A l’Ecla ce soir de vendredi, la Mère En Gueule : Plaisirs Solidaires
Magnifique spectacle de cabaret dans la mise en scène de Samuel Jaudon
Solidaire et pas solitaire : comme quoi, même à l’Abreuv’art des Galipotes, un thé et le plaisir fait dresser l’oreille au lieu de rendre sourd.
La chanson sociale est une forte tradition française pour dénoncer les inégalités et l’injustice.
Certaines sont restées célèbres et sont chantées encore, la preuve par le chant ce soir à l’ECLA. Pour leurs auteurs c’est la même chose, certains sont encore très connus comme Aristide Bruant, Jean Baptiste Clément, Eugène Pottier.
Avant même les premières percussions sur bidon, le public est sous le charme. Jean Marc Frizot, 1er Maire Adjoint de Blanzy, vient voir le spectacle pour la 3ème fois. Il fut de la Briquèterie et de Pouilloux et c’est avec le même enthousiasme qu’il est là à l’ECLA.
Mme Lucien Adjointe à Saint Vallier est une fidèle aussi et présente ce soir.
La Mère En Gueule provoque cet engouement et cette fidélité.
Le répertoire (30 chansons), interprété avec conviction, sincérité par la troupe est réparti en 3 parties, avec entre actes pour l’Abreuv’art des Galipotes si affinités.
Impossible d’échapper à « Sans la nommer » de Moustaki, ce serait même une faute impardonnable, et ça lance si bien le spectacle. Et il y des afficionados dans la salle, ça tape des pieds, ça scande, ça chante, ça siffle. Un pur instant de bonheur et de partage.
Et puis il y a du Vian, Ah Boris comme tu sais exalter les sentiments, faire chanter ton humour au vitriol, donner à voir nos travers et nos entraves.
On jubile à Jean Yanne, Gainsbourg, Souchon et Voulzy… et toutes ses poules qui caquètent dans ces beaux poulaillers d’acajou.
Vous connaissez la présentation culte, un peu comme dans mission impossible « cette mission si vous l’acceptez…. » Ici c’est « De tous temps, face à un destin qu’on leur présentait comme inéluctable, face à une évolution sociale qui pouvait paraitre immuable des gens simples se sont levés et ont pris en main leur devenir. Ils ont contribué à construire une société un peu plus humaine. Aujourd’hui encore leur engagement est plein d’enseignements. C’est pour ça qu’a été créée l’association La mère en Gueule : Valoriser l’histoire sociale du bassin Minier de Montceau les mines. »
Une troupe qui, honnêtement, est meilleure de spectacle en spectacle, parce qu’elle croit à ce qu’elle fait et cherche surtout à donner non seulement du bonheur, mais aussi et surtout à réfléchir.
On ne présente plus Martine Boguet, Martine Bonin, Carole Bonin, Jean-Paul Bonin, Gisèle Bouttet, Joëlle Brulebois, Gérard Burtin, Marie-Claude Demontfaucon, Marie Elliott, Françoise Grand, Jean Paul Gueugnon, Georges Kierschowski, Danièle Le Gal, Alex Le Gal, Béa Michel, Véronique Perrin, Eliane Quost, Alice et Yasmine du Groupe Gayah.
Et on se doit de saluer une mise en scène impeccable et inventive de Samuel Jaudon. Une de plus…
Une soirée agréable, citoyenne et responsable… dans la pure tradition de la culture du bassin minier.
A voir et à revoir sans risque d’addiction ou d’accoutumance, l’intelligence et le plaisir ne peuvent être dangereux, mais émancipatoires.
Gilles Desnoix
PS : Ce samedi soir Mère en Gueule à l’ECLA avec Chagot Ville. Toute absence sera rapportée et amplifiée.