En surface, tout est calme à Saint-Vallier, mais a y regarder de plus près, parfois la colère gronde. Difficile de plaire à tout le monde, difficile de contenter chacun des Valloiriennes et Valloiriens, quand on sait, par expérience, que l’herbe est toujours plus verte chez le voisin.

 

 

D’herbe, justement il en est question au cimetière du Norand, surtout depuis que la municipalité a décidé de ne plus utiliser de pesticides pour lutter contre les mauvaises herbes, sachant qu’à compter du 1er janvier 2017, l’utilisation de ces produits sera proscrite (à partir de 2019 pour les particuliers). Alors effectivement, à Saint-Vallier, la commune a pris les devants notamment au cimetière de Norand et celui des Mazilles. Ainsi, les services municipaux ont innové pour maintenir un cadre agréable en répandant, dans un premier temps sur le carré des enfants, un mélange d’hydromulsh, une formule concentrée pour garantir la pousse du gazon.

 

 

Patrice Grosbois, sans langue de bois, s’explique

 

 

Sauf que depuis plusieurs jours, une pétition a été déposée dans la plupart des commerces de Saint-Vallier, une pétition qui réclame au maire et aux membres du conseil « que le cimetière de Norand soit entretenu ». Le ou les auteurs ajoutent :

 

 

« Il est inadmissible qu’un tel endroit soit dans cet état. Voici les motifs de la présente pétition :

 

_ le cimetière n’est pas nettoyé
_ n’est pas désherbé
_ trop de travail pour une seule personne (qui fait tout ce qu’elle peut)

 

 

Nous demandons au maire et aux membres du conseil de :

 

 

_ nettoyer et entretenir le cimetière ».

 

 

 

Effectivement, aujourd’hui, le carré des enfants à Norand est loin de ressembler à un green de golf ou aux cimetières militaires avec un gazon verdoyant. Interrogé sur le sujet, Patrice Grosbois, responsable des espaces verts, ne s’est pas dérobé, tout au contraire. « Nous avons connu des difficultés à cause de la météo. En adoptant le zéro phyto, pour les raisons sanitaires que l’on sait, non seulement nous allions réduire l’intervention humaine et, en plus, nous faisions un premier pas vers un cimetière paysager qui ne laisse plus de place aux mauvaises herbes ». Malheureusement, les pluies du printemps et la sécheresse ensuite sont venues semer la zizanie. Faisant fi du zéro phyto « nous avons dû reprendre, en août, les traitements herbicides pour lutter contre les mauvaises herbes » admettait Patrice Grosbois. « Evidemment, maintenant, suite aux traitements, l’herbe est jaune », ajoutait-il.

 

 

Le maire mécontent

 

Quant au personnel _ pour l’heure une seule personne se charge de l’entretien des deux cimetières _, le fonctionnement, de toute évidence, n’est pas ou n’est plus adapté. « Nous allons devoir y réfléchir, fonctionner différemment, trouver une nouvelle méthode d’entretien, définir, par exemple, une fréquence par équipe de deux à trois personnes. Ce sont de réglages que nous devons apporter ». Et de revenir sur l’une des causes principales : « Nous avons trop de pluie puis plus du tout ».

 

 

Cette pétition dont nous ignorons l’origine _ personne n’a vu personne la déposer _ a eu le don d’énerver le maire, Alain Philibert. « Ce n’est pas une méthode que de déposer une pétition dans les commerces. Que les gens viennent me voir, c’est tout à fait normal, mais passer par les commerçants… ». Et pourtant le maire connaît le ou les « détracteurs » puisqu’il doit les recevoir aujourd’hui, mardi 13 septembre 2016, en mairie dans l’après-midi. On ne nous dit pas tout !

 

 

Jean Bernard