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mardi 15 octobre 2024 à 03:34

Bourgogne – Franche-Comté

«Mme Dufay, pourquoi parler de favoriser l’alimentation locale si en même temps vous favorisez les importations de volailles»



 

« Lettre ouverte à Madame la Présidente du Conseil Régional de Bourgogne Franche-Comté

 

Madame,

« Pourquoi nous parler de protection de la planète, d’écologie, de favoriser l’alimentation locale si en même temps vous favorisez les importations de volailles venant de différents points de notre planète ?

Pourquoi nous avoir demandés de réfléchir à ce que sera l’agriculture en 2040, si en même temps vous massacrez notre filière avicole Régionale qui aujourd’hui emploie 3 000 salariés ?

Depuis bientôt 2 ans que le nouveau plan bâtiment a été mis en place, le bilan est catastrophique : zéro dossier avicole déposé, soit 2 années blanches, malgré nos interventions pour vous demander de rendre ce plan accessible.

Lorsque l’on regarde l’âge de nos producteurs, il est urgent de favoriser l’installation de nos jeunes qui sont volontaires pour produire l’alimentation demandée par nos consommateurs.

Vous nous dites que vous vous voulez favorisez les produits d’excellence, très bien mais regardez le marché : on observe une baisse de 20 % des ventes de nos Labels, AOP, Bio : ces productions ne correspondent plus au pouvoir d’achat de la plupart des ménages et très certainement pas la totalité de la viande de volaille servis dans les cantines de nos lycées, hôpitaux ou encore EHPAD. En revanche, on remarque une augmentation forte du marché des volailles dites conventionnelles qui répondent tout autant aux normes de Biosécurité Animal et Alimentaire, de même qu’au Bien Être Animal (ECC, BCC, Nature d’Eleveur…) leur seul « reproche » ne pas avoir un parcours plein air qui est, avec l’épidémie de grippe aviaire, régulièrement diminué en surface voir interdit, en conséquence : que pensez-vous de l’élevage de souches qui doivent avoir accès à un parcours, élever en claustration : où est le Bien Être Animal ?

La Bourgogne Franche-Comté est déficitaire en production avicole alors que nous avons sur place : les céréales, les abattoirs et les éleveurs qui ne demandent qu’un petit coup de pouce pour s’engager dans la production.

Avec des augmentations de 30 % des coûts des matériaux de construction, des prêts bancaires, des coûts de la main-d’œuvre, nous avons besoin de l’accès aux Fonds Européens pour nous aider à construire du neuf pour remplacer les bâtiments qui vont s’arrêter ou rénover ce qui existe pour les mettre aux normes des nouvelles demandes sociétales (bien-être animal, économie d’énergie, sécurité sanitaire).

Si vous regardez le monde qui nous entoure et avec tous ces conflits, il est urgent de protéger notre indépendance alimentaire, afin de protéger nos populations du risque de crise alimentaire.

De plus, notre filière participe à l’économie Régionale par ses productions de qualité et avec toute la traçabilité sanitaire demandée par nos consommateurs.

La filière volaille de chair française, autrefois leader en Europe, est aujourd’hui confrontée à une forte concurrence, notamment en raison de coûts de production plus élevés et d’une difficulté à répondre aux besoins du marché. La croissance de la consommation intérieure est principalement tirée par la restauration hors domicile, un segment où les importations, souvent moins chères, sont privilégiées. Les importations de volaille de chair en France entraînent des conséquences multiples et complexes sur le marché intérieur. Elles offrent aux consommateurs des prix plus bas mais réduisent la compétitivité des producteurs français, mettent en péril l’emploi dans les zones rurales et rendent plus difficile la mise en œuvre de politiques de qualité. Les stratégies de montée en gamme, axées sur les produits de qualité, peinent à compenser cette situation. Malgré des aides publiques, la filière reste fragile face aux enjeux sanitaires (influenza aviaire) et aux évolutions réglementaires. La Cour des comptes préconise une clarification des objectifs et une meilleure coordination des acteurs pour définir une stratégie de développement durable et compétitive.

En juillet, vous nous aviez promis de revoir cette grille de sélection, ainsi que les plafonds et aussi de la simplification afin d’être plus efficace, nous attendons toujours cette rencontre, si l’on veut être cohérent pour le 1er appel à projet 2025 il ne faut pas attendre, il est urgent de se mettre au travail afin que les agriculteurs puissent se positionner sur ce nouvel appel à projet.

Nous avons dans notre région, une richesse extraordinaire de variété de produits, ne les massacrez pas, aidez-nous à protéger cette richesse et à les transmettre à nos jeunes. »

 

Pour l’ensemble de la Filière Avicole BFC,

Son représentant Louis ACCARY

 

 

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