Rubrique du vendredi par « Michel Du Jardin »
Préparation du terrain
Avant de découvrir le n°3 de la rubrique de notre Ami Michel du Jardin, nous vous proposons la réponse de notre spécialiste à la question de silhouette qui écrit à la suite du n°2 :
« Le sulfate de fer ainsi que la chaux ne sont-ils pas toxiques pour les oiseaux ?
Par ailleurs, peut-on tailler déjà les rosiers ou faut-il attendre que les gelées soient complètement passées ? »
Réponse de Michel Dujardin :
« Soyez rassuré, ni la chaux ni le sulfate de fer ne sont en quoi que ce soit nocifs pour nos oiseaux si utiles dans nos jardins.
La chaux (carbonate de calcium) existe à l’état minéral dans la nature et je vous rappelle qu’on l’utilise au moment où l’on ressème de la pelouse pour combler les trous faits par la mousse. On l’incorpore à ce moment par griffage avant de ressemer, elle est donc enterrée, mais il faut protéger ce semis car nos chers volatiles sont gourmands des graines de graminées qui composent la majorité de la pelouse.
Quant au sulfate de fer, il n’agit que sur la mousse, il la fait crever, elle devient toute noire et ceci en un jour ou deux, ensuite on l’enlève au râteau et les oiseaux ne sont pas intéressés par ces débris végétaux.
C’est en effet le moment propice pour tailler les rosiers, ils vont résister aux gelées qui ne manqueront pas de venir : les Saints de Glace, la Lune Rousse … »
Michel du Jardin fera tout ce qui lui est possible, à l’avenir, pour répondre à vos questions au jour le jour et appuiera ses réponses lors du numéro suivant.
Alors, n’hésitez pas à dialoguer avec lui par notre intermédiaire.
Jean Michel LENDEL
Michel du Jardin écrit le 22 mars 2013 :
« Décidément les jardiniers ne sont pas gâtés cette année par la météo ! On peut difficilement travailler deux jours consécutifs au jardin, le problème est que lorsque le beau temps va revenir, tout sera à faire en même temps et les jardiniers vont s’épuiser à l’ouvrage.
Comme je vous l’ai dit précédemment, c’est la floraison des forsythias qui donne le signal du début des travaux au jardin. Mais avant cela, pour éviter d’être débordé, il faut avoir procédé à des tâches nécessaires et obligatoires.
La préparation du terrain fait naturellement partie de celles-ci ; potager, verger, massifs de fleurs nécessitent un bêchage plus ou moins profond.
Les avis divergent sur cette opération : la période d’abord, les uns préconisent l’automne, d’autres le printemps ; la manière ensuite, faut-il retourner la terre ou simplement la décompacter et l’aérer ? Chacun aura ses arguments pour justifier la technique qu’il emploie.
Toujours est-il que c’est à cette occasion que le jardinier en profitera pour effectuer deux opérations nécessaires à la bonne utilisation du terrain : l’amendement et la fertilisation.
Ces deux actions quelquefois confondues sont différentes et complémentaires. L’amendement est utilisé pour modifier la structure du terrain quand c’est nécessaire, la fertilisation quant à elle est obligatoire dans tous les terrains qui ont produit des récoltes et qui, de ce fait se sont plus ou moins épuisés. Il ne faut jamais oublier de nourrir le terrain qui à son tour permettra aux plantes d’utiliser les matières organiques nécessaires à leur croissance.
Nous parlerons des amendements une prochaine fois, et, en ce qui concerne la fertilisation les moyens utilisés sont nombreux et variés. Ce sont les engrais qui sont les plus faciles à se procurer en jardinerie mais devant leur prolifération et leur diversité le jardinier a parfois du mal à fixer son choix. Quelles sont les informations minimum qu’il vaut mieux connaître avant d’acheter ?
L’azote, l’acide phosphorique et la potasse constituent les composants essentiels des engrais et leur concentration est indiquée par un chiffre sur l’emballage. Il peut y avoir également un certain nombre d’oligo éléments dont l’utilité est alors inscrite sur le paquet. On peut donc lire les informations suivantes : N9 – P12 – K10, il est vrai que pour le profane ces symboles n’ont aucun sens. Essayons d’y voir plus clair !
N est le symbole qui représente l’azote, celle-ci favorise le développement du feuillage et des parties aériennes des plantes, accroît leur taille et leur rendement, elle accélère la végétation et stimule la croissance.
P est le symbole qui représente l’acide phosphorique, celle-ci est le régulateur des phénomènes de reproduction : mise à fruit, floraison, fructification, elle consolide les tissus et stimule le développement des racines.
K est le symbole de la potasse, celle-ci favorise l’élaboration et l’accumulation des substances de réserve, améliore la résistance aux maladies, intensifie la couleur des fleurs et améliore la saveur des fruits.
L’utilisation des engrais se fera donc en fonction des besoins de la plante correspondant aux différents stades de sa croissance. Par exemple la pomme de terre a besoin d’azote au moment où elle produit ses feuilles, par contre dès qu’elle commence à constituer ses réserves c’est-à-dire à produire des tubercules c’est de la potasse qu’elle a besoin. La plupart des légumes cultivés dans le potager ont un grand besoin d’azote qui les aidera à produire des feuilles : salades, poireaux, choux épinards … Mais certains n’en utilise pratiquement jamais : carottes, navets préfèrent de beaucoup la potasse.
Il est inutile d’acheter de l’engrais complet, qui contient les trois substances en quantité suffisante et qui peut être assez cher, je préconise pour l’azote : un sac d’ammonitrate à utiliser « coup de fouet » et pour le reste des scories phospho potassiques suffiront largement ».
« Et puis, en cadeau, voilà un bien beau poème de Théophile Gauthier, appris dans ma jeunesse » :
Premier sourire du printemps.
Tandis qu’à leurs œuvres perverses
Les hommes courent haletants,
Mars qui rit, malgré les averses,
Prépare en secret le printemps.
Pour les petites pâquerettes,
Sournoisement lorsque tout dort,
Il repasse des collerettes
Et cisèle des boutons d’or.
Dans le verger et dans la vigne,
Il s’en va, furtif perruquier,
Avec une houppe de cygne,
Poudrer à frimas l’amandier.
La nature au lit se repose ;
Lui descend au jardin désert,
Et lace les boutons de roses
Dans leur corset de velours vert.
Tout en composant des solfèges,
Qu’aux merles il siffle à mi-voix,
Il sème aux prés les perce-neiges
Et les violettes aux bois.
Sur le cresson de la fontaine
Où le cerf boit, l’oreille au guet,
De sa main cachée il égrène
Les grelots d’argent du muguet.
Sous l’herbe, pour que tu la cueilles,
Il mat la fraise au teint vermeil,
Et te tresse un chapeau de feuilles
Pour te garantir du soleil.
Puis, lorsque sa besogne est faite,
Et que son règne va finir,
Au seuil d’Avril tournant la tête
Il dit « Printemps tu peux venir ! »
A vendredi prochain,
Signé Michel du Jardin
Un commentaire sur “Rubrique du vendredi par « Michel Du Jardin »”
jean mi super le tonton toujours actif.
ces soeurs seraient contentes que l’on parle de leur petit frère.
a suivre.