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lundi 22 février 2021 à 05:24

Saint-Vallier : à l’E.C.L.A

La Cie du Détour en résidence «Il nous faut arracher la joie aux jours qui filent »  



 

 



 

La fin de semaine dernière, l’Espace Culturel Louis Aragon a accueilli la Cie du Détour en résidence.

Une résidence pour les deux metteuses en scène Agnès Larroque et Laure Seguette qui travaillent sur un nouveau projet : une pièce écrite par Agnès Larroque, «Il nous faut arracher la joie aux jours qui filent », un sujet qui tourne autour de la maladie  d’Alzheimer pour quatre comédiennes et un comédien.

 

 

Il s’agit de profiter du lieu et des moyens techniques pour approfondir le travail de recherche : avoir du temps pour mettre à profit ces moments riches et féconds pour réfléchir, mettre en cohérence mise en scène et scénographie,  transformer, élaborer et finaliser, … et peut-être, revoir encore sa copie… pour avancer collectivement !

 

Les deux metteuses en scène ne sont pas avares de paroles sur leur nouvelle création…

« Il s’agit d’une comédie familiale autour de la maladie  d’Alzheimer. C’est une maladie qui soulève un ensemble de questions sur le sens que l’on donne à ce qui nous échappe, ce qui fuit, … »

« On utilise toujours le rire pour résister et donner de la vigueur à la relation avec le public. »

« Avec la problématique de cette maladie, on retrouve le comique sous toutes ses formes : de situation, de répétition, le quiproquo, le rapport au temps, … »

C’est une pièce qui parle de la reconnaissance et/ ou de la perte. Les trois sœurs doivent faire face au manque de reconnaissance dans leur métier respectif, les sacrifiées du service public.

 

Synopsis…

Trois sœurs, Bérénice, Ophélie et Marie doivent s’occuper de leur mère frappée par la maladie d’Alzheimer. Elles sont, respectivement, infirmière anesthésiste, professeure de collège et comédienne. Santé, Education, Culture, les sacrifiées du service public.

À la suite du décès de leur père, Robert, le jour de ses 85 ans, elles se retrouvent à devoir prendre en charge leur mère, Denise,  atteinte de la maladie d’Alzheimer.

La question de devoir la placer en maison de retraite spécialisée va se poser assez vite mais encore faut-il qu’elles se mettent d’accord …

 

 

La scénographe Caroline Oriot travaille sur un décor  illustrant  un espace fractionné, comme des morceaux de mémoire, de souvenirs,  avec des limites flous, des trous de mémoire, des  micro-univers investis différemment selon les personnages.

 

  1. Larroque ajoute qu’elles vont également travailler avec le chorégraphe Thierry Thieu Niang pour s’interroger sur la cohabitation Vivant-Mort, sur les mouvements du personnage du frère, mort à 20 ans, et chorégraphier ses déplacements. Il symbolise le passage de la vie à la mort. Il sera l’élément poétique, le passeur, le fantôme de la famille !

« La partition des corps sera tout aussi importante que celle des mots. Les deux viendront s’enrichir l’une l’autre et créer des résonances et des dissonances qui raconteront les difficultés rencontrées par les survivantes. » 

 

La première est programmée au théâtre de Beaune le 30 novembre 2021 et le spectacle est soutenu par le réseau Affluence et en décembre sur la scène nationale du théâtre de Mâcon.

 

Au terme de cette rencontre avec Agnès Larroque et Laure Seguette, dans le contexte sanitaire actuel, on ne peut pas ne pas évoquer la situation plus que délicate des artistes, et plus particulièrement des gens de théâtre.

« On a l’impression d’un sacrifice volontaire de la Culture. Une succession de choix tiède de non-décision. »

« Le couvre-feu verrouille toute tentative de réouverture des lieux culturels. »

« L’année blanche pour les intermittents sera-t-elle reconduite pour cette nouvelle année de disette car les intermittents n’auront pas pu faire leurs heures cette année non plus ?

On ne sait pas, on n’a pas de réponse… »

 

L’inquiétude est pesante, mais elle n’est pas paralysante car c’est avec une vraie énergie et une réelle joie que ces artistes poursuivent avec courage et détermination leur choix et ont bien l’intention de mener à terme leur projet !

 

 

J.L Pradines

 

 

 

 

 

 

 

 



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