Exposition « Ombre et Lumière » à la Vignotèque (Montceau-les-Mines)
Les artistes de Sept et Plus peignent plus vite que leur ombre...
Stéphanie Bucher, Christian Dejeux, Jean-Louis Ducerf, Michel Dufour, Suzanne Gouhot, Pierrette Lafarge et Nicole Pernette… Une belle brochette d’artistes qui a présenté au public ce soir des œuvres toutes différentes les unes des autres et pourtant bel et bien sur le même thème de l’ombre et de la lumière.
Christian Dejeux
De l’argent et de l’or pour Pierrette Lafarge, mais aussi des formes insulaires, des éclairages à l’aide de miroirs. Bref, des tableaux qui sont doux à l’œil et qui se laissent admirer sans réserve. Pour Michel Dufour, ses peintures à l’huile ravissent toujours autant les inconditionnels, qui naviguent entre sable, mouvements légers et toujours ce dégradé ombre-lumière.
Pierrette Lafarge
Quant à Christian Dejeux, ses œuvres, intitulées « Ecume des jours » sont indescriptibles. On ne saurait trop recommander aux amateurs d’aller admirer sur place. Pour sa part, Jean-Louis Ducerf nous enchante avec une belle série de nus tout en subtilité : ombres furtives et lumière sur des corps juste entrevus, ou plutôt devinés. Un vrai régal, constitué d’encres et de collages…
Nicole Pernette elle, a fait des fenêtres son thème de prédilection. En métal avec des stries, ses peintures à l’huile emmènent son public entre ombre et lumière, bien dans le sujet choisi. Autre style pour Suzanne Gouhot qui a installé ses ardoises, récupérées sur un vieux toit, ses cailloux et autres matériaux, dans un savant dégradé à découvrir sur place. Le visiteur peut également créer ses ombres et ses lumières lui-même. Profitons-en car habituellement, les peintres n’aiment pas trop que l’on touche leurs œuvres, et c’est normal !
Nicole Pernette
Enfin, Stéphanie Bucher a choisi d’exposer un tableau très lumineux, dans les tons de rouge franc. Une seule œuvre donc, mais de taille.
Stéphanie Bücher
Lors du vernissage, qui a eu lieu ce samedi, Christian Dejeux s’est fait un plaisir de prononcer un discours où il a rappelé qu’en 1915, Malevitch a peint une œuvre aujourd’hui célèbre « Carré noir sur fond blanc ». Ce dernier, dit-il, mettait en scène les deux pôles opposés de la couleur. Le blanc qui comprend toutes les couleurs du spectre et le noir qui serait l’absence de lumière, c’est-à-dire l’absence de couleurs. « Avait-il eu l’intuition des trous noirs ? » s’interroge C. Dejeux. Mystère…
Suzanne Gouhot
Christian Dejeux ajoute : « Quand je peins, il arrive que l’ombre s’invite sur la toile. Cette ombre étant située à une certaine distance de mon corps sur le support, je puis en conclure qu’entre la position de mon corps dans l’espace et le support, il y a une distance que l’ombre met un certain temps à parcourir. Ce temps est déterminé par la vitesse de la lumière, c’est-à-dire 300 000 km à la seconde. Ce qui veut dire qu’inéluctablement, l’ombre du geste arrive toujours après que le geste ait été exécuté ».
Michel Dufour
Nous pourrions y réfléchir longtemps, mais quand même, c’est une révélation que de prendre conscience que les artistes de Sept et Plus peignent plus vite que leur ombre. Un peu comme Lucky Luke en somme…
L’exposition « Ombre et Lumière » à la Vignotèque, est ouverte les mercredis et samedis, de 15h à 19h, du 5 au 26 mai 2012.







