Vendredi soir, l’Embarcadère célébrait le retour du Teatr Licedeï avec la famille Semianyki qui reprenait son spectacle créée en 2005 et qui dépeint la vie tumultueuse d’une famille Russe.

 

Un spectacle clownesque, sans une parole ! La barrière de la langue ne sera donc pas un obstacle que de toute façon, les six énergumènes auraient tôt fait de faire exploser !

 

La famille Sémianyki, c’est une performance de près de deux heures !

 

Les spectateurs suivent au fil de différents tableaux, la vie délirante d’une famille délabrée qui essaie de survivre !

 

Les six agités du bocal embarquent le public dans leur monde, leur bric à brac matériel et affectif.

 

Les quatre enfants sont adorablement pervers, prêts à tout pour se débarrasser de leurs géniteurs. Le père menace sans cesse de quitter le domicile. La mère, dont la libido a fait exploser toutes les échelles de mesure, attend un cinquième enfant.

 

 

Chaque personnage vit dans l’excès. Les bons sentiments sont de courte durée, les bonnes intentions sont éphémères. Ils s’adorent avec cruauté, se déchirent avec passion et surnagent sur un nuage d’insolence où la survie est bien le maître-mot. Malgré tout, la cohérence du spectacle repose sur une réelle tendresse pour les petits, les simples, les maladroits et les rustres !

 

 

Que dire ? Que faire face à de telles situations ? Il ne reste que le rire pour survivre, pour prendre la distance nécessaire pour résister face à cette réalité sociale afin de ne pas s’installer dans la résignation !

 

Une charmante folie destructrice envahit le plateau et ne le quitte jamais… jusqu’au final… moment étonnant ! Apothéose où l’Embarcadère et les spectateurs disparaissent sous des kilomètres de serpentins blancs, purs et immaculés, telle une chute de neige sibérienne qui recouvrirait tout sur son passage !

 

 

 

J.L Pradines