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samedi 18 décembre 2010 à 07:31

Fédération régionale des travaux publics (Bourgogne)

"La profession a résisté à la crise économique mondiale mais..." explique le secrétaire général de la fédération




« En 2009, en Bourgogne, l’activité des travaux publics a faiblement reculé, le montant des travaux réalisés par des entreprises bourguignonnes étant passé de 1,06 milliard d’euros en 2008 à 965 millions d’euros.


Le constat est unanime à la Fédération Régionale des Travaux Publics de Bourgogne : la crise a frappé les entreprises mais avec un décalage. Ainsi, en 2008, la profession a été relativement épargnée ce qui s’explique par le fait que la profession travaille avec une perspective à moyen terme. En revanche, depuis juillet 2009, la FRTP constate une réelle chute qui, en 2010, s’est traduite par un gel des embauches et une forte baisse de l’activité des intérimaires. Le plan de relance a permis d’amortir le choc. Toutefois, les patrons du secteur s’inquiètent. Pour eux, la France vit à crédit depuis 35 ans, depuis 1976 où, pour la première fois, l’État a adopté un budget en déséquilibre. «Ça n’est pas une solution pérenne. La situation de la France ne sera bonne que lorsque l’activité standard aura repris le dessus. C’est vrai pour les travaux publics, c’est vrai aussi pour le secteur automobile, aidé par la prime à la casse» insiste Francis Pennequin, le Président de la FRTP.


Investir dans la rénovation des réseaux d’assainissement


La commande privée, qui d’ordinaire représente 25 % de l’activité, a dramatiquement reculé. Les travaux de voirie dans les lotissements privés sont quasiment inexistants.


La construction des logements (20 % de l’activité des TP), ne suit pas la demande, en forte hausse depuis dix ans, liée notamment à l’éclatement des familles.


A ce jour, les TP de Bourgogne tirent principalement leur activité des grands chantiers d’infrastructures de transport. Ainsi, les projets LGV (Rhin-Rhône et ouest) redémarrent tandis que de nombreux projets, vitaux aux yeux de la profession.


Exemple avec le creusement du canal Seine-Nord, inscrit au plan de relance qui a disparu des grands projets structurants. La FRTP dénonce également l’abandon de grands projets autoroutiers, délaissés sous la pression des défenseurs de l’environnement. Comment faire pour concilier rapidité des transports et
environnement. Aujourd’hui, seul le TGV permet de se déplacer très vite tout en respectant les canons du Grenelle de l’Environnement. Outre le réseau autoroutier, la Fédération souhaite que les élus de Bourgogne se penchent sur les réseaux, notamment d’eau potable, dont les canalisations ont 75 ans d’âge ! «La vétusté des installations est responsable de 35 % des pertes d’eau. L’économie réalisée, si l’on mettait l’ensemble du réseau à niveau, est elle-même une source de financement de l’investissement. C’est un devoir écologique que de préserver la ressource en eau.


C’est un problème bien plus important que l’accès aux énergies fossiles. Je souhaiterais également qu’une vraie politique soit déployée pour développer les voies d’eau» indique encore Francis Pennequin.


En Bourgogne, le tramway tire l’activité des TP


Le tramway est un chantier indispensable pour le secteur des TP. Certes, il occupera les entreprises des TP, installées sur l’aire dijonnaise, à hauteur de 20 % pendant deux ans. Mais dans les autres départements, la situation est dramatique. Depuis deux ans, le conseil général de Saône-et-Loire a rayé d’un trait de plume tout investissement dans les infrastructures routières, notamment la RCEA. Tandis qu’on affiche, avec la plus grande indécence, le nombre de morts sur des pancartes.


Enfin, les élus ont une responsabilité pour maintenir l’emploi. Les collectivités assurent 75 % de l’activité dans les TP. Pour 100.000 euros investis, ce sont trois emplois qui sont financés dans ces métiers et un emploi induit dans des métiers connexes. Francis Pennequin rappelait, lors de la dernière AG de la Fédération, le 3 décembre à Dijon : «La profession a fait l’effort, malgré la situation, pour maintenir le nombre des jeunes en apprentissage dans les TP. Elle ne baisse pas la garde, au contraire, elle continue même à former les salariés pour ne pas licencier».


Matthieu JACOTOT


Secrétaire Général de la Fédération Régionale des Travaux Publics de Bourgogne



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