Des choux et des carottes qui ramènent leur fraise sans faire de salade à la Motte Loisy
Oui, Saint Bérain est une commune bio
Le 31 mai 2013 Montceau News, sous la signature de Jean-Michel Lendel, publiait un reportage sur « Un jeune maraîcher passionné (Saint-Berain-sous-Sanvignes) ». Connaissant la fragilité des entreprises agricoles en temps de crise, sachant à quel point l’agroalimentaire demande de pugnacité et abnégation, nous sommes retournés 2 ans après sur l’exploitation.
Adrien Chevalier reçoit ses clients dans sa grange transformée en magasin. Ici c’est le royaume de la cueillette. Le client prend un sécateur, un seau et va sur les 2 ha de maraichage pour cueillir ce qui lui fait envie. Ensuite il revient et paie selon ce qu’il a cueilli.
Bien sur Adrien cueille lui aussi, soit pour des clients qui ne le peuvent, soit parce que les quantités de légumes murs nécessitent d’intervenir rapidement.
Car chez Chevalier, à la Motte Loisy, on n’utilise aucune chimie. Ici on fait de beau, on fait du bon, on fait du bio. D’ailleurs, au cours de la semaine qui vient ça va être désherbage manuel de toutes les planches de légumes. Bon courage !
Ce système de cueillette par le client présente plusieurs intérêts. D’abord la fraicheur. Les fraises ou les légumes ne sont pas stockés, directement de la terre au panier. Ensuite la réduction des coûts liés au ramassage, stockage et dépréciation du stock, conditionnement atténue le prix de vente.
Cette manière de cultiver ramène aussi la notion de goût sur le devant du panier. Le client n’est pas volé dans le domaine gustatif et nutritionnel.
La période de cueillette s’étend de mi avril à fin octobre ou début novembre. Les mardis, samedis et dimanches l’exploitation est ouverte de 9H00 à 12H00, les mercredis et vendredis c’est de 16H00 à 19H00. Un tableau indique au client ce qui est à cueillir et les prix à la pièce ou au kilo. Le produit phare c’est la fraise. 7000 pieds ont été plantés il y a 3ans, l’an prochain ils vont passer à 13 000 et les fraisiers présents seront arrachés. Ce printemps la collecte des fraises en est à 1 tonne. Ça fait de la barquette tout ça et 150 gr par pied. Mais là vu le parfum subtil et sucré qui flotte dans l’air et le nombre de points rouges qui parsème les plate bandes il en reste même si Adrien dit que c’est bientôt la fin.
Sinon vous trouvez des aromates, des salades, radis, navets, épinards, pois, courgettes, choux raves et pommes de terre.
La superficie des terrains de l’exploitation est de 17 ha dont deux sont en maraichage, avec 1000m2 de serre. Du coup pour faire évoluer l’entreprise Adrien et son associé va se lancer dans l’asperge, l’élevage de poules en plein air. Pourquoi pas après, du lait, des fromages. L’espoir fait vivre, la volonté concrétise l’espoir.
Mais produire, faire cueillir –et encore tout n’est pas cueilli en temps et en heure par les clients- ne suffit pas à faire vivre et progresser une entreprise comme celle de la Motte Loisy. Du coup il y a les marchés. Celui, bio, de Gueugnon, ceux des producteurs locaux de la CUCM. En effet la cueillette ne représente que 4 à 7% d’un bassin de vie. Quoique là l’étude des codes postaux de la clientèle permet de constater que la zone de chalandise va jusqu’au Creusot, Ciry, Palinges, Perrecy et même Gueugnon. Donc il y a encore de la marge.
Ce qui frappe c’est la philosophie tranquille et sereine d’Adrien Chevalier, ses convictions profondes déclinées comme un art de vie. Et cela donne confiance et envie de venir cueillir.
Gilles Desnoix