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samedi 28 novembre 2015 à 08:12

Bibliothèque Françoise Giroud : Alain Michaud se souvient (Blanzy)

Les cicatrices bleues sur le corps de mon père



 

Un titre de livre qui ramène à la surface les souvenirs d’Hervé Mazurek accompagnant sa mère voir son père à la mine. Ce père aux mains couvertes de cicatrices, aux yeux mangés de noir… et sa musette… on sent presque l’odeur de cette musette (un parfum fort qui est presque un goût) dans les mots et les yeux du Maire. Il y a presque la sensation du touché du tissus râpeux. Dans le noir il reconnaîtrait cette musette si elle existait encore ailleurs que dans son souvenir.

 

 

 

« Je me souviens des cicatrices bleues sur le corps de mon père » c’est plus qu’un titre c’est une madeleine, le galet toujours conservé dans un tiroir ou une poche, une vieille photo jaunie et recollée que l’on se passe de générations en générations.

 

 

Hervé Reynaud Conseiller départemental délégué à la culture et au patrimoine, n’est pas du bassin minier bourguignon, mais de celui du Gard, d’Alès. Et comme une bulle les souvenirs remontent en parcourant le livre d’Alain Michaud.

Est un bon livre le livre dont le titre donne envie de le lire, personne ne s’y trompe ce soir du 27/11/2015, lors de la séance de dédicace.

 

 

Il y a du monde, beaucoup de monde, à la bibliothèque de Blanzy. Il y a peu de place pour se tenir et discuter parce que cette séance occupe le centre d’une exposition qui ne peut laisser indifférent.

 

 

Aux grilles puisque maintenant la plupart du temps les cimaises semblent pointer à pôle emploi, aux grilles donc, sont accrochées des toiles d’Alain Michaud peintes il y a une vingtaine d’années.

 

C’est son fond personnel, sa collection intime. Il ne les vendra pas, jamais. En les réalisant cet artiste a écrit au fur et à mesure des phrases, des pensées, des observations. Il y a 16 ans il en a fait un recueil, l’ouvrage était né. Le tirage c’est rapidement écoulé. Alors régulièrement il lui a été réclamé par des connaisseurs frustrés de ne plus le trouver en librairie ou sur le net.

 

Il existe dans toutes vies des carrefours, des déclics, des moments propices. Pour Alain Michaud à un moment propice, dans un carrefour de sa vie, il a eu le déclic et a décidé de réimprimer l’ouvrage. Mais augmenté (pas au niveau du prix malgré la plaisanterie de Jean Marc Frizot le 1er adjoint) d’éléments se rapportant à la mère d’Alain Michaud.

 

Et cela ajoute à une maigre littérature concernant les femmes de mineurs. Une petite réparation aux accrocs de l’histoire de la mine.

 

Ces tableaux sont saisissants et ne peuvent laisser indifférents. L’acrylique met en valeur la lutte, la dureté, la souffrance, les profondeurs et les conditions précaires. Il y a du souffle et pourtant, parfois, on manque d’air devant un tableau.

Nombre de visiteurs sont là pour la dédicace, mais en attendant et après le vernissage ils passent d’œuvre en œuvre. Ils emporteront les cicatrices bleues avec eux.

 

 

Daniel Meunier Adjoint Délégué aux Sports – à la Culture – aux Associations – à l’Enfance et à la Jeunesse (VRP multicartes de sa ville), admire l’exposition avec son collègue de Blanzy Jean-Louis Savetier Adjoint en charge de la vie associative, culturelle et sportive (C’est pas mal non plus).

 

Hervé Mazurek, le Maire de Blanzy, après les remerciements d’Alain Michaud et son exposé sur son œuvre, explique que cette exposition, qui tombe bien, juste avant la Sainte Barbe, est née d’une double rencontre entre Yves Jacob le Président de Mine de Lire et Alain Michaud puis entre Yves Jacob et Hervé Mazurek.

 

Comme avec ce dernier de l’idée à l’acte il n’y a qu’un oui, l’exposition et la dédicace furent rapidement décidée, planifiées et réalisées.

 

 

Hervé Mazurek rappelle de manière vibrante qu’en ces temps de barbarie seule la culture peut sauver l’homme.
Il remercie Alain Michaud pour ses compliments concernant le travail et l’implication des services municipaux. Il met en valeur aussi l’Espace Culturel François Mitterrand

 

« Ce lieu est un bel écrin pour vivre et faire vivre la culture autrement »

 

 

Hervé Reynaud précise qu’il représente le Président Acary pris par d’autres obligations, mais qu’il serait quand même venu car il connait et apprécie Alain Michaud avec qui il a monté et géré une exposition à Macon, et aussi parce qu’il parcourt tout le département dans le cadre de ses attributions concernant le patrimoine.

 

Lui aussi évoque l’obscurantisme comme une mortelle menace sur la culture. Il plaide pour que les budgets de la culture soient maintenus et mêmes accélérés.

 

 

Il arrive du monde de plus en plus et le verre de l’amitié auquel tout le monde est convié n’en est que plus chaleureux et convivial.

 

 

www.michaugalerie.fr

 

 

Gilles Desnoix

 

 

 

 

 

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Un commentaire sur “Bibliothèque Françoise Giroud : Alain Michaud se souvient (Blanzy)”

  1. MicMont dit :

    Merci, Alain, d’avoir ré-édité ton livre.
    C’est un livre qui se déguste comme une friandise et, pour les enfants de mineurs que nous sommes, cette friandise, faute d’avoir le goût sucré d’une madeleine trempée dans le thé comme chez Proust, a la saveur d’une bulle d’enfance remontée des entrailles de la terre.
    C’est un livre qui sent bon le poêle à charbon ronronnant d’une douce chaleur.
    C’est un livre qui sent bon le linge bouilli surgissant du nuage d’une lessiveuse.

    Merci, Alain, d’offrir à nos regards tes peintures faites d’émotion, tes peintures faites de sincérité et de secrètes douleurs. Non contentes de remonter une bulle d’enfance, elle nous invitent à prendre la « cage » et à redescendre à sa rencontre.

    Continue, l’ami, à nous régaler et à nous émouvoir.

    MicMont