« Carpe diem ! Pourquoi faire ? » (Montceau-les-Mines)
70 philosophes à la conférence-débat de Charles Braverman aux Ateliers du Jour à Montceau-les-Mines
Carpe diem*…
… la Vie telle qu’on l’aime !
« L’homme est né pour le plaisir: il le sent, il n’en faut point d’autre preuve.
Il suit donc sa raison en se donnant au plaisir. »
Pascal
Non, non, non et non, je vous « arrête » tout de suite! Là ne sont pas les colonnes gastronomiques du journal, mais bien la rubrique culturelle. Etant bridé à celle-ci, je ne vous parlerai donc aucunement du savoureux plat asiatique de la carpe diem (…qu’en tant que maître queue du poisson nippon (ni mauvais), je prépare à merveille!) et encore moins vous en livrer la recette (non mais!).
De plus, en comparaison de ce que vous allez lire, ce ne serait que du menu fretin…
Remarquez, parler d’art culinaire n’est pas très éloigné du sujet… En effet, comme le disait la maman d’un ami dont je tairais le nom puisqu’il s’agit de madame Gump: « La vie, c’est comme une boîte de chocolat, on ne sait jamais sur quoi on va tomber ».
Les plaisirs gustatifs, physiques, tactiles, auditifs, visuels, olfactifs et tant d’autres se retrouvent bien évidemment dans cette simple et exquise devise: Carpe diem, thème central de la conférence organisée par l’association « Les Chantiers philosophiques » ce jeudi 17 novembre à l’Auditorium (…que de mots latins!) des Ateliers du jour. Telles des roses, laissons notre esprit s’épanouir :
Plus que jamais, nous (sur?)vivons dans une société en constante dé(re?)construction où l’on ne se bagarre plus pour être des vainqueurs mais, malheureusement, pour éviter de ne pas être trop hâtivement les derniers! C’est à croire que nous nous y complaisons! Pourtant, il ne suffit que de deux mots pour percevoir notre existence sous un angle radicalement opposé à celui que nous avons la drôle d’habitude de penser. Soit dit en passant, notre vision actuellement sclérosée du monde (…car imposée…) a la fâcheuse tendance à nous embourber dans un quotidien ombragé par moult contrariétés (temps perdu, surconsommation…), vous en conviendrez j’en suis sûr!
Deux simples et si petits mots: Carpe diem…
C’était en orientant la conférence éponyme sur le « Pourquoi faire? » que monsieur Braverman Charles, professeur de philosophie, maintenait l’échange avec le public.
A l’inverse du professeur Keating (Le cercle des poètes disparus, film culte de 1989), monsieur Braverman n’incita personne à monter sur les tables (…d’autant plus que l’Auditorium en était dépourvu…) pour adopter un point de vue différent sur ce qui nous entoure. Mais, à l’instar du personnage divinement interprété par Robin Williams, il amena son auditoire à penser, réfléchir et partager sa façon d’appréhender la perception de son environnement propre (fichtre! Quelle phrase!)
« Momento mori »: Souviens-toi que tu vas mourir.
Il faut savoir qu’en citant l’injonction « Carpe diem » cela induit qu’à postériori, nous allons nous éteindre (…et oui…). Gardant cela à l’esprit, différentes façons d’entendre ces deux mots se présentent à nous: Il faut jouir démesurément de tout, face à la certitude de la mort nous retrouvons notre liberté… Rebellons-nous!
Ou bien: Réfléchissons à nos actes ainsi que, d’une manière tempérée, aux conséquences de ceux-ci… et cætera…
L’humilité de l’homme ne consisterait-elle simplement pas à reconnaître qu’une vie réussie ne serait qu’une suite de petits plaisirs?
Mais attention car, à contrario, l’accumulation de petits plaisirs ne serait-elle pas une façon « simpliste » d’accepter l’absurdité de la vie? (…hummm, les joies de la philo!)
Quoiqu’il en soit, le bonheur reste un absolu probable alors que le plaisir, quant à lui, se pose en relatif absolu! (…non?)
A la question: qu’est-ce qu’un épicurien, il me suffit de répondre que c’est une personne qui se revendique de la pensée du philosophe grec Epicure. Mais qui était Epicure, me demanderez-vous! Et bien certainement pas celui qui inventa la seringue (…pour les petits malins qui s’apprêtaient à placer celle-là!).
C’était il y a fort longtemps (341 avant J-C) que la Grèce, alors berceau de la civilisation actuelle (… ça a dû changer un poil depuis, non?) a offert au monde un homme, philosophe de son état, dont la devise était: « Cueille le jour » ou « Profite de l’instant présent »…
Horace, quant à lui, (65 avant J-C) était un poète épicurien latin qui insista surtout sur la simplicité rustique comme l’une des conditions du bonheur.
Mode de pensées et façon de vivre qui, allègrement, traversèrent les âges jusqu’à aujourd’hui où ils gardent encore un puissant impact dans l’esprit de chacun. D’autant plus que le monde vient de vivre le siècle le plus violent et étouffant de son histoire…
Dois-je inclure dans ces lignes le stoïcisme…? Non, ce n’est pas le sujet, mais pour ceux qui recherchent leur voix, aucune pharmacopée au monde ne les soustraira à leur dépendance au plaisir!
« Etre capable de contempler et de jouir de l’esthétique du quotidien »…
L’épicurisme est une véritable philosophie car, en faisant fi du marasme quotidien et en y réfléchissant bien, le plaisir n’est-il pas définitivement l’unique motivation de chacun de nos actes?
Cette réponse n’appartient qu’à vous-même…ad vitam aeternam!
Que la Force de l’Esprit soit avec vous!
photo 5
*Carpe diem: « Profite de l’instant présent »
(…j’espère que vous avez saisit l’article ou au moins les grosses lignes car je viens de me relire et là, j’admets que je ne suis plus sûr de rien…)
Mirabilis scriptum et nullam opus (…à vos souhaits!): Sam Soursas
à l’Auditorium des Ateliers du Jour
Un commentaire sur “« Carpe diem ! Pourquoi faire ? » (Montceau-les-Mines)”
Je suis ravi de voir que notre débat donne lieu à une prolongation et une diffusion du questionnement… Voici le texte d’Horace, fondateur du célèbre carpe diem… Car il est dommage de ne retenir que le « carpe diem » de la fin…
N’hésitez pas à retrouver nos prochaines activités sur : http://www.chantiers-philo.fr
Ne cherche pas, Leuconoé, c’est sacrilège,
Quelle fin les dieux nous ont donnée ; les horoscopes,
Ne les consulte pas : mieux vaut subir les choses !
Que Jupiter nous accorde ou non d’autres hivers
Après cette tempête qui brise la mer tyrrhénienne
Sur les écueils rongés, sois sage, filtre ton vin,
Coupe les ailes de l’espoir. Nous parlons, le temps fuit,
Jaloux de nous. Cueille le jour sans croire à demain.
Horace, ode I, 11 « À Leuconoé ».