TSB au syndicat des mineurs (Montceau-les-Mines)
Pour se convertir au « Tziganisme »
En réalité, il suffit d’aimer la musique, la vraie, la bonne, celle qui parle au cœur et qui vient du cœur. Et, par chance _ enfin tout est relatif _ ce soir-là, Leskov quartet se trouvait de passage au TSB, qui plus est à la maison du syndicat des mineurs et, comme la foule se pressait devant la scène, le meilleur moyen de la retenir a consisté de la conduire sur les chemins, parfois tourmentés, plus tendres à d’autres endroits, voire nostalgiques pour carrément la convertir au « Tziganisme ». Ce fut fait et bien fait avec talent, celui des musiciens, avec humour aussi. Un humour froid, piquant mais touchant. Mais toujours à bon escient.
La musique tzigane se veut à la fois désespérée et pleine d’espoir et, expliquait justement le violoniste Alain Poisot, « elle se termine toujours sur un ton jubilatoire ». C’est exquis, à écouter avec ferveur en fermant les yeux, imaginer _ autant que possible _ la vie de ce peuple malheureux puis heureux. Tout est dans la nuance, avec une ambiance tamisée avant de jubiler, d’exploser sur des notes furtives et des enchaînements échevelés. La grâce est avec vous. La magie tzigane a opérée.
Leskow quartet, c’est _ forcément _ quatre musiciens dont un pianiste qui a rejoint le trio (violon, accordéon et contrebasse) il y a seulement huit mois. Dans peu de temps, ces natifs de Côte-d’Or et du Jura maîtriseront à la perfection cette musique tzigane. Une autre facette du TSB. Leskow quartet reviendra dans le bassin minier, c’est certain. Foi de tzigane.
Jean Bernard