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vendredi 26 septembre 2025 à 04:59

Festival BAM : interview de Michel Fugain 

« Chanter est une joie, un privilège »



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Au Festival BAM de Montceau les mines, Michel Fugain a rappelé qu’après plus de soixante ans de carrière, la scène reste son terrain de jeu favori. L’auteur d’innombrables classiques (Une belle histoire, Fais comme l’oiseau…) vient de publier un nouvel album en 2024, le premier depuis 2013, et prépare déjà la suite. Rencontre avec un artiste unique qui continue d’avancer, animé par la passion et la fidélité à son public.

Montceau News : Vous n’aviez pas sorti d’album depuis plus de dix ans. Pourquoi revenir avec un nouveau disque en 2024 ?

Michel Fugain : « Je n’ai jamais arrêté la scène, je vis pour ça. Cet album, c’est surtout un prétexte pour ajouter de nouvelles chansons à mes concerts. Après plus de soixante ans de musique, c’est ce rapport au public qui compte. Je ne cours plus après un succès discographique. Aujourd’hui, tout tourne autour des singles, des “one-shots”. Moi, ce qui m’anime, c’est la scène. »

MN : ici au BAM, vous avez chanté beaucoup de chansons mythiques du passé, me semble t’il ?

Michel Fugain : « Habituellement, mes concerts durent plus de deux heures. Ici, on n’a qu’une heure et demie, donc forcément il y avait moins de place pour les titres du dernier album. Mais  J’en ai chanté quelques-unes tout de même. »

Q : Après tant d’années de carrière, n’est-ce pas fatigant de continuer à donner de longs concerts ?

Michel Fugain : « Fatigant ? Il y a des gens qui font les trois-huit à l’usine ! Alors non, pour moi chanter n’est pas une fatigue, c’est une joie, un privilège. »

Q : Parmi toutes vos chansons, laquelle vous colle le plus à la peau ?

Michel Fugain : « Aucune. En soixante ans, j’ai écrit beaucoup de titres aimés, mais chaque chanson appartient à ceux qui la vivent. Une personne me dira qu’elle s’est mariée avec telle chanson, une autre qu’un refrain lui rappelle son père… Bref, c’est personnel. Pour moi, c’est un pacte passé il y a soixante ans avec le public, et il continue de marcher. »

Q : Comment vous définiriez-vous comme chanteur ?

Michel Fugain : « Je me vois clairement comme un chanteur pop. Et c’est très important pour moi : “pop” ça signifie populaire. C’est ça qui compte le plus. »

Q : Quelles ont été vos influences à vos débuts ?

Michel Fugain : « Le rock, la bossa nova, le jazz, la musique classique. Pour la pop, Paul McCartney m’a beaucoup marqué, c’est un mélodiste incroyable, comme Stevie Wonder. J’ai aussi été influencé par le classique, avec Rachmaninoff. Et puis il y a des artistes que j’admire car je ne saurai jamais faire ce qu’ils font comme Donald Fagen. »

Q : Vous avez parlé pendant le spectacle de vos paroliers, notamment Pierre Delanoë. Quelle relation aviez-vous avec lui ?

Michel Fugain : « C’était un être d’exception, un génie de la parole. On a commencé ensemble avec « Un enfant dans la ville ». Il me voyait vivre, il savait qui j’étais et ce que je pensais. Pourtant, on était très différents, même et surtout politiquement. On avait une relation presque père-fils — il avait l’âge de mon père, plus de vingt ans d’écart. Et je n’ai jamais rien refusé de ce qu’il m’a proposé. Même quand je doutais, comme pour Une belle histoire… et au final, il avait raison. »

Q : On dit souvent que vous êtes un chanteur optimiste…

Michel Fugain : « Pas seulement. Prenez « Les chimères », c’est plein de nostalgie. Mais c’est vrai que, entre le verre à moitié vide et le verre à moitié plein, je vois plutôt le verre à moitié plein. Et j’essaye, avec mes chansons de remplir le plus possible le verre»

Q : Et votre voix, vous la travaillez ? Vous chantez encore incroyablement bien à 83 ans.

Michel Fugain : (rires) « Absolument pas, je ne la travaille pas ! Je chante tout le temps quand je crée des spectacles, lorsque je fais de la musique… Même quand je passe la débroussailleuse, je siffle et je chante. »

Q : Quels sont vos projets pour la suite ?

Michel Fugain : « La tournée continue, j’ai des dates en octobre, cinq ou six en novembre, et l’année prochaine nous partons au Québec. Et puis, on travaille déjà sur un autre album avec mon équipe. Il sera prêt dans 2 ans »

 

Nicolas Gidaszewski 

 

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