C’est une belle journée d’hommages qui s’est déroulée samedi, au niveau de la 13e écluse, là précisément où se sont déroulés de dramatiques événements le 9 juin 1944.

 

En effet, cette bataille de l’écluse a vu périr, fusillés par les allemands quatre résistants : Pierre-Arsène Durantin, Antoine Henri Mugnier, André Bouillot et Léon Justin Villard.

 

Présent sur place, Renée Saunier, maire de Ciry, Jean-François Jaunet, maire de Perrecy, ainsi que des maires des communes ou élus des communes environnantes, l’ANACR (Association nationale des anciens combattants de la Résistance) et son président Roger Joly (le secrétaire Patrice Jacob était excusé), la FNACA, le Souvenir Français et son président Joël Flamand, l’association de généalogie de Montceau et son président Jacques Racouchot.

 

Egalement présents, trois élèves du club « Une Traction pour Jean Moulin » (Damien, Matéo et Thibaut) et son président Eric Skrzypcsak, ainsi qu’Arlette Verrier, 80 ans, qui se souvient parfaitement de cette triste journée du 9 juin 1944, et Didier Rethoré, 63 ans, petit-fils de Léon Justin Villard.

 

Devant la stèle rénovée par les élèves du Club Traction (ils étaient six mais seuls trois étaient présents), les musiciens des fanfares de Ciry et Blanzy ont interprété les sonneries habituelles, puis deux gerbes ont été déposées au pied de celle-ci.

 

Le discours de Roger Joly a ensuite été lu. Il y remercie tous les acteurs de la rénovation de la stèle, la généalogie pour avoir retrouvé les familles des quatre résistants, Patrice Jacob pour son travail de recherche de témoignages et de photos d’époque, qui ont permis d’élaborer un livret retraçant cette bataille de la 13e écluse.

 

M. Joly a également remercié Mme Saunier pour avoir répondu favorablement à la demande de l’ANACR et du Souvenir Français pour inaugurer une place Léon Justin Villard, qui avait été oublié dans les noms des rues du village après-guerre. Enfin, remerciements également en direction des employés municipaux de Ciry pour l’embellissement de la stèle, la frappe des documents etc.

 

Inauguration de la Place Léon Justin Villard

 

Puis, tous se sont transportés à l’ancienne place du 19 mars à Ciry-le-Noble. Une place qui, quelques minutes plus tard, est devenue la Place Léon Justin Villard, après que son petit-fils ait dévoilé la plaque commémorative.

 

Arlette Verrier : Je me souviens de ce 9 juin 1944 comme si c’était hier…

 

Pour sa part, Renée Saunier a fait vivre à l’assistance de vrais moments d’émotion. Tout d’abord en faisant témoigner Arlette Copéret, épouse Verrier, qui se souvient qu’elle avait 6 ans lorsque la bataille de l’écluse a eu lieu.

 

Elle habitait très près de celle-ci quand elle a entendu des tirs. Elle est allée avec sa maman vers l’escalier du bâtiment qui donnait sur l’écluse. A ce moment-là, son grand-père est arrivé à vélo (il revenait de faire les foins) et leur a crié : « Rentrez-vite, il va y avoir des dégâts ».

 

Et Arlette de raconter qu’elle a ensuite vu passer un car d’allemands, armes aux fenêtres, avec des corps d’allemands tués dans le véhicule.

 

Et Mme Verrier de conclure : « Ce souvenir est encore très présent dans ma mémoire. Je revois cette scène comme si elle s’était déroulée hier… ».

 

Didier Rethoré : Une histoire qui a baigné mon enfance…

 

Emu et fier à la fois, Didier Rethoré, petit-fils de Léon Justin Villard, s’est dit très heureux de voir son grand-père honoré, même si c’est 75 ans après ! « Cette histoire a baigné mon enfance et aujourd’hui, les Cyrisiens savent, avec cette Place dédiée à mon grand-père, qui il était et quel était son courage et son dévouement à sa patrie… ».

 

 

Renée Saunier : lecture des souvenirs de son beau-père…

 

C’est très émue que Mme le maire de Ciry, Renée Saunier, a lu quelques pages du témoignage de son beau-père, qui a vécu lui aussi cette sombre journée.

 

Le récit est sobre, poignant, et le public est silencieux. On pourrait presque vivre ce moment tant le texte est précis, émouvant et réaliste.

 

Un vécu qui marque les esprits et qui nous fait prendre conscience de la valeur de la vie et de la paix entre les peuples.

 

Et il est bien dommage que nous ne soyons pas éduqués quant à l’Histoire, notre Histoire, et surtout que les enfants ne le soient pas non plus.

 

Dix enfants présents sur 250 invités !

 

D’ailleurs, Mme Saunier a déploré le fait que, malgré la distribution à l’école de 250 invitations à la cérémonie du jour, seuls 10 enfants étaient présents… « Je ne sais pas ce qu’il faut faire pour que cela change… » soupire l’élue.

 

Peut-être sensibiliser d’abord les parents ?

 

A l’issue de toutes ces émotions, Mme le maire a convié tout le monde au verre de l’amitié.