Saint-Vallier : Le delirium du papillon à l’ECLA
Un triomphe pour Typhus Bronx
L’ECLA affichait complet ce jeudi soir, pour la présentation du spectacle « Le delirium du papillon », un spectacle étonnant, surprenant, débordant, une réelle performance de haut vol de l’acteur Emmanuel Gil qui s’est terminée par une standing ovation.
Le delirium du papillon est un solo de clown, un seul en scène acerbe et sans tabou sur l’enfermement psychiatrique.
« La folie on ne veut plus la voir ; on la cache on l’enfouit sous des tonnes de Neuroleptiques. Les labos qui ont fabriqué du gaz moutarde puis du gaz Zyclon B pour les chambres à gaz fabriquent désormais ces neuroleptiques ».
Typhus Bronx est un clown, un personnage inadapté dont le besoin d’amour peut-être dévastateur. Il met en jeu des sentiments et des comportements extrêmes, contradictoires : cruauté, douceur, poésie, étrange, …
Il déverse des chaînes de mots, parfois écorchés, donnant une nouvelle perception de son univers et de la réalité. Il part dans des explications hautement poétiques, il attendrit, il fait peur, il invite tous les sentiments à venir à la table des émotions.
C’est un questionnement sur la limite que l’on s’autorise, jusqu’où peut-on aller ?
ça questionne sur les frontières que l’on s’impose dans sa propre vie.
Le spectateur se trouve rapidement enfermé dans sa tête en désordre, avec tous les fantômes de ce clown insaisissable.
« Il existe une chambre où tout est blanc.
À l’intérieur de cette chambre, il y a Typhus et sa tête en désordre.
Une tête pleine de fantômes, comme un rempart à sa solitude.
Au gré de ses humeurs, son univers inhospitalier se transforme en un vaste terrain de jeu, où tout devient prétexte à rire. Même le pire ».
J.L Pradines