Ce mardi soir, l’Embarcadère affichait complet pour accueillir Pierre Palmade, Catherine Hiegel et Marie-Christine Danède dans « Le lien », une pièce de François Bégaudeau dans une mise en scène de Panchika Velez.

 

 

Palmade, Hiegel, un duo talentueux,  on n’en doutait pas, interprètent un fils, une mère.

Un déjeuner, un samedi, le fils est venu voir sa mère en province.

La mère parle, se laisse porter par ses paroles, ses banalités, des futilités. Lui, fulmine, se lève et monte en tension.

Ils se parlent ? Qui parle de qui? Qui parle à l’autre ? Qui parle de l’autre ?

Où chacun se situe-t-il dans ce tissu relationnel ?

 

Lui, veut partir. Il ne comprend pas qu’elle ne s’intéresse pas à ce qu’il fait. Elle ne lit pas ses livres, ne lui pose pas de questions sur sa vie. Elle semble indifférente à ce qu’il fait et ce qu’il vit.

Lui, il veut partir…

Une heure plus tard, il est toujours présent. Qu’est-ce qui le retient ?

Lui, il veut partir et ne plus revenir…

Une heure vingt plus tard, il est toujours là.

Chacun bataille avec ses arguments, intellectuels, affectifs en maniant l’humour, l’incisif, le corrosif parfois, pour pousser l’autre dans ses retranchements, au risque de rompre ce fil, cette corde qui les lie.

Au bord de la rupture, arrive Françoise, l’amie de Christiane qui va rapprocher les protagonistes, éviter l’irréparable et va retisser ce cordon symbolique.

« Elle est sa mère, il est son fils ! » C’est ce lien qui les réunit pour la vie malgré les fluctuations des émotions et des événements. Ce lien indéfectible !

 

J.L Pradines