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vendredi 28 janvier 2011 à 12:08

« Redonner à la SNCF les moyens de ses missions »

Par Jean-Paul Pinaud, vice-président de la région Bourgogne en charge des transports ferroviaires



Jean-Paul Pinaud, vice président du conseil régional de Bourgogne en charge des transports ferroviaires nous a transmis la tribune libre ci-dessous :



« Retards, trains qui ne circulent pas, manque d’information, conditions climatiques… depuis des mois, les usagers font état des difficultés qu’ils rencontrent. Difficultés réelles, nombreuses et qui ne cessent d’augmenter.

Force est de constater que ce ne sont pas les mesurettes annoncées par le gouvernement qui vont les régler car ces dysfonctionnements sont bien le résultat d’une politique de réduction des moyens organisée par le gouvernement  de Nicolas Sarkozy.

Regardons un peu la réalité : En 2011, le budget de l’Etat consacré  aux transports ferroviaires est en baisse de 7 %. Depuis 2002, 25 000 emplois de cheminots ont été supprimés, 1 850 doivent l’être en 2011.

Une dégradation que le gouvernement organise pour préparer et justifier une privatisation. C’est dans cette perspective qu’il contraint la SNCF d’agir. Elle s’y plie et se prépare à l’ouverture à la concurrence. Pour être compétitive, elle satisfait les exigences de rentabilité que lui imposent les politiques libérales françaises et européennes. Les critères de rentabilité auxquels on la soumet  font qu’en 2011 la SNCF va réduire de 550 millions d’euros ses dépenses pour atteindre une économie de 4 milliards d’euros en 2015… alors qu’aujourd’hui elle est bénéficiaire et a même reversé en 2010 50 millions d’euros à l’Etat actionnaire.  Aussi la recherche du profit conduit à faire l’impasse sur la satisfaction des besoins des usagers et les économies réalisées sur la maintenance des matériels roulants où des voies ferrées fragilisent l’exploitation du réseau et le rendent plus vulnérable.

En avant donc, pas pour des trains à l’heure mais pour des trains d’austérité, des suppressions de postes, des hausses des tarifs pour le  développement de filiales de transport par route, pour le choix de l’international plutôt que du développement du service public national.

Ainsi sans changement de politique ce que vivent les usagers va empirer et cette perspective de voir le transport ferroviaire livré à la concurrence apparaît déjà pour ce qu’elle sera = c’est-à-dire une catastrophe.

A l’opposé de ces orientations libérales, nous avons à agir ensemble pour exiger d’autres choix. Il est urgent qu’avec les usagers, aux côtés des cheminots, les élus exigent que cette politique soit abrogée, et qu’on redonne à la SNCF les moyens d’être le grand service public des transports qu’elle n’aurait jamais dû cesser d’être. En tant que Vice-Président de la Région aux transports ferroviaires, j’y suis pleinement engagé.« 



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