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samedi 12 mars 2022 à 06:33

France Urbaine : 332 propositions aux candidats à la Présidentielle

32 thèmes pour ramener dialogue et confiance avec l’État





Ce mardi matin, les élus de France urbaine ont tenu une conférence de presse :

 Jean-Luc Moudenc, 1er Vice-président de France urbaine, Maire de Toulouse, président de Toulouse Métropole
 Nathalie Appéré, Secrétaire générale et co-présidente du groupe de travail « Décentralisation » de France urbaine, Maire de Rennes, présidente de Rennes Métropole
 Martine Vassal, co-présidente du groupe de travail « Décentralisation » de France urbaine, Présidente de la Métropole Aix-Marseille Provence

Jean-Luc Moudenc a débuté la conférence de presse. La Présidente Johanna Rolland a souhaité se déporter du fait de sa position de directrice de campagne d’Anne Hidalgo.

Ce mardi matin il s’agissait de présenter l’adresse aux candidats à la Présidentielle. « C’est une démarche qui fédère tout ce que les élus ont pu mettre sur la table, en associant les maires, les présidents de communautés urbaines etc. Au total ce sont 322 propositions et 32 thèmes. » a expliqué Jean-Luc Moudenc.

Pour Jean-Luc Moudenc, le but est d’être force de propositions. France Urbaine a avancé avec une méthode collective, une méthode qui pratique le pluralisme (large palette de sensibilités). France Urbaine privilégie le fond sur la posture, la réflexion sur des sujets. Les propositions ne sont pas un catalogue de slogans selon le vice-président.
L’originalité de la démarche, cela a été de partir des usages, du vécu, éviter l’écueil des approches théoriques ou de principe.

Des propositions pour les 5 années à venir

Martine Vassal poursuit le propos en expliquant : « L’idée était d’associer de nombreux élus, de faire un pas de côté pour apporter des propositions pour les 5 années à venir. Ce qu’on doit retenir c’est que nous, élus, avons tous le même objectif : préserver nos territoires et nos habitants. Quelles que soient nos origines, cela nous a rassemblé. Nous avons voulu traiter plusieurs thématiques : santé, sécurité, habitat etc.
C’était important de faire en sorte aussi de mettre les collectivités territoriales au centre du jeu.
Heureusement qu’il y avait les collectivités territoriales pendant cette crise. »

L’élue a ensuite présenté les 5 objectifs retenues.
D’abord : accélérer les modes d’adaptation urbain. « C’est-à-dire qu’il faut préparer nos territoires à une résilience, accompagner nos populations à avoir un comportement plus écologique. On ne laisse personne au bord du chemin.C’est ce qui est important. » explique-t-elle.

Et d’ajouter : « Nous souhaitons avoir un renforcement du pilotage territorial. En fonction de nos territoires, nous n’avons pas les mêmes besoins.
Prenez l’inclusion la mixité sociale, ce sont des choses qui garantissent le vivre ensemble. La crise que nous venons de voir nous a isolé les uns des autres. On a besoin d’être ensemble, de ne pas se replier sur soi-même. C’est à travers la crise de logements. Les gens ont besoin de logements à des prix abordables. Nos habitants ne se trouvent pas en porte-à-faux.
On sait que le prix du logement, de l’énergie sont difficiles. Aujourd’hui cela entraîne une problématique par rapport au monde du travail. Il faut aussi qu’on puisse vivre à côté
Pour notre territoire, on a commencé. C’est très long. On demande un nouveau pacte de confiance pour qu’on puisse travailler ensemble avec les autorités organisatrices de l’habitat. »

Le 3e objectif porte sur la tranquillité et la sécurité des citoyens. « C’est le ciment de notre société. C’est important de pouvoir développer ces actions et faire de la prévention. C’est important d’avoir des liens très forts à travers des relations transversales. » précise Martine Vassal.

Le 4e objectif : libérer les énergies en donnant les moyens aux territoires à la hauteur de leurs ambitions. « Nous avons été élus sur une base programmatique. Il y a une défiance vis-à-vis des politiques. Pourquoi ? Parce qu’on nous dit qu’on ne fait pas ce qu’on a dit. On demande à être associé avec l’État pour que nous puissions être ensemble sur ces choix de proximité et qui peuvent engager des choix d’industries.
Nous voulons des pactes productifs locaux. » explique Martine Vassal.

Enfin le 5e élément porte sur une action de santé globale. « Il faut impérativement que l’on puisse être partie prenante dans les décisions. Nous avons certaines difficultés avec les ARS et nos équipements publics qui sont anciens comme l’hôpital. Nous avons besoin d’investissements importants au niveau de la psychiatrie par exemple. »

Et de conclure : « On a d’autres objectifs bien sûr, ce n’est pas un objectif par an. Nous sommes tous ensemble pour faire entendre la voix des collectivités territoriales. »

Martine Vassal espère que les propositions pourront être reprises par les candidats et surtout que les engagements seront tenus.

332 propositions et 32 thèmes

Nathalie Appéré a expliqué pour sa part la pédagogie de la démarche engagée par France Urbaine.

« On a voulu partir du vécu des habitants et d’objectifs précis et opérationnels. Les 332 propositions visent à atteindre des objectifs précis sur nos territoires. France Urbaine représente 32 millions d’habitants. On a un rôle à jouer en partenariat avec l’ensemble des collectivités.

Nous sommes convaincus que trop de verticalité nuit. Trop souvent l’État a voulu directement être opérateur et mettre en œuvre des services publics qui peuvent s’appuyer sur nos collectivités sans pouvoir travailler en amont ensemble sur les objectifs.
On prône une nouvelle ère basée sur l’autonomie, un dialogue permanent et une confiance retrouvée. »

Dans une adresse aux candidats composée de 322 propositions concrètes, réparties en 32 fiches thématiques, France urbaine appelle à placer le monde urbain au cœur d’un nouveau modèle de société, basé sur la confiance envers les élus locaux et la définition de politiques publiques davantage connectées aux besoins réels des habitants.
« Dans un contexte d’urgence climatique, sociale et où les démocraties sont attaquées en leur sein ou par des agressions extérieures, les élus des métropoles, des agglomérations et des grandes villes, réunis au sein de France urbaine, souhaitent contribuer à un débat public de fond, à la hauteur des enjeux que nos concitoyens sont en droit d’attendre » ont indiqué Jean-Luc Moudenc, Nathalie Appéré et Martine Vassal.

Les axes d’actions proposés

Les axes d’action prioritaires de France urbaine à l’attention des candidats

1. Accélérer l’adaptation des modes de vie urbains, en faisant des villes des territoires résilients et décarbonés pour toutes et tous, en capacité d’accompagner les transitions pour ne laisser personne sur le bord du chemin.

Parmi les propositions : Promouvoir un pilotage territorial de la politique publique de rénovation énergétique à travers notamment la délégation des aides à la rénovation énergétique (Ma prime Rénov’ et SARE), en s’inspirant du modèle des aides à la pierre.

2. Prôner l’inclusion, la mixité sociale, la durabilité et la solidarité dans les villes pour concrétiser les principes du vivre-ensemble et garantir partout sur le territoire les principes de la République.

Parmi les propositions : Accroître l’offre de logements résidentiels dans nos villes, par la régulation des meublés, la généralisation des Organismes de foncier solidaire (OFS), le renforcement de l’offre sociale et la transformation des bureaux.

3. Garantir la tranquillité et la sécurité de tous nos concitoyens, aux côtés de l’ensemble des acteurs qui font le continuum de sécurité : les territoires urbains, en étroite collaboration avec la police et la justice, doivent être parties prenantes pour déployer une action globale tenant compte de l’ensemble des enjeux, notamment en matière de prévention et d’inclusion.

Parmi les propositions : Redéfinir les procédures relatives au secret partagé et à l’instruction pour favoriser la place du maire comme pilier de la chaîne pénale.

4. Libérer les énergies en donnant aux territoires urbains les moyens de leurs ambitions, eux qui sont les locomotives de l’économie et de la création d’emplois, les lieux de l’innovation et de l’émergence des technologies et des solutions durables.

Parmi les propositions : Décliner les stratégies industrielles européennes, nationales et régionales par une série de « pactes productifs locaux », bases d’une nouvelle relation entre les entreprises, leur territoire et les collectivités.

5. Déployer une action de santé globale, en protégeant les personnes les plus fragiles, telle que définie par l’Organisation Mondiale de la Santé.

Parmi les propositions : Refonder notre système de santé par l’investissement massif de l’État dans l’hôpital public et l’offre de soins psychiatriques, le renforcement des moyens donnés aux délégations départementales des Agences régionales de santé (ARS) en tant qu’interlocuteurs opérationnels des territoires et le soutien aux initiatives de coopérations interterritoriale face aux déserts médicaux, aussi bien dans les zones peu denses qu’en plein cœur de nos villes.

6. Donner un nouveau souffle à la démocratie locale, tant représentative que participative, pour renforcer, dans un contexte d’individualisation des revendications, la mobilisation collective au service de l’intérêt général.

Parmi les propositions : Soutenir juridiquement et financièrement les expérimentations et initiatives citoyennes de proximité visant à apporter des innovations structurantes dans la conduite de nos politiques publiques en vue de contribuer à une mutation plus globale de nos modèles sociétaux (sécurité sociale et alimentaire, territoires « zéro pauvreté », nouvelles formes de protection sociale…).
7. Consacrer le rôle central des métropoles françaises à l’échelle européenne, en renforçant le dialogue politique et contractuel sur tous les sujets traités dans les instances européennes et qui concernent les territoires urbains.

Parmi les propositions : Prévoir une exception agricole et alimentaire pour les achats publics.

8. Porter haut et fort l’Alliance des territoires au service des préoccupations concrètes de nos concitoyens et d’une transformation, profonde et plus respectueuse de l’environnement et de nos modèles.

Parmi les propositions : Substituer aux appels à projets une contractualisation globale et pluriannuelle, réceptacle des crédits ministériels, des enveloppes territoriales des Contrats de plan Etat-Région (CPER) et des fonds européens.

9. Accroître l’autonomie fiscale des collectivités afin de leur permettre d’assumer pleinement leurs
responsabilités.

Parmi les propositions : Territorialiser des ressources fiscales en lieu et places des principales dotations apportées par l’État

Par cette adresse constructive et transpartisane, les élus urbains confirment l’Alliance des territoires boussole de leur action. « Opposer les territoires urbains, périurbains et ruraux mène à la caricature et à l’impasse. Le prochain mandat doit être celui du renforcement des coopérations et de la pleine prise de conscience d’un destin partagé. Les élus de France urbaine attendent désormais que les candidats portent durant la campagne et dans les prochains mois ces propositions qui n’ont qu’un objectif : rendre plus efficace l’action publique locale, au service de tous les Français et de leur quotidien. » ont conclu les élus de France Urbaine.

Enfin le 22 mars prochain, France Urbaine auditionnera les 12 candidats à l’Institut du Monde Arabe de 14h à 18h à la suite de l’adresse qui leur a été envoyée.

EM

 

 

 



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