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vendredi 14 novembre 2025 à 04:10

Saint-Vallier : Café lecture

Public restreint, mais passionné.



 

En effet ce furent des échanges passionnants entre passionnés, comme à l’accoutumée, sur moult sujets et sur des livres.

Il manquait du monde, un couple avait en dernière minute une panne de voiture et un autre de chaudière. Mais ils étaient présents par la pensée avec leurs amis et collègues de lecture.

La Présidente de Mine de Lire et chairwoman de la soirée a d’abord évoqué les évènements récents en parlant des cérémonies du 11 Novembre, du devoir de mémoire, et de l’implication des enfants dans le déroulement de ces hommages. Elle a parlé du local mais aussi d’un reportage sur le service public.   Chacun, chacune autour de la table s’accorde sur le fait que transmettre la mémoire des Poilus à l’école, c’est bien plus qu’enseigner l’histoire : c’est apprendre aux enfants la valeur de la paix, du courage et de la solidarité. Ce devoir de mémoire forme des citoyens conscients du prix de la liberté et du danger de la haine. Il rappelle que la République s’est construite sur le partage d’épreuves et la fraternité. Dans une société tournée vers le présent immédiat, cette transmission maintient un lien vivant avec notre humanité. Elle exprime notre volonté collective de comprendre le passé pour bâtir un avenir plus lucide et plus juste.

 

Il a été question aussi de la projection du film Jean Valjean d’Éric Besnard en avant-première à l’Embarcadère pour une noble cause. Déception concernant la réalisation, magnifique jeux d’acteurs de Gregory Gadebois et Bernard Campan. Accueil mitigé pour les présents. L’essentiel, pour cette soirée, était le but caritatif, qui a été pleinement rempli.

Pour finir le tour d’horizon culturel hors littérature, l’exposition Insolite de Mireille Kazmine avec ses élèves a fait l’objet d’une critique enthousiaste avec appel à tous d’aller la visiter.

 

La présentation des livres retenus par les participantes et participants est la suivante :

 

Mon ombre assassine : d’Estelle Tharreau (marraine du salon du livre 2025 de Mine de Lire) paru chez Taurnada Éditions. L’écriture de Mon ombre assassine est sobre, incisive et psychologique, traduisant avec une tension constante la noirceur intérieure de la narratrice.
Estelle Tharreau signe un style épuré et glaçant, où chaque mot pèse et révèle la tragédie d’une conscience dévastée.

Pitch : en attendant son jugement, du fond de sa cellule, Nadège Solignac, une institutrice aimée et estimée, livre sa confession. Celle d’une enfant ignorée, seule avec ses peurs. Celle d’une femme manipulatrice et cynique. Celle d’une tueuse en série froide et méthodique.
Un être polymorphe. Un visage que vous croisez chaque jour sans le voir. Une ombre. Une ombre assassine. Une écriture

Dernier festin des vaincus : d’Estelle Tharreau, paru chez Taurnada Éditions, ayant obtenu le Prix Chien Jaune 2024 catégorie « Adulte ». L’écriture du Dernier festin des vaincus est plus ample, historique et réaliste, mêlant une langue charnelle et sensorielle à une narration collective qui restitue la souffrance d’une époque. Contrairement à Mon ombre assassine, dont le style est introspectif, sec et psychologique, celui du Dernier festin des vaincus déploie une écriture plus descriptive et empathique, tournée vers la mémoire et la condition humaine plutôt que vers la folie individuelle.
Pitch : Un soir de réveillon, Naomi Shehaan disparaît de la réserve indienne de Meshkanau.
Dans une région minée par la corruption, le racisme, la violence et la misère, un jeune flic, Logan Robertson, tente de briser l’omerta qui entoure cette affaire. Il est rejoint par Nathan et Alice qui, en renouant avec leur passé, plongent dans l’enfer de ce dernier jalon avant la toundra.

Seul le vent connaît mon nom d’Isabelle Allende : paru chez City Éditions.

Dans Seul le vent connaît mon nom, le style d’Isabel Allende est lyrique, fluide et profondément humaniste, mêlant émotion, mémoire et engagement. Son écriture alterne entre réalisme historique et souffle poétique, donnant chair à des destins marqués par l’exil et la résilience. Allende privilégie une langue sensible et empathique, où les détails sensoriels et les sentiments intérieurs traduisent la dignité des survivants. Ce qui importe avant tout, c’est la mémoire des déracinés et la transmission des histoires oubliées, que le vent, symbole du temps et de la liberté, emporte mais ne fait jamais taire.

Pitch : Vienne, 1938. Samuel Adler, âgé de cinq ans, monte dans le dernier train Kindertransport quittant l’Autriche occupée par les nazis, s’échappant vers l’Angleterre avec seulement quelques vêtements de rechange et son violon bien-aimé. Huit décennies plus tard, Anita Diaz et sa mère fuient le Salvador pour se réfugier aux États-Unis, où la nouvelle politique de séparation des familles laisse Anita, âgée de sept ans, seule dans un camp à Nogales. Entremêlant passé et présent, cette histoire inoubliable est celle de la recherche d’une famille et d’un foyer, des sacrifices extraordinaires consentis par les parents et du courage des enfants qui n’arrêtent jamais de rêver.

Un jour de neige et de brume de Clair Van Khin. Chronique sur vie et mort d’une petite paysanne : autoédité par l’auteure elle‑même (Éditions Claire Van Kinh)

Dans Un jour de neige et de brume Claire Van Khin déploie une écriture délicate, pudique et sensorielle, où chaque mot semble pesé pour restituer la lenteur, la mélancolie et la beauté fragile du quotidien. Son style, à la fois poétique et retenu, mêle le réalisme social à une forme d’intimité presque contemplative : les silences, les gestes simples et les atmosphères prennent autant de place que les dialogues. Le terreau social qu’elle décrit est celui d’une France périphérique, modeste, souvent oubliée, où se croisent des existences marquées par la précarité, la solitude, l’exil ou le désenchantement. Van Khin y montre des vies ordinaires confrontées à la désillusion, celle du travail, des relations humaines ou du déracinement, mais sans jamais sombrer dans le misérabilisme. Son écriture apporte au récit une profondeur émotionnelle rare : par la finesse de son regard, elle transforme des destins humbles en portraits universels, révélant la dignité et la lumière qui subsistent même dans la brume. En somme, le style devient le cœur du roman : il fait ressentir, plus qu’il ne raconte, la beauté tragique des vies silencieuses.

 

Pour finir en apothéose, Christophe Royer a présenté son roman L’Escadron blanc paru en édition à la demande chez Books on Demand (BoD), ainsi que son actualité littéraire.

L’Escadron blanc de Christophe Royer est un thriller contemporain à suspense, mêlant enquête criminelle et organisation mystérieuse, inspiré de faits réels. Il se distingue de ses autres romans, plus orientés anticipation ou saga policière, par sa dimension sociétale et son intrigue à double trajectoire (Lille / Aix‑en‑Provence). Le style est nerveux, sombre, à points de vue multiples, avec un rythme soutenu et une tension constante. L’intrigue suit un tueur itinérant et un jeune homme qui, avec une lanceuse d’alerte, tentent de déjouer une organisation terrifiante. Le récit alterne suspense, enquête et confrontation avec cette structure mystérieuse, jusqu’à une révélation finale.   On peut qualifier L’Escadron blanc de thriller haletant et captivant, qui se lit facilement d’une seule traite grâce à son rythme soutenu et ses multiples points de vue. L’atmosphère est angoissante et tendue, portée par les assassinats, l’organisation mystérieuse et le suspense constant. C’est un roman à suspense intense, mêlant enquête, conspiration et danger imminent, qui maintient le lecteur sur le fil jusqu’à la fin.

Quant à l’actualité de Christophe Royer, elle est multiple entre rencontres, dédicaces, nouveau roman, nouvelle expérience à plusieurs auteurs, salons, etc. L’auteur ne se repose semble-t-il jamais et se maintient sans cesse lui aussi sur le fil.

 

Prochain café lecture : mercredi 3 décembre.

 

Gilles Desnoix

 

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