C’est ce vendredi soir qu’a eu lieu l’inauguration de l’exposition « QUAND TU SERAS SOLDAT » au Musée de la Maison d’Ecole à Montceau-lesMiines.

 

A cette occasion, le Président de l’Association du Musée de la Maison d’école avait invité, sous le haut patronage de Monsieur Patrice Basset, Inspecteur de l’Education National en charge de la circonscription de Montceau les mines, la Municipalité de Montceau les mines, les associations d’Anciens Combattants, ses partenaires de l’Education nationale, les associations montcelliennes partenaires, les Municipalités voisines.

 

Nous avons reconnu :

 

– Marie Claude Jarrot, Maire de Montceau les mines, accompagnée de plusieurs membres du Conseil Municipal,

 

– Daniel Meunier, représentant la Municipalité de Saint Vallier,

 

– Jean Louis Savetier, représentant la Municipalité de Blanzy,

 

– Claudius Michel, Maire de Perrecy les Forges.

 

– André Quincy Président du Comité de liaison Mémoire et Fraternité, Gilbert Clément Président du Comité de Liaison du Bassin minier, et de nombreux Présidents d’Associations d’anciens Combattants.

 

Dans sa longue allocution, Patrick Pluchot, après avoir souhaité la bienvenue à l’assistance, s’attacha de façon très détaillée à expliquer comment est née cette exposition, comment elle a commencé à vivre et comment il souhaite qu’elle continue de vivre. Nous avons voulu vous faire entrer dans cette exposition en choisissant certains passages de ce discours.

 

Patrick Pluchot :

 

«Bienvenue à l’inauguration de la nouvelle exposition du Musée de la Maison d’Ecole. Exposition modeste, au regard des nombreuses manifestations qui émaillent cette année de commémoration du Centenaire de la Grande Guerre. Exposition modeste certes, mais originale par la période et par le thème peu connus ou pour le moins peu développés qu’elle propose à la réflexion du visiteur.

 

Notre musée, Musée de France, se devait de prendre part à ce grand événement. A l’origine, un partenariat s’est engagé entre nous et la ville de Gueugnon dès 2013, dans le cadre du projet « les mômes du Centenaire » couvert par le label 14-18.

 

Et c’est dans ce cadre, et en lien avec l’écomusée que notre groupe de recherches pédagogiques s’est mis au travail dès le mois d’avril. Nadine Thibon, professeur d’histoire-géographie au lycée Henri Parriat, détachée pour quelques heures par semaine à l’écomusée Le Creusot-Montceau a participé à nos travaux. Sept mois auront été nécessaires à notre équipe d’une dizaine de spécialistes pour finaliser l’exposition « Quand tu seras soldat » et un budget de près de 5000 euros aura été engagé par l’association, dans la muséographie ou encore dans la publication de la brochure.

 

La primeur de cette exposition a clairement été réservée au public scolaire, de par la vocation pédagogique de notre structure bien sûr, mais aussi de par la volonté des membres du conseil d’administration de l’association APPRENDRE que le musée a longtemps hébergée dans ses murs.
…(…)…

 

Un musée raconte une histoire, celui-ci raconte la naissance de l’école de la République à Montceau, et plus largement, sa naissance à l’échelon national. Il nous est difficile de nous soustraire à ce devoir de mémoire. »

 

Après les remerciements à tous les nombreux partenaires, il poursuivait :

 

« J’aimerais revenir un instant sur cette volonté clairement affichée, de nous adresser aux élèves des écoles avant tout. Nous avons inscrit notre action dans un projet solidaire et inter-générationnel dont l’objectif est de toucher, à travers les enfants, des familles qui n’ont peut-être pas la culture des musées, ni celle des commémorations historiques. C’est en effet une des missions d’éducateur populaire que nous impose l’agrément du ministère de la jeunesse et des sports. C’est ainsi qu’est née l’idée d’ouverture de notre structure à tous le 11 novembre prochain pour l’accueil plus particulier des familles des enfants qui seront venus en visite avec leur école.

Dans le prolongement de cette journée, une représentation exceptionnelle du théâtre du Passavent aura lieu, grâce à un effort financier considérable de sa part, toujours en direction de ce public familial, avec le soutien de la municipalité de Saint-Vallier qui met l’ECLA à disposition (rappelons que le Passavent était en résidence dans cette commune et que cette représentation s’inscrit dans le prolongement de cette action). »

 

Il vint ensuite à évoquer le fonds même de l’exposition :

 

« Deux présentations sont intimement liées : la salle Dulac, au rez-de-chaussée, qui tente de montrer quel rôle fut confié à l’école dans l’implantation d’une République forte et dans la préparation des corps et des esprits à un conflit que l’on savait inéluctable, et puis la mise en situation concrète du visiteur, au premier étage, dans la salle 1890-1914, avec le destin d’un élève comme tant d’autres pris dans la spirale des événements de ce début de XXème siècle.

 

Je ne retiendrai que deux dates dans cette brève présentation, deux bornes sur l’axe du temps : la première est le 4 septembre 1870, c’est l’inscription que porte la petite Marianne en plâtre blanc située à l’entrée de l’exposition et qui symbolisa la République en trônant dans toutes les Maisons d’Ecole de toutes les communes de France à partir de 1882. Le 4 septembre 1870, jour de la proclamation de la République par le gouvernement provisoire de la défense nationale (l’appel des onze, au nombre desquels on trouve Gambetta, Jules Ferry, Adolphe Crémieux, Jules Simon…). République qui ne verra officiellement le jour qu’en 1875 avec l’Amendement Wallon et à laquelle sont liées les grandes lois scolaires portées par Jules Ferry.

 

La seconde date est le 15 octobre 1916, date beaucoup plus anonyme du jour de la mort du soldat Antoine Chaînard à Thiéblemont pendant la bataille de Verdun. Point final tragique d’une histoire commencée sur les bancs d’une école de campagne, en l’occurrence l’école de Marizy. Pourquoi sortir l’élève Antoine Chaînard de l’ombre où il s’était endormi comme des millions d’autres malheureux ?

 

Peut-être parce que c’est un peu sa vie que retrace l’exposition et la salle 1890-1914. Son parcours symbolique est lié à cette guerre de 1870 perdue par la France et à l’instauration de l’école de la Troisième République. Ironie du sort, bien avant que son nom ne soit gravé à jamais dans la pierre du monument aux morts de Pouilloux, Antoine l’avait lui-même taillé dans le bois dur de son pupitre d’écolier. Son passage par l’école publique fut sans nul doute marqué par la militarisation du milieu scolaire et par un enseignement patriotique qui relevait plus de préoccupations d’adultes que de préoccupations d’enfants. »

 

Afin de ne pas dévoiler ce que les visiteurs auront le plaisir de découvrir en visitant cette exposition à partir du 11 novembre prochain, nous ne transcrirons pas le reste du discours qui se termine par une citation d’Alfred de Vigny : « L’histoire est un roman dont le peuple est l’auteur. »

 

Après que Monsieur l’Inspecteur d’Académie et Madame le Maire de Montceau les mines eurent tour à tour félicité les membres de l’Associations, ses partenaires et eurent confirmé leur volonté de continuer à s’associer à leurs actions, l’assistance fut invitée à lever le verre de l’amitié.

 

Surtout ne manquez pas l’occasion de voir cette magnifique exposition !

 

Il nous semble utile de donner quelques précisions ;

 

De septembre à juin 

 

Le deuxième dimanche de chaque mois sauf janvier et février : de 14h00 à 17h00.

 

Groupes : sur rendez-vous chaque jour ouvrable.

 

Jean Michel LENDEL