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samedi 19 mars 2016 à 07:47

A L’ECLA ce vendredi soir à Saint-Vallier

Une rêverie en noir et blanc



Etions-nous dans une salle de spectacle ou une salle de cinéma ? Nous pencherions pour une salle de cinéma à l’époque du muet avec dans le coin un pianiste qui donnait vie aux images en noir et blanc. Car l’effet cinématographique a été total pendant une heure vendredi soir à l’Espace culturel Louis Aragon. Une heure de ravissement, une heure presque en apnée de peur d’accompagner le capitaine et de sombrer avec lui au milieu de l’océan. Fermez les écoutilles, cramponnez-vous, la tempête arrive !

 

 

A lui seul, Yanowski, le capitaine, par le jeu de l’écriture du « Vagabond des mers » et de sa gestuelle vous emmène inconsciemment dans cette histoire extraordinaire et effrayante. Vous prendrez bien un petit verre de rhum pour humer l’ambiance, n’est-ce pas ? Mais si la voix et la stature du capitaine ouvrent des voies à l’imaginaire, l’accompagnement au piano (Fred Parker) donne le volume nécessaire pour faire vivre cette fresque avec panache et la sensualité propre aux marins de l’époque en 1784. Encore un verre de rhum, peut-être ?

 

 

Tout se mêle, se démêle, se choque, s’entrechoque entre cette voix majestueuse du capitaine et les notes de piano subtilement jouées. Ici l’émotion, là la peur, la panique, la synchronisation est parfaite.

 

 

Yanowski est un grand et pas seulement par la taille mais surtout par le talent. Chanteur, compositeur, auteur, il écrit des nouvelles comme d’autres font du vélo. Son inspiration, son imaginaire, il les puise dans ses lectures. « J’aime l’aventure et le fantastique. J’ai aussi beaucoup voyagé » dira-t-il après le spectacle. Passionné de philosophie, il ne conçoit pas « le texte sans poésie ni métaphysique ». D’où la question que lance le donneur d’énigme au capitaine s’il veut éviter le naufrage: « Le temps fait-il la roue d’un enfant qui joue ou va-t-il droit comme un cheval de bât » ? Même après quatre heures… « Trop tard, vous avez échoué » !

 

Non, Yanowski et Fred Parker n’ont pas échoué sur la scène de l’ECLA. « Le vagabond des mers » a laissé une trace. Le public _ malheureusement à peine une centaine de spectateurs _ a adoré. Nous aussi. Revenez quand vous voulez pour nous faire rêver, c’est ouvert.

 

 

Jean Bernard

 

 

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