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vendredi 13 octobre 2017 à 06:58

Contes givrés (Sanvignes)

Gorky et le centre de rétention ont ému le public



 

 

 

« Il y a pas très longtemps comme ça, je fais le spectacle sur le marché et après je rigole un peu avec un nouveau ami. C’était Richard, je crois, oui, il me dit une blague attends, c’était, attends c’était qu’est ce qui est vert et sous la mer ? C’est un chou marin… ».

 

 

Dans le cadre des Contes Givrés, Gorky, alias Frédéric Pradal, a donné mercredi soir à la Trèche, un spectacle intitulé « La promenade des éloignés ». Une création datant de 2010, qui raconte  la promenade avec Alliocha « qu’il pouvait regarder des heures quand elle dessinait, elle me les a données les peintures, avec les amis dessus comme ça je peux te les montrer » dira-t-il au cours du spectacle.

 

 

Amalu « on l’appelait le Français parce que ça faisait les dix ans il vivait dedans la France, mais il est de l’Algérie aussi » et Diacharie «le Mali, le plus jeune »  et enfin, Ufuk le Turkmène, « qui rigolait tout le temps »…

 

Devant une salle comble, l’homme a, surpris, fait sourire, tout au long de sa prestation d’homme sans-papiers.

 

Gorky, vagabond attachant et sensible a sillonné la France avec plus de 700 représentations Des Balles Populaires. Une certaine réalité l’a rattrapé et il n’a pas bien compris ce qu’était ce centre de rétention où il a fait un bref passage.

 

Ce hasard a formé un petit groupe qui a cohabité le temps d’une longue promenade, mêlant des origines, des caractères et des destins très éloignés. Gorky revient, toujours avec des balles et des massues dans sa valise, mais aussi une drôle de machine pour chanter sur la jonglerie et surtout les histoires de ses amis éloignés.
Avec la tendresse, l’humour et le jonglage, Gorky nous raconte des histoires du monde d’aujourd’hui avec un regard naïf qui nous aide à nous souvenir que l’humanité dépend aussi de nous.

 

Malheureusement…

 

 

Tout a une fin… Gorky va continuer à jouer jusqu’à début 2018 et il préparera en parallèle, le concours de professeur des écoles.

 

« Je fais ce choix sereinement et sans aigreur, il est temps pour moi de passer à autre chose, simplement. Passer un autre métier qui a autant de sens et où je pense pouvoir apporter ma contribution, moins éphémère et plus locale que les spectacles » se justifie-t-il.

 

L’artiste avoue qu’il a adoré être comédien, écrire, créer, faire de jolies rencontres et d’avoir eu la chance de travailler avec autant de belles personnes !

 

Aujourd’hui, même s’il aime toujours la scène (et la rue) il s’est aperçu que ça commençait à lui coûter plus que ça ne lui rapportait.

Que la passion était sans doute moins là aussi pour lui donner l’énergie de déplacer les montagnes, malgré tout.

 

Production plutôt que plaisir

 

« Je me suis aperçu que les temps étant ce qu’ils sont, nous pensons diffusions, stratégies, production… Ce n’est pas nouveau mais j’ai l’impression que ça prend plus de place. C’est nécessaire, il faut survivre, mais quand nous nous retrouvons entre compagnies, nous parlons plus de ça que de passion, de rencontres, de fierté artistique » déplore Gorky.

 

Ajoutant : « La fatigue des déplacements et l’usure des représentations aussi ont également fait leur oeuvre. « Nous recevons beaucoup en retour, mais il y a une part de ce que nous donnons qui ne se récupère sans doute pas. C’est un métier qui use, quand ça ne marche pas comme on voudrait et aussi, différemment, quand ça marche bien ».

 

Il dit un peu à regret : « Après 18 ans de ce beau métier, il est temps pour moi de devenir adulte et d’avoir enfin un (presque) vrai métier, pour m’user aussi mais autrement. Être aussi plus présent au quotidien avec mes enfants… ».

 

Dommage…

 

Et amis lecteurs, si vous ne trouvez pas de photos du spectacle dans cet article, c’est que l’artiste les a interdites. Même sans flash. « Car le spectacle, vous l’emporterez dans vos yeux… » dira-t-il en substance.

 

 

ND

 

 

 

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