Soirée intimiste à l’ECLA avec Jean-Pierre Siméon
« Les poètes sont des anarchistes »
Suivre Jean-Pierre Siméon sur le chemin de la poésie, loin d’un modernisme puritain, revient plutôt à peser les fondements de l’art dans notre culture. Car « l’art ne sera jamais un divertissement », dit-il. Se divertir, c’est regarder la télévision, l’art c’est de venir à l’ECLA pour une pièce de théâtre comme La disparition du soleil (ce jeudi à 20h30) avec des auteurs inconnus du grand public. « Il faut aussi que les élus le comprennent ». En somme, on ne gagne pas d’argent avec l’art sans quoi on fait du divertissement… et encore !
Poésie et poète, art et artiste, d’après Jean-Pierre Siméon, ils sont les mieux placés pour comprendre le réel, « c’est pourquoi les artistes sont les vrais réalistes ». Les poètes « ne sont pas des benêts, ils ne vivent pas le nez dans les étoiles, non ils proposent d’habiter le monde en poète ». Une utopie ? Evidemment, JPS met en cause les trois piliers de notre vie qui, pour lui, gouvernent le monde : le pouvoir, l’avoir et le paraître. « Quand je rencontre des jeunes ils me demandent à la première question, combien je gagne puis si je passe à la télé ? » Effectivement le mal est profond.
Le poète lui, pense différemment, écrit et parle autrement. « Les poètes rendent la langue polysémique, qui a plusieurs sens ; une langue insoumise qui se permet tout parce que les poètes sont des anarchistes ». C’est un peu réac de gauche mais comme le chantait Jean Ferrat : « Le poète a toujours raison ».
J.B.