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samedi 23 novembre 2019 à 07:24

Saint-Vallier : à l’E.C.L.A

Conférence de Laurence Rossignol





 

Vendredi  22 novembre à 21h15,  l’Espace Culturel Louis Aragon a accueilli la sénatrice Laurence Rossignol pour une conférence-débat  dans le cadre de la semaine de sensibilisation contre les violences faites aux femmes en collaboration avec Femmes Solidaires – Comité de Montceau les Mines et de la Ligue des Droits de l’Homme du Bassin Minier.

 

Le Maire, Alain Philibert dans son mot d’accueil,  s’est réjoui de voir reprendre les conférences dans cet Espace Culturel Louis Aragon, qui a vu intervenir des personnages de renom tels que Hubert Reeves Albert Jacquard  Michel Rocard,  Boris Cyrulnik , Marcel Rufo, Claude Allègre, Jacques Vergès, ainsi que des sportifs, Thierry Rey, Raymond Poulidor, et de nombreux artistes.

Mais une constatation, jamais de femme : Laurence Rossignol est donc la 1ère femme à intervenir comme conférencière.

 

Le 25 novembre, ce sera la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Laurence Rossignol précise qu’aucune civilisation n’est à l’abri de ces violences faites aux femmes : du nord au sud, d’est en ouest, les femmes sont victimes de ces violences patriarcales.

À ce jour, en France, en 2019, 137 femmes ont succombé aux violences de leur conjoint ou ex-conjoint.

Au Brésil, 4 femmes meurent par jour.

 

Historiquement, on vient de loin.

Il y a une réelle bataille à livrer au quotidien et dans toutes les instances de la société : une bataille culturelle et juridique.

 

La sphère privée ne concernait pas la sphère publique. Tout poussait à ne pas considérer les violences. Depuis les années 80, la prise de conscience a émergé. Le code napoléonien a longtemps régi la vie  en attribuant le rôle du chef de famille à l’homme. Nous sommes héritier de cette tradition, la femme n’ayant pas de capacité juridique, tout notre édifice est construit dans le déni des violences faites aux femmes. Le mot féminicide devrait être étendu à l’ensemble des meurtres de type patriarcal

 

Que dire de la jalousie, que certains ou certaines peuvent trouver « mignon » ! La jalousie reste l’expression d’un sentiment de possession, de propriété qui procède de la confusion entre amour et droit de propriété.

Comment apprenons-nous ce qui relève du sentiment amoureux et des sentiments toxiques ?

 

Suite au Grenelle des violences faites aux femmes, Laurence Rossignol reste perplexe quand aux solutions qui seront proposées par le gouvernement.


Laurence Rossignol souligne également le phénomène de l’emprise, la dépendance affective. L’argument du « je reste pour les enfants ! ». Très mauvais calcul, car on augmente le nombre de victimes. « Un enfant témoin, est  un enfant victime ! »

 

Sur le plan judiciaire, comment faire évoluer les choses ? Nous avons de réelles difficultés dans la rédaction des textes de loi du droit pénal ;

 

Il existe des angles morts. Par exemple, les violences post séparation. La justice des affaires familiales vit sur de vieux fondements, ceux des années 70.

 

Le phénomène Me Too a accéléré les choses et du harcèlement sexuel on a élargi le spectre à l’ensemble des violences faites aux femmes.

 

Laurence Rossignol conclut

« La bataille de la visibilité est bien avancée

celle des pouvoirs publics est engagée

celle de la formation est en route

celle des moyens reste à définir… »

 

La parole est ensuite donnée à la salle pour les questions mais également pour des témoignages poignants qui illustrent parfaitement l’exposé de Laurence Rossignol : la situation des femmes en proie à des violences conjugales, la difficulté de porter plainte, d’être entendues et d’envisager un présent et un après.

 

 

Complément d’information :

Le dernier procès en assises de l’année, portant sur un féminicide, se déroulera à Montpellier les 12,13 et 14 décembre.

Il concerne le procès du meurtrier de Marine Dupuy, assassinée le 18 août 2014  par son compagnon à qui elle avait annoncé qu’elle le quittait.

À l’issue du procès, en 2017,  l’accusé a été condamné à 24 ans de prison. Le criminel a fait appel comme la justice le permet.

C’est une nouvelle épreuve pour la famille et les proches qui devront revivre toutes les péripéties du dossier et se retrouver face à celui qui a ôté la vie à Marine dont le père, Daniel Dupuy est originaire de Montceau-les-Mines.

 

 

J.L Pradines

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 






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