Agriculture – A la rencontre d’un éleveur atypique au Mont-Saint-Vincent…
... Jean Ballandras, il montre la voie du bio
Petit, il a vécu à la dure à Vendenesse-les-Charolles. Des années plus tard, il s’en accommode toujours, surtout depuis un certain 29 novembre 2012 quand son habitation a pris feu. Les stigmates sont encore bien présents et les pièces à vivre toujours invivables. Jean Ballandras ne s’en offusque pas.
Un jour, il prendra le temps de redonner vie aux 70 m2. Un jour…
Quand il découvre l’homéopathie
Un sauvage pour certains, un illuminé pour d’autres, Jean Ballandras n’en demeure pas moins un éleveur de charolais sur une petite exploitation de 40 hectares au Mont-Saint-Vincent, mais un éleveur bio. Ils sont rares dans le département, « une dizaine » estime-t-il qui comme lui, suit les formations à la ferme expérimentale à Jalogny près de Cluny. C’est là qu’il a rencontré Florence Lardet, technicienne, qui l’a initié dans un premier temps à l’homéopathie puis la phytothérapie ou encore l’aromathérapie en passant par la biodynamique, les fleurs de bach, les plantes bio-indicatrices.
« Tout ça pour les animaux. Je les soigne à 90% avec mon savoir, de façon naturelle. Evidemment, pour une césarienne, je fais appel au vétérinaire ». Jean est aujourd’hui un érudit même s’il s’en cache et au-delà de ses connaissances, il insiste avant tout sur un point : surveiller les bêtes, regarder comment elles se comportent. Il connaît chacun des trente-sept animaux, leur parle, les caresse. Forcément, sans produits chimiques et sa voix de basse, la viande dans l’assiette chante différemment. « On me fait souvent le même reproche, quand on commence à en manger, on ne peut plus s’arrêter » aime-t-il à dire.
Adieu véto, bonjour les plantes
Sa viande bio, Jean Ballandras la vend directement aux particuliers non sans être passé avant par l’abattoir à Paray-le-Monial et chez Baudot à Saint-Vallier pour la découper. Son rêve serait d’écouler 95% de sa production, sauf que le bio a un prix. Quand il achète de l’aliment bio pour engraisser les bêtes, ça lui coûte 500€ la tonne contre 300€ pour le non bio. « Avec des moyens, je pourrais avancer plus vite mais je patine dans la semoule » ironise-t-il. « Je fais de l’humour car il n’est pas encore taxé ! » Savent-ils, ces consommateurs que pour prévenir des parasites qui attaquent le foie, les intestins, la panse des animaux, Jean Ballandras cueille une plante, la tanaisie qui pousse sur les bords des routes, chez lui également, qu’il les traite _ les animaux _ avec des huiles essentielles, qu’il pulvérise des fleurs de bach sur le museau des vaches dans le traitement du comportement…
Ainsi, depuis le 2 octobre 2014, il est certifié bio.
Sauvage, mais qu’à moitié
Toujours est-il qu’il ne regrette pas de s’être embarqué dans cette filière bio qui valorise ses bêtes auprès des particuliers et lui donne la dynamique de vivre chaque jour sa passion. Sans doute manque-t-il d’ouverture vers les autres, « je suis un sauvage à apprivoiser » ainsi se définit-il. D’ailleurs, si un jour vous allez écouter un concert de la chorale « Le jardin des voix » de Pouilloux, il est facile à reconnaître, c’est le seul qui ne porte pas de cravate. Sauvage ? pas tout à fait. C’est comme les herbes sauvages, les mauvaises herbes qu’il faut appeler « les herbes non désirées parce qu’on ne sait pas à quoi elles servent » explique notre éleveur bio. Et nous, aujourd’hui, nous savons à quoi sert Jean Ballandras. Et inutile de le dire à voix basse !
Jean Bernard
2 commentaires sur “Agriculture – A la rencontre d’un éleveur atypique au Mont-Saint-Vincent…”
Beau reportage. Merci.
Encouragements à M. BALLANDRAS.
bon courage !
un gaulois en résistance !
tout n’est peut être pas perdu.