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vendredi 15 septembre 2017 à 11:07

Tribunal de Chalon

Violences sur conjointe, interdiction de paraître à Saint-Vallier



 

 

 

 

 

Le 25 août dernier, Karine X, de Saint-Vallier, s’est présentée aux forces de l’ordre très tôt le matin, « dans un état psychologique affaibli », « au bord des larmes ». Elle était déjà venue le 31 juillet, faire une main courante pour acter sa séparation d’avec Hussein Y. son compagnon. Ce jour-là elle avait des traces de strangulation au cou, les autorités l’avaient consolée et conseillée : le 25 août elle porte plainte, Hussein est arrêté, le 28 il comparait au TGI et demande un délai pour préparer sa défense, il est placé en détention provisoire.

 

 

Pendant la nuit du 25 août, l’ex de 26 ans était revenu au domicile, s’y introduisant par une fenêtre. Il la réveille, elle a peur, ils se disputent, il se saisit d’un couteau. Il larde la planche à repasser de coups, bousille les rideaux. Elle dit qu’il lui a mis la lame sous la gorge, il dit que c’est faux. Et c’est tout le problème de ce dossier, comme le dira Maître Marceau « il ne repose que sur 2 auditions, c’est parole contre parole ».

 

 

 

La parole de la jeune femme s’est déliée cette fois-ci. Leur histoire s’est jouée en 2 temps : 2009-2010, il la quitte à la naissance d’une petite fille, enfant qu’il a reconnue mais dont il n’est pas le père biologique. Ensuite Karine rencontre un autre homme, met au monde un garçon, mais Hussein revient en 2016, et ça repart, mais avec une jalousie exacerbée.

 

 

 

Jalousie mais aussi tensions liées à la situation d’Hussein : algérien, sans titre de séjour, il n’a pas le droit de travailler, et risque l’expulsion. Il souhaite le mariage, un procureur s’y oppose, parlant de « tentative de mariage frauduleux ».

 

 

C’est un jeune homme au visage harmonieux, aux traits fins, qui oppose des signes de dénégations constants à tout ce dont son ex-compagne le charge : il disait que toutes les femmes françaises sont des « putes », il la traitait donc de « pute » constamment, lui crachait au visage. Cerise sur le gâteau : il serait susceptible d’être en voie de radicalisation, rivé sur la télé syrienne. En l’absence de toute preuve ce dernier point devient gênant : s’il est fondé, il est grave ; si c’est pour charger la barque en surfant sur l’air du temps, c’est très grave.

 

 

 

Le substitut du procureur, monsieur Fenogli, était de permanence le 25 août, il rappelle qu’il a rencontré une femme très abîmée, traumatisée, au point qu’elle a refusé à 2 reprises une confrontation avec Hussein. Le substitut regrette fort de n’avoir pu la convaincre de venir à l’audience, car la seule chose du coup qui est actée, c’est « un vrai problème relationnel ». Il requiert 12 mois de prison ferme (maintien en détention), « cela laisserait le temps à la Préfecture de mettre en ordre sa situation administrative », et une interdiction de paraître à Saint-Vallier.

 

 

« Il a grandi dans la misère, plaide son avocat, il est profondément attaché aux deux enfants, il aurait aimé vivre quelque chose de différent, mais cette relation est toxique. »

 

 

Hussein n’a pas de casier. Le tribunal le condamne à 4 mois de prison, ordonne son maintien en détention. Interdiction de paraître à Saint-Vallier pendant 2 ans : « Si vous êtes vu à Saint-Vallier, monsieur, vous irez en prison ».

 

 

 

 

FSA

 

 

 

tribunal 2208172

 

 

 

 

 

 

 



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