dans le but de faire mal, elle est plus frustrante ou vexatoire. Les enfants ont besoin de frustration pour s’épanouir.
Après les coups( et la, je parle de gifle au visage, coups de poing, de pied…) sont de la violence, pur et simple. Rien ne mérite un tel chatiment.
Mais pire encore, c’est la violence verbale et morale qui détruit un enfant en construction. La perte de confiance en soi, le dénigrement de soi entraine des comportements destructeurs.
La protection de l’enfance telle qu’elle est aujourd’hui est une jolie mascarade (je suis éducatrice, je peux vous en parler!). Les parents maltraitant se voient retirer la garde de leurs enfants, mais pas déchus de leur droit parentaux, ils continuent de toucher les alloc’ et la loi sociale veut que le retour en famille se fasse … Les enfants en pâtissent énormément…
Plus qu’une loi, il faudrait donné plus de moyens en personnel éducatif, afin que les foyer ne soit pas surchargé (on peut parfois se retrouver seul avec 10 enfants…. on avouera que notre rôle éducatif alors est surtout de la surveillance et de la contenance!), afin que les familles qui n’ont pas encore basculées dans la violence puisse bénéficier d’un accompagnement au domicile….
Beaucoup de choses sont à penser avant de vouloir éradiquer la fessée.
Et pour info, j’ai souvent eu les fesses rougies, et j’ai plutôt bien tourné! 😀
perte de l’éducation civique en 1981 , les parents plus responsables , l’enfant roi , quand on ne touche pas au porte monnaie et que la justice est très conciliante suite aux lois votées par les députés depuis des décennies , on récolte ce que l’on sème.
De plus de plus en plus d’analphabètes malgré un taux de réussite au bac impressionnant , un chômage record , être parent ça s’apprend et ce ne serait à la société de payer toutes les conséquences ( divorce , placement enfant en famille tout en touchant les aides et j’en passe ………)
Votre contribution me touche, Mams. Elle correspond à la philosophie qui prévalait à notre époque.
Mais ça, c’était avant…. comme ils disent aujourd’hui, où « ils » sont focalisés sur des questions idéologiques.
Soyons rassurés !
Si « » Le moment est donc venu de légiférer « » dixit notre députée; dans les faits :
« »….67% des mesures issues d’un projet du gouvernement sont appliquées. Mais seulement 48% de celles dues à des amendements de l’Assemblée nationale, et 24% de celles du Sénat. » »
Combien de lois sont déjà consacrées au sujet ?
Et ça donne quoi ? (Gilles LEBRETON Professeur de droit public)
« » L’étude du droit positif révèle que l’« intérêt supérieur de l’enfant » n’est qu’un slogan sans consistance juridique. Il s’avère en effet incapable d’assurer une quelconque « supériorité » de l’intérêt de l’enfant. Il est au contraire obligé de composer avec d’autres intérêts quand il n’est pas purement et simplement obligé de s’incliner devant eux « »
« »L’obscurité des lois rend le droit imprévisible, en fait un instrument de l’arbitraire, indulgent envers les habiles et les puissants, impitoyable envers les faibles et les maladroits, une source permanente de conflits, de verbalismes, de procédures judiciaires interminables ; elle est un des moyens de mettre fin à l’état de droit, le plus pitoyable parce que c’est l’inintelligence qui le fait disparaître » »
Philippe Malaurie, professeur émérite à l’université Paris II-Panthéon Assas.
Ce dernier extrait confirme la conversation d’hier avec un ami qui n’en peut plus de ce qu’il assimile à l’arbitraire légalisé…..
Amitiés
« Aime et fais ce que dois.. »… » Aimer c’est regarder ensemble dans la même direction.. ».. « qui aime bien châtie bien.. »
Ce qui relève de la sagesse populaire, en termes sobres, sera t’il dilué dans un capharnaüm législatif ?
Et puis..et puis….se souvenir des enfants des Kibboutz, enfants du collectif….du système éducatif de l’Europe du Nord….Promesse d’un riche débat au parlement, ou bien « circulez il n’y a rien à voir » ?