Charmoy : La MSA organise une demi-journée d’échange des pratiques entre professionnels agricoles
Faciliter et sécuriser le travail avec l’animal
C’est sur l’exploitation du Geac Vacher (les Garreaux, Charmoy), ce mercredi 9 octobre 2024, que Bernard Degueurce (Président de l’échelon local MSA Blanzy/Le Creusot/Montceau-les-Mines/St Vallier) a organisé avec le service sécurité santé au travail de la MSA Bourgogne à Macon une demi-journée d’échanges des pratiques entre professionnels agricoles
Marie Pierre Bonnot, du service prévention des risques professionnels de la MSA Bourgogne, pilote ce module animé par Christophe Lapalus, formateur agréé de l’institut de l’élevage et éleveur lui-même.
Le Gaec Vacher a été choisi parce qu’il est équipé des installations indispensables, très pertinentes et sécurisées, mais aussi parce que les éleveurs de cette exploitation aiment profondément leur travail et oeuvrent en bonne intelligence avec leurs confrères et la MSA. L’exploitation Vacher de Charmoy élève 95 mères allaitantes sur 115 ha avec en plus 10 ha uniquement consacrés à l’élevage de poules pondeuses de plein air. Les deux associés et leur salarié peuvent, d’après les résultats et les avis des professionnels, être fiers de leur Gaec et de leurs productions.
Cette installation particulière sert à la contention des animaux pour permettre de les examiner, de les soigner, de parer leurs sabots, etc. On sait que l’animal est la première cause d’accidents dans le métier.
Couramment les opérations définies ci-dessus s’effectuent en étable et présentent des risques inhérents à leurs pratiques. Le fait que la bête soit tenue entre deux bas-flancs diminue sa peur, ses appréhensions et elle est rassurée au moment de lever la patte. Ce qui n’est pas si simple, mais qui dans d’autres configurations laisseraient la voie libre au coup de patte arrière cause première des blessures infligées aux éleveurs.
Christophe Lapalus prend du temps pour expliquer tout cela en attirant l’attention sur la nécessité de bien observer l’équilibre de la colonne vertébrale de l’animal qu’il faut maintenir tête haute. Il explique que les bovins ne sont pas des êtres inertes mais qu’ils sont capables de mémoriser sur le long terme des situations pénibles ou dramatiques pour eux. Il exorte les participants à être 100% attentifs à ce qu’ils font lorsqu’ils travaillent avec l’animal, surtout comme aujourd’hui avec la cage de contention et plus encore sans cette dernière.
L’installation comprend des systèmes de couloirs en rétrécissement qui mènent les animaux à la cage finale où les soins ont lieu. Sur 6 mètres trois bêtes sont ainsi contenues. Les deux premières à passer seront pesées lors du passage dans la cage. 788 kg pour la première et 682 pour la seconde qui sera celle dont Christophe Lapalus va parer les sabots.
Il pratique d’abord un nettoyage avec une lame, puis un parage complet à la meuleuse à disque. Un travail d’orfèvre.
Le parage affecte directement la santé des bovins il s’agit d’une procédure d’entretien régulière consistant à tailler et à soigner les sabots de l’animal. Une sorte de pédicure bovine. Il existe 2 sortes de parage, le fonctionnel s’intéressant à la forme du sabot en enlevant l’excès de corne pour permettre que le poids de l’animal soit réparti uniformément sur l’os du pied ; le curatif afin de traiter des problèmes ou des maladies du sabot.
Tout un chacun dans l’assemblée, regarde, étudie, échange et questionne. Christophe Lapalus et Marie Pierre Bonnot interviennent, répondent, informent. Cette dernière dispose d’une mallette de simulation pour présenter les différents types de parcs de contention, car chaque exploitation, chaque race de bovin, présentent des spécifications particulières. En effet, il est impératif que ces installations soient adaptées aux opérations à réaliser, aux gabarits et comportements spécifiques des animaux, aux hommes et professionnels qui les utilisent et à la configuration des lieux.
Elles peuvent être collectives ou individuelles, fixes, proches des bâtiments, ou mobiles.
Tous les présents ne disposent pas dans leurs exploitation de ce type de parc et souvent d’aucuns pratiquent encore sans et donc sont plus soumis au risque d’accidents, eux et les professionnels qui interviennent auprès du cheptel. C’est pourquoi Bernard Degueurce le Président de l’échelon local de la MSA a sollicité Marie Pierre Bonnot la Conseillère prévention des risques professionnels de la MSA pour organiser cette mi-journée que Christophe Lapalus anime en professionnel affirmé.
La MSA et en particulier le service sécurité santé au travail, oeuvre à réduire l’accidentologie professionnelle concernant le risque animal comme aussi les troubles musculo-squelettiques, la manutention d’engins ou d’outils mécaniques à main (le bucheronnage domestique sur l’exploitation entre autre), l’amélioration des conditions de travail, gestes et postures, réalisation et rédaction du document unique sur les risques professionnels, etc., etc.
Il semble que tout un chacun soit satisfait de cette expérience du jour et du concours de la MSA en l’occurrence.
Gilles Desnoix