Alice, elle a l’expression d’une ado prête à tourner dans La boum. Théo, lui, il rêve, souvent perdu dans ses pensées, à expliquer l’inexplicable que lui seul, dans son monde, décortique avec la noblesse des mots. Ensemble, ils forment le duo Umaï qui, vendredi 7 avril sur la scène de l’ECLA à Saint-Vallier, dans le cadre du festival « ça danse dans le bassin », présentera en avant-première « Doubles faces ».

 

 

 

Qui sont-ils ? Que font-ils ? D’où viennent-ils ? A eux deux, ils présentent déjà un « gros » bagage que peu d’entre nous pourraient ouvrir à la douane au cours de toute leur vie. A 28 et 25 ans, ils se définissent comme nomades de la danse.

 

 

Suivez le guide

 

 

Ensemble, pendant un an avec juste leurs sacs à dos, ils ont quitté la France pour rejoindre l’Amérique du sud en bateau-stop depuis Lisbonne. « C’était en 2013/2014. Nous avons traversé le Brésil, l’Equateur, le Pérou et la Bolivie à la rencontre des populations à travers la danse » raconte Alice au sourire espiègle. « Un moyen d’échange et de rencontre surtout avec les écoles et les associations de ces pays ». Une liberté sans frontières qui a permis à la jeune danseuse originaire de La Rochelle de se  sentir « profondément vivante ».

 

 

Cette envie d’ailleurs, Alice la puisée dès sa plus jeune enfance. « J’ai passé douze ans en Tunisie et au Vénézuela avec mes parents » dit-elle. Et c’est en Tunisie que l’attrait de la danse s’est manifesté avec ses premiers pas à la Royal academy de Londres à Tunis. « A 3 ans, j’ai senti ce besoin de me libérer ». Puis tout s’enchaîne. Elle rencontre sur un parking en Dordogne Nancy Spanier, une chorégraphe américaine pour douze années de collaboration pendant les vacances, termine ses études à la Rochelle avec option danse, passe du classique au contemporain, obtient une licence d’espagnol, un master de danse et va danser à droite à gauche. Elle tourne Alice, elle virevolte !

 

 

L’amour, la danse, les rapprochent

 

 

En 2012, elle est en stage à Angers au centre national de danse contemporaine. « Pour bosser, pas pour danser » précise-t-elle. Et, parmi les jeunes danseurs, se trouve Théo. « C’est là que j’ai rencontré Alice ». Couple et duo, ils sont installés aujourd’hui à Fey, près de Buxy. C’est précisément à Chalon-sur-Saône au conservatoire régional de danse puis après un spectacle de hip hop que Théo va franchir le pas. Lycée, conservatoire, rencontre avec un artiste circassien, Angers et, enfin, Alice. Ensemble ils iront par monts et merveilles, le duo Umaï est né.

 

 

 

Leur amour cimente leur travail, il pérore indubitablement leurs spectacles. Ils s’aiment et ne se posent pas de question dans la réalisation de leurs projets. « Tout est évident » souligne Alice. Actuellement en résidence à Saint-Vallier, le duo Umaï peaufine sa dernière création « Doubles faces ». Un double qui se dédouble, des instruments de musique qui entrent dans la danse avec dérision et humour. « C’est un jeu de passe-passe » précise Théo. En avant-première à Saint-Vallier.

 

 

 

Jean Bernard