Parenthèse poétique
"Larguer les amarres"
Le bal
Ils ont enchanté les soirées des bals musette,
Ou envoûté les habitués des thés dansants,
Foulant le parquet ciré de la salle des fêtes,
Ecrin du paisible village de Saint Agnan.
Je revois l’agilité des doigts de René
Sautiller sur les touches de son accordéon,
Emportant les couples dans une valse effrénée ;
Les plus résistants restaient Nicole et Gaston.
A la lumière intermittente du projecteur,
La trompette de Louis brillait de mille feux
Quand il exécutait son solo coup de cœur
Pour charmer les danseurs dans un slow langoureux.
Avec le timbre envoûtant de sa clarinette,
Max parfumait la salle de notes caressantes
Qui diffusaient, telles des myriades de paillettes,
Dans les yeux des convives, une ivresse apaisante.
Désormais alignés sur la même portée,
Ils revivent ensemble leurs plus beaux souvenirs.
Dans un pesant silence fait de blanches pointées,
Ils rêvent d’une nouvelle vie pour divertir.
Daniel Meunier – Plume et crayons