Semaine européenne pour l’emploi des personnes en situation de handicap du 16 au 22 novembre
Le pôle d’insertion sociale et professionnelle 71 fête ses 5 ans
La semaine pour l’emploi des personnes en situation de handicap se tiendra du 16 au 22 novembre prochain dans un contexte particulier, un contexte économique où chacun cherche déjà à maintenir son emploi.
Et pour les personnes en situation de handicap, il existe en Saône-et-Loire une structure pour les accompagner dans leur insertion en milieu ordinaire. Explications ici avec le PDIP 71.
Le Pôle d’insertion sociale et professionnelle (PDIP 71) est un Groupement de Coopération Sociale et Médico-Sociale (GCSMS) regroupant trois associations du département de Saône-et-Loire : les Papillons Blancs D’entre Saône-et-Loire, les PEP 71 et la FOL 58.
En 2015, ces structures, chacune porteuse d’un pôle d’insertion, se sont regroupées pour créer une entité unique intervenant sur l’ensemble du département.
Le but de la structure est d’assurer une coordination en matière d’insertion professionnelle pour les bénéficiaires des établissements accompagnés.
Les conseillers d’insertion du PDIP 71 accompagnent aussi bien des travailleurs d’ESAT ( Établissement et Service d’Aide par le Travail) émettant le souhait de s’insérer durablement en milieu ordinaire de travail (employeurs « classiques ») que des jeunes accompagnés en IME (Institut Médico-Éducatif) ou en ITEP (Institut Thérapeutique Éducatif et Pédagogique), en favorisant leur qualification par le biais de contrats d’apprentissage.
Ainsi, accompagner la volonté des personnes reconnues travailleur handicapé et favoriser l’inclusion professionnelle en faisant tomber les préjugés est le cœur de la mission du PDIP 71.
Des travailleurs très performants sur des tâches répétitives
Le PDIP 71 est la seule structure de ce genre en Bourgogne Franche-Comté à s’investir autant dans l’accompagnement des personnes en situation de handicap, nous explique Étienne Girod, chef de service de la structure.
Le challenge quotidien de la structure est de travailler à l’intégration de personnes en situation de handicap et qui ont vécu/travaillé jusqu’à présent dans des milieux dits protégés (IME, ESAT, ITEP) dans des entreprises en milieu ordinaire. La structure accompagne aussi les professionnels qui souhaitent accueillir les personnes en situation de handicap.
« On accompagne les personnes et on passe auprès des entreprises. Les personnes travaillant en ESAT y développe certains savoirs-faire que nous devons expliquer aux entreprises. Et puis il faut différencier les profils des personnes en situation de handicap. Des personnes atteintes de handicap intellectuel ont des schémas intellectuels un peu moins performants, mais elles peuvent se réaliser dans des tâches comportant des consignes claires et simples. Ce sont des personnes très fiables sr des postes oubliés qui requièrent des tâches répétitives. » ajoute Étienne Girod.
Une centaine d’entreprises employeuses déjà partenaires
En 5 ans d’existence, le PDIP71 a réussi à développer un partenariat avec une bonne centaine d’entreprises qui emploient en CDD, CDI ou pour un stage des personnes en situation de handicap.
Pour l’entreprise comme pour le travailleur, l’insertion professionnelle en milieu ordinaire requiert beaucoup de travail. Pour l’entreprise, il s’agit de déterminer le poste et les tâches à réaliser.
Pour le travailleur, s’il ne se plaît pas à son poste, il pourra toujours revenir en ESAT. Quelles sont les raisons qui peuvent les pousser à vouloir travailler en milieu ordinaire ? Ce n’est à priori pas une motivation salariale nous explique-t-on au sein du PDIP 71. C’est d’être reconnu comme une personne comme une autre.
En 5 ans, la structure a accompagné 160 personnes. 14 ESAT, 10 IME et 2 ITEP sont adhérents au PDIP71. Et en moyenne, la structure compte 5 à 6 insertions par an.
130 personnes en situation de handicap ont obtenu un contrat de stage, 23 un contrat d’apprentissage, 51 un CDD et 23 personnes ont obtenu un CDI.
Une loi pour faciliter l’intégration des personnes en situation de handicap en entreprise
Par ailleurs depuis 2005, la loi oblige les entreprises de plus de 20 personnes à intégrer dans leurs effectifs des personnes en situation de handicap à hauteur de 6 %.
Trois modalités sont proposées aux entreprises pour ce faire :
– la première consiste en une embauche directe ;
– la deuxième consiste en une sous-traitance auprès d’un ESAT (services de blanchisserie, entretien des espaces verts etc.).
– la troisième consiste en une contribution à verser (souvent perçue comme une taxe).
Aujourd’hui ce sont moins de 1 % des personnes en situation de handicap qui sortent du milie protégé en France. C’est peu. Et en Saône-et-Loire, ce chiffre monte à 2 %.
Les freins au recrutement de personnes en situation de handicap
Pour les entreprises, il existe plusieurs freins au recrutement des personnes en situation de handicap :
– d’abord il faut trouver un poste adapté. En effet les entreprises recherchent de plus en plus du personnel polyvalent. C’est donc de plus en plus compliqué pour les personnes en situation de handicap de travailler en dehors du milieu protégé. Cela requiert de la part du PDIP71 de faire le point sur l’organisation de l’entreprise, les besoins et voir comment l’entreprise peut s’organiser sur des postes qui nécessitent peu de compétences.
– ensuite il faut faire tomber les préjugés.
– enfin les recrutements ne sont pas nombreux pour ces publics et d’autant plus depuis plusieurs mois dans le contexte sanitaire et économique.
Derrière cela, il faut aussi que le travailleur se plaise dans l’entreprise. « On se base toujours sur la volonté de la personne, avec l’objectif qu’elle puisse se réaliser. » explique le chef de service du PDIP71.
Pour les jeunes qui sortent de l’IME, ils sont habitués à être encadrés par des moniteurs et les travailleurs en ESAT aussi. Sortir du milieu protégé, c’est aussi perdre des repères. « On est un repère pour eux, un repère extérieur qui ouvre un nouveau champ de perspectives » indique Étienne Girod.
Et de poursuivre : « C’est un travail minutieux de les préparer et préparer leur insertion. On travaille 2-3 ans avec la personne pour avoir une intégration réussie. On travaille aussi avec des stages, on travaille avec l’environnement (le logement, l’accompagnement etc.). Il faut coordonner tout le monde avec des personnes qui restent vulnérables. On a beaucoup de travail à faire encore en France ».
La structure qui fête ses 5 ans ce mois de novembre a du annuler les festivités initialement prévues. Et ce n’est que partie remise, nous a-t-on indiqué.
Il reste crucial pour le PDIP 71 de relayer l’information et faire évoluer le regard par l’intermédiaire des médias. « Beaucoup d’entreprises gagneraient à faire évoluer leurs procédures de recrutement. Ce sont des personnes très ponctuelles, toujours contentes de venir au travail et qui présentent une certaine stabilité. » insiste Étienne Girod. Il rappelle aussi que les personnes une fois placées dans les entreprises restent accompagnées à vie par la structure.
EM