« D’habitude, le dimanche après-midi, c’est thé dansant mais finalement, ils ont préféré venir ici ». D’entrée, Gino, l’homme à la redingote et chapeau haut de forme, donne le ton. Il chante Gino mais parle aussi, presque autant qu’il vocalise.

 

 

 

C’est son genre, son style celui de Bac plus zinc, un groupe de copains que la chanson française dans sa plus noble expression a réuni sur scène mais davantage au zinc des bistrots que sur les bancs de la fac. Ici pas de FAC mais le TSB, qui de nos jours a bien plus de valeur ajoutée dans le cadre d’un festival de musique surtout avec accordéon et bretelles.

 

 

 

Il n’empêche que les belles paroles, les beaux mots, les belles lettres qui s’ajoutent les unes aux autres accommodées de notes toujours justes à mesure qu’elles envahissaient la salle des fêtes du Bois-du- Verne dans une mélancolie jouissante à vous donner le tournis, a plongé le spectateur dans une extase qu’un « Vivement dimanche » même avec Chantale Goya, voire Dorothée et un Michel Drucker en pleine forme, ne pouvaient égaler.

 

 

 

Qui plus est, dans le registre de la bonne parole, Gino est un ton au-dessus d’un Drucker. Tout monde il est beau, tout le monde il est gentil, l’homme à la redingote ne connaît pas. Avec son humour décapant, peut-être même dérangeant _ « Vous êtes d’accord pour qu’on revienne l’année prochaine » lancera-t-il au public d’un regard interrogatif _ , Gino met les pieds dans le plat. Fort heureusement, son plat de résistance, celui auquel personne ne résiste tant il sent bon, la chanson française, a fait l’unanimité.

 

 

Le patrimoine français avec Brassens, Gainsbourg, Brel, Reggiani, Renaud, Bobby Lapointe ne prend aucune ride, mieux même, il aurait tendance à rajeunir avec Bac plus zinc. TSB et BPZ ne pouvaient que s’entendre.

 

 

 

Jean Bernard