Château d’Ezpuits (Gourdon)
Le calme serein d'une balade dans l'histoire !
Le calme serein d’une balade dans l’histoire !
Lorsque l’on se promène sur la petite route du hameau d’Ezpuits, on peut ne pas le voir, on voit la ferme, mais, longeant son mur d’enceinte et son portail en fer, il est difficile, pour des yeux non avertis, d’imaginer que, derrière se trouve un château, qui, pourtant a traversé les siècles.
D’après la Direction de l’architecture de Saône et Loire, le château était dit « Maison forte » et date du 15ème siècle. Elle faisait partie des nombreux châteaux forts et maisons fortes dépendant de la place forte royale de Mont St Vincent, élément très important de la défense de la région.
Pourquoi « ezpuits » ? Et bien parce qu’à cet endroit, les sources étaient nombreuses et que l’on y fora de nombreux puits. Il y en a encore 3 sur la propriété même du château et 4 tout autour.
Le déterminant ancien « EZ » signifiait « AUX ». On dit aujourd’hui le « château des puits » mais aussi « le château d’ezpuits ». Ne connaissez vous pas des grands pères qui vont « ez » champignons ?
Alain Richard, diplômé de l’ENA, retraité de la Fonction publique (il a été en grande partie affecté à la coopération avec l’Afrique), actuel propriétaire des lieux, nous apprend que, jusqu’en 1818, c’était la famille Thezut qui possédait la propriété. Les « Thezut » étaient de familles nombreuses dans la région et possédaient plusieurs châteaux et maisons fortes. Le dernier « Thezut » connu, célibataire, légua à sa mort le domaine à des neveux qui ne s’y intéressèrent pas et qui vendirent tout en 1918 à la famille d’Antoine Chanliaux et, depuis, le domaine resta dans la famille, en changeant de nom de propriétaire à chaque génération par les mariages des filles de la maison.
Une petite partie de la famille
Revenons à la famille Thezut. Sous différents rois de France, ils étaient militaires, très hauts gradés, des « capitaines », et puis, nous dit Alain Richard, « un Thézut, Sire de Hauts Monts, fut décapité sous la Convention » et nous pouvons voir près de l’autel de la magnifique église romane de Gourdon les pierres tombales de « Thezut » qui y sont inhumés (voir photos).
église de Gourdon
« Avant, nous dit Alain Richard, la ferme, dont le bâtiment principal fut construit en 1830 se trouvait à côté du château, dans la cour, sur un domaine de 13 ha, il y avait aussi l’étang, alimenté par la rivière du moulin alors en activité. Cet étang a été vendu en 1990. La chapelle, aussi est très belle. »
Sur le plan architectural, nous avons pu gravir les escaliers en bois d’époque, pour monter au pigeonnier, resté tel quel, avec ses nombreuses alvéoles et son mécanisme d’accueil des pigeons . Nous avons aussi pu admirer les escaliers en pierre, les pierres rondes des entrées, les pierres des puits…., il faut savoir que ces magnifiques pierres étaient extraites des carrières de granit dont on peut encore voir les restes en haut des « Gris » près de Monthury .
En s’éloignant un peu de la maison forte, dans le bois contigu au parc, là où poussent les jonquilles quand c’est l’heure, on peut rencontrer une statue de la vierge, déposée là au début du 20ème siècle suite à un vœu de la famille.
Alain Richard nous confie : « Dans cette maison, notre vie à nous, derniers héritiers des lieux, est très familiale. Mon épouse Nicole et moi, vivons dans le région parisienne et venons à Gourdon pour les périodes de vacances. Deux fois par an, nous essayons d’y réunir nos 6 enfants et leurs conjoints et nos 22 petits enfants qui, eux aussi viennent y séjourner quand ils le peuvent à des périodes différentes. »
« Vous savez, ajoute-t-il, à la fin du 19ème siècle, la famille était très liée à la vie de la mine, mon beau père est même né dans une maison de la Compagnie des mines, au dessus de l’étang du Plessis ».
Nicole Richard, charmante maîtresse des lieux, si elle apprécie d’être là, entourée de sa grande famille, n’en est pas moins nostalgique du temps où, dit-elle : « jusqu’en 1962, à la mort de maman, derrière la maison se trouvait un magnifique jardin à la Française avec des allées et 4 rectangles de fleurs encadrant 4 carrés de légumes, et au fond, les viviers à poissons pour l’étang….. hélas, à la mort de mon père, Jean de Bellefond, tout cela a disparu petit à petit et il ne reste plus que les 4 piliers du jardin et… de la pelouse. Nos occupations professionnelles nous tenant éloignés de Gourdon ne nous ont pas permis de continuer à entretenir cet espace. »
Les quelques heures que nous avons passées dans ces lieux, où, règne une atmosphère à la fois mystérieuse et sereine, au sein de cette famille unie, sympathique et simple, nous ont prouvé, une fois encore que, même si l’histoire de notre région reste incertaine dans nos mémoires, elle nous permet de donner libre cours à notre imagination et à nos rêves et… n’est-ce pas là l’essentiel ?
Jean Michel LENDEL
Coupole de la chapelle
Escalier d’origine montant au pigeonnier
Les piliers de l’ancien jardin à la Française
Ornement entrée chapelle
4 commentaires sur “Château d’Ezpuits (Gourdon)”
joli reportage,merci de nous faire visiter ces lieux anciens
toujour tres interessant ce genre de reportage
j espere que bientot nous aurons celui du chateau du plessis
Note de la rédaction : on y pense. Humour ! Tapez château en mot-clef dans l’onglet « Rechercher » en haut de la page d’accueil…
et pourquoi pas l’ancien four a chaux de blanzy , du moins ce qui l’en reste ……toujours bien ces reportages sur notre patrimoine
toujours de beaux reportage de jean michel merci de nous faire ces merveilles cachees