A partir de 14 ans était-il indiqué sur le programme. Plutôt rare pour être signalé. Que pouvait bien nous réserver cette famille qui vit en vase clos avec une mère à la retraite, un père épuisé, un fils qui lave des voitures et une fille avec 20 kg de trop qui ne trouve pas de boulot malgré son diplôme de secrétaire ?

 

Nous allons les suivre pendant trois ans. Trois années que le public composé pour beaucoup de lycéens va adorer et aussi apprécier cette famille un peu déjantée, déconnectée sauf de la télévision, « une famille contrôlée par la société » expliquaient à la sortie Léa et Marion du lycée Jean Moulin à Montceau-les-Mines. « Cette pièce de théâtre montre comment une famille peut se renfermer sur soi ».

 

La pauvreté ou une pauvre famille ? D’une manière ou d’une autre cette pauvre famille tombe dans la pauvreté, un chemin tout tracé au fil des saisons que même Vivaldi ne pourra pas atténuer. La performance des acteurs de la compagnie Collectif 7 a marqué les esprits, même des plus jeunes. « Ils ont été fantastiques » soulignaient nos lycéennes. La mis en scène ? « On a adoré ». Et la fille a moitié nue et le garçon totalement noir sur fond noir mais « à poil » ? Rien de choquant pour les spectateurs. Etonnant mais bien cadré dans le cadre de la pièce. « Nous n’avons pas été choquées » répondirent Marion et Léa. « J’étais un peu inquiète à certains moments » avouait néanmoins Ingrid, leur prof de français.

 

 

Ce jeudi soir à l’ECLA, « Les invisibles » ont crevé « l’écran ». Même des sujets graves sont à même d’apporter un lyrisme décapant et… alarmant.

 

 

Jean Bernard