Montceau-les-Mines – La Cie à l’envers de soi
présente « Manière » de Joël Bastard
Après une période de résidence à la ville de Montceau les mines et au Petit Guichet, il est temps de présenter cette adaptation du roman de Joël Bastard « Manière ». Ce sera le vendredi 7 novembre à l’Embarcadère à 20h 30.
La Cie à l’Envers de soi travaille depuis plusieurs mois sur son nouveau spectacle, une adaptation théâtrale du roman de Joël Bastard , « Manière ».
Samuel Jaudon s’est attelé à l’adaptation de ce roman qui offre un portrait bouleversant de Myriam, aide-soignante dans un hospice à Poligny (39), une femme simple prisonnière de ses secrets et de ses pensées.
Manière est une jeune fille simple d’esprit, attardée, retardée, avec sa propre vision du monde. La parole de Manière est innocente, désarmante de vérité, de bon sens et d’actualité sur la vie.
Sophie Pernette incarne parfaitement ce personnage. On y retrouve des accents et des attitudes de Zouk et une appropriation complètement digérée qui transportent le spectateur bien au-delà de ses limites, de ce qu’il pensait possible de recevoir.
« Ça part du corps, du ventre. C’est très terrien, un travail qui vient de loin, un texte qui part des tripes », confie Sophie Pernette.
Pour la metteuse en scène Martine Sénéchal, ce choix tient dans son intérêt pour l’être humain et les éléments fondateurs de sa personnalité.
« Interroger constamment les contradictions qui naissent entre la mémoire et le présent, les bases de l’Etre et l’instinct d’évolution ».
« J’ai retrouvé dans le texte de Joël Bastard une résonance évidente avec d’autres créations de mon parcours : Le CRI, offrande pour Camille Claudel, Le soliloque d’une déclassée d’après Jehan Rictus par exemple, dans lesquels l’histoire et/ou la situation proposées posaient les problèmes de fond de l’être humain et notamment ses failles : la solitude, le manque, la douleur…
Dans Manière, il y a tout cela mais traité avec une légèreté profonde qui m’a fait aimer tout de suite le personnage. Peut-être parce que le regard sur l’humanité de Manière nous transporte vers un ailleurs si méconnu et à la fois passionnant : ce qu’on appelle pudiquement sa « différence », c’est-à-dire le handicap mental ».
Il s’opère une réelle alchimie entre l’écriture de Joël Bastard et l’adaptation théâtrale de Samuel Jaudon, qui est illustrée par un dialogue entre les résonances du passé et les événements du présent.
Un seul en scène où la comédienne alterne entre la narration et la parole de Manière, une alternance des regards avec prise de distance et compréhension et bienveillance. Ces deux mouvements permettent un juste équilibre entre les tensions et les moments de prise de distance.
L’auteur, Joël Bastard a assisté à un filage au mois de juillet…
Il note la mise en scène de Martine Sénéchal, délicate et respectueuse, épurée, proche de Manière. L’adaptation de Samuel Jaudon est au cordeau du texte initial, respectueuse des mots du roman et de ses intentions.
Concernant le jeu de Sophie Pernette, son interprétation, son incarnation, « j’ai vu mon personnage de papier se métamorphoser, en chair et en os, de sang et de bave, devant moi. J’en ai éprouvé un trouble profond. Elle m ‘a rendu ce que j’avais vécu à l’écriture et plus encore, , m’a révélé ce qui se cachait, se tramait dans certains de mes propres mots.
Je ne peux pas imaginer que Myriam soit mieux interprétée, mieux vécue, mieux sublimée… J’ai tout simplement une grande admiration pour cette comédienne et je souhaite une très longue vie à ce spectacle ».
J.L Pradines

















 
        



