Journées européennes du patrimoine
Antoine Chaînard n’a pas fait que graver
son nom sur son pupitre d’écolier
Le Musée d’école avait lui aussi ouvert ses portes au public pour cette 31e édition des journées européennes du patrimoine. Dans ce lieu magique, beaucoup de monde ! C’est que l’endroit fascine… Dès l’entrée, les visiteurs sont accueillis avec le sourire par de charmantes dames, toutes prêtes à renseigner les familles venues découvrir ce lieu-culte de la ville.
Au détour d’une salle de classe d’époque, on croise le président Patrick Pluchot, qui n’a de cesse de renseigner la foule sur le sujet de l’exposition : Antoine Chaînard. Il faut dire que la vie de ce garçon n’a pas été banale. C’est en effet à Marizy qu’est né le jeune Antoine Chaînard, le 18 mai 1877. Elève dans une école primaire de sa commune natale, vers les années 1880, il grave son nom, non pas au bas d’un parchemin, mais sur son pupitre d’écolier. Et de façon définitive puisqu’on peut admirer le travail du coquin sur ledit pupitre, exposé au Musée d’école. Et le fait est qu’Antoine n’y est pas allé de main morte !
Et le jeune gars a eu raison, car une centaine d’années plus tard, il est, comme on l’a vu le héros d’une superbe exposition au Musée d’école. Comme le raconte M. Pluchot, l’élève Chaînard a fréquenté l’école chère à Jules Ferry de 1882 à 1890. Il y a certes appris les obligations et les devoirs d’un citoyen, mais il a aussi été soumis aux exercices militaires qui été réservés aux garçons (les filles étaient cantonnées aux travaux d’aiguilles). Le jeune Antoine, comme ses camarades, a travaillé à bien marcher au pas, mais surtout, il était équipé d’un fusil factice. Une sorte de préparation à la guerre, dont les photos de classe de l’époque font froid dans le dos. Voir des gamins de 14 (puis plus tard 10 ans) avec un fusil en main nous fait frémir…
Patrick Pluchot relate : « L’école du jeune Chaînard a été dotée de trois fusils de tir scolaire, calibre 6 mm, répliques du fusil de guerre Lebel (une arme robuste et précise qui a été produite massivement en son temps).
Plus tard, Antoine Chaînard s’est installé à Pouilloux où il épousa Jeanne Duplessis en 1905. Le couple a donné naissance à deux garçons, en 1905 et en 1907. Malheureusement, le jeune Chaînard est tombé pour la France le 15 octobre 1916, à Thiaumont (Meuse). Sa disparition affecta profondément son épouse. « Tellement qu’elle envoya un courrier très émouvant au sergent Emile Mauny, le supérieur d’Antoine » livre Patrick Pluchot. A noter que cette lettre est à découvrir sur les panneaux de cette superbe exposition.
Le président de l’association Musée d’école précise que dix minutes à peine, avant notre arrivée, il avait reçu la visite des descendants d’Antoine Chaînard. A savoir : son petit-fils, son arrière petit-fils et deux arrières-arrières petits fils. Mince ! Qu’ont ressenti ces personnes en découvrant l’exposition ? Savaient-elles tout de leur parent ? En tout cas, nul doute que la visite a été instructive pour eux. Tout comme pour tous les visiteurs de ces journées particulières.








