L’Italie, le Colorado, l’Argentine, Paris, Stockholm… une belle plongée dans des contrées lointaines pour des histoires si proches de nous

Le dernier roman de Marco Balzano nous plonge au cœur de l’Italie, à cheval entre deux époques. Ninetto, 57 ans, vient de sortir de prison et retrouve sa femme Maddalena dans son petit logement milanais.

 

 

 

 

 

 

 

 

Au fil des jours et des souvenirs, Ninetto nous parle du départ de sa Sicile natale où il laisse ses parents, de son adolescence passée à faire des petits boulots, de sa rencontre avec Maddalena… Les flash back rapprochent peu à peu les deux époques, laissant paraître le mal-être de Ninetto à sa sortie de prison, l’absence de sa fille Elisabetta, sa difficulté à retrouver pied dans un monde qu’il ne connait pas, les raisons de son emprisonnement… Un très beau roman qui, jusqu’aux dernières pages, nous tient en haleine pour comprendre l’homme qu’était Ninetto et ce qu’il est devenu.

 

 

 

 

 

Marco Balzano. Le dernier arrivé. Paris : Philippe Rey, 2017. 237 p. 18 €

 

 

 

 

Impression mitigée que celle laissée par le dernier roman de Nicolas Barreau. L’auteur du pétillant « La vie en Rosalie » se lance ici dans un roman d’amour sur fond de film de Woddy Allen qui, malgré sa belle construction, n’a pas toute la profondeur des précédentes éditions de l’auteur. Alain Bonnard, propriétaire du cinéma parisien d’arts et d’essai Cinéma Paradis, croise chaque mercredi une belle inconnue au manteau rouge, Mélanie. Prenant son courage à deux mains, il finit par lui proposer de sortir un soir. Le coup de foudre se termine par un baiser prometteur, si ce n’est que Mélanie disparait le lendemain sans laisser de trace. Désespéré, Alain va tenter de la retrouver tandis qu’un célèbre réalisateur américain lui demande d’utiliser son cinéma pour tourner un film. Cette petite comédie, même si elle révèle des rebondissements dans cette quête de l’amour, est tout de même cousue de fils un peu trop blancs…

 

 

 

 

 

Nicolas Barreau. Un soir à Paris. Paris : Héloïse d’Hormesson, 2017. 313 p. 19 €

 

 

 

 

Drôle de thriller que celui-ci, avec son étrange galerie de personnages. Journaliste indépendant à Stockholm, Calle Collin rédige à la demande des familles des hommages sur des personnes décédées. Sara, véritable mère maquerelle, tient des boîtes de nuit et s’arrange pour faire supprimer tous ceux qui la gêne par son homme de main, Mattias, qui n’est autre que le frère de Kent, un adolescent mort tragiquement à 13 ans dans un accident de la route et pour qui sa mère va contacter Call afin de rédiger une chronique sur cette étranger disparition.
L’intrigue est nouée, les personnages sont totalement dérangeants, en particulier Sara qui est froide et totalement dénuée de sentiments. Hans Koppel déroule les pistes, les brouille avec des accès de violences pures qui raviront les adeptes du genre mais laisseront un drôle de goût dans la bouche des autres tant la morale est absente et les protagonistes presque trop réels….

 

 

 

 

 

Hans Koppel. Représailles. Paris : Presses de la Cité, 2017. 283 p. 21.50 €

 

 

 

Lire le roman de Fabio Genovesi, c’est se plonger dans des vagues qui roulent, qui nous étouffent, qui nous font remonter à la surface, qui nous laissent mouillés et épuisés, mais ravis de revenir sur la plage. La plage, c’est l’endroit où ne reviendra pas, Lucas, le fils de Serena, car il est resté dans les vagues. C’est aussi l’endroit où Luna, sa sœur, ne peut pas aller la journée à cause de la fragilité de sa peau. Où Serena va faire la connaissance d’un étrange enfant, arrivé de Tchernobyl… Une vague de personnages tous plus tendres, loufoques, attachants les uns que les autres, qui forment une galerie passionnante à lire !

 

 

 

 

 

 

Fabio Genovesi. D’où viennent les vagues. Paris : JCLattès, 2017. 471 p. 22 €

 

 

 

 

Délicieux petit opus que celui d’Eduardo Sacheri qui nous colle aux basques de Sofia, adolescente orpheline de mère qui décide de rejoindre un père qui n’a jamais entendu parler d’elle. Bien qu’un peu édulcoré, ce roman de retrouvailles et de découvertes laisse entrevoir les failles d’un homme et les peurs d’une fille. Délicieusement amusant, il pique comme les larmes de Sofia qui, sous ses allures de gamine agressive, attend de retrouver une stabilité affective. Une jolie découverte, une belle écriture et une simplicité bienvenues.

 

 

 

 

 

Eduardo Sacheri. Le bonheur c’était ça. Paris : Héloïse d’Hormesson, 2017. 255 p. 19 €

 

 

 

 

Superbe réussite que ce premier roman de Catherine Gucher. Véritable conte moderne sur la reconstruction d’existences cabossées, Transcolorado réussir le tour de force de nous faire sentir le vent dans les sapins des vieilles montagnes du Colorado, le froid de la neige, l’odeur âcre des whishys-café bus par Dan, trentenaire cachée sous des frusques malodorantes. Balafré et amoureux des sapins, Tommy va lui tendre la main dans le bar d’un village miteux. Sans un mot, il va l’entraîner vers une pente plus douce que celle qu’elle a connu, elle qui, pour s’évader et dormir quelques heures au chaud, monte dans le bus de la ligne Transcolorado. Une lecture étrange, douce et amère.

 

 

 

 

 

Catherine Gucher. Transcolorado. Paris : Gaïa, 2017. 176 p. 17 €