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jeudi 17 février 2011 à 21:06

« EDF doit commander en France, faire travailler AREVA »

Dit le parti communiste du bassin creusotin



Serge Desbrosses, section du parti communiste du bassin creusotin, nous a adressé ce mail :

 

 

L’Energie et l’intérêt national


Rappels

« En 1945, il fallait reconstruire le pays, dévasté par la guerre et les pillages de l’occupant allemand. Le Conseil National de la Résistance avait élaboré un programme qui voulait redresser le pays et promouvoir des avancée sociales et économiques décisives, entre autres : les lois sur la presse, la création de la Sécurité Sociale, les nationalisations.
Ce fut l’œuvre du Gouvernement Provisoire de la République, issu de la libération auquel participèrent des communistes de façon décisive :
•    Ambroise CROIZAT créa la Sécurité Sociale (plus de 1000 caisses en un an et demi)
•    Marcel PAUL fit voter la loi du 8 avril 1946 qui nationalisait le gaz et l’électricité. Il créa EDF et GDF qui furent de magnifiques instruments au service de la nation.
•    Maurice THOREZ, vice-président du Conseil National fit le tour des bassins houillers, appelant les mineurs à produire le charbon nécessaire pour le chauffage et la production électrique.
EDF connut un développement remarquable, avec la construction de centrales thermiques, hydrauliques : avec la construction de tous les barrages dans les Alpes, le Massif Central, tel celui de Génissiat dont une ligne arrive directement au Pont Jeanne Rose.


La filière électronucléaire



Elle fut impulsée par le gouvernement du Général de Gaulle dans les années 60, pilotée par EDF, entreprise nationale, garante de la sécurité. C’est grâce à cet état d’esprit, à cette volonté, que FRAMATOME, créée à Chalon et au Creusot en 1973 (Pierre MESSMER, Premier Ministre, l’inaugura au Creusot), fut chargée de réaliser les cuves des 13 centrales nucléaires françaises. Grâce à EDF, ces centrales furent dotées d’une enceinte de confinement en béton ; de ce fait, nous n’avons pas connu les ennuis de « Tchernobyl » en URSS ou de « Three Miles Island » aux Etats Unis.
Grâce à ce programme, la France a bénéficié d’énergie propre, bon marché, ceci dans le cadre de l’indépendance énergétique : 80% de notre électricité provient de nos centrales. A cette époque, le gouvernement avait encore une ambition industrielle pour la France.
En 2005, les communistes rappelaient qu’il fallait viser l’objectif de 21% d’électricité d’énergie renouvelable en 2010 (nous en sommes à un peu plus de 15% seulement). Ces énergies resteront un appoint et ne constitueront jamais un substitut total au nucléaire et au thermique pendant plusieurs décennies.


Aujourd’hui le marché de l’énergie est porteur et suscite des appétits



Quelle est la situation ?


AREVA est un fleuron, champion dans le secteur de l’énergie. Il est contrôlé à près de 100% par l’Etat
EDF, encore public à 85%, doit renouveler 44 éléments (11 fois 4) de générateurs à vapeur. Au lieu de travailler normalement avec AREVA, il envisage de passer commande à l’étranger : Corée, Japon, Espagne, Italie.
AREVA est capable de fournir 9 éléments (9 fois 4). De plus, certains sous-traitants envisagés n’ont pas le savoir-faire et la technologie
Nous réclamons que EDF, entreprise publique, fasse travailler prioritairement AREVA, entreprise publique.


Recapitalisation d’AREVA – L’Etat ne joue pas son rôle


AREVA a besoin de 3 milliards d’euros.


Déclaration de Gérard MELET, membre du Conseil de Surveillance, à l’Assemblée Générale extraordinaire d’AREVA du 23 décembre2010 : « Dans le plan de développement du 30 juin 2009, AREVA a prévu d’autofinancer ses besoins d’investissements et de réduire sa dette à hauteur de +70% notamment par des cessions d’actifs. A cela devait s’ajouter une augmentation du capital à hauteur de 15% pour une valeur estimée de l’ordre de 3 milliards d’euros. (…) »
« Dans ce plan global qui était censé apporter 10 milliards d’euros de capitaux propres, l’Etat ne soutient pas l’un de ses derniers fleurons pourtant voué à un avenir prometteur comme il avait pu le faire pour le secteur bancaire. Pis, l’Etat et le CEA prévoient en sus de céder à l’avenir jusqu’à 30% du capital d’AREVA pour pouvoir financer le démantèlement des installations nucléaires du CEA, alors qu’initialement, seulement 15% étaient prévus. »
« Sur les trois investisseurs pressentis du projet initial, seul est resté me KIA pour 600 M€. L’Etat Français s’est décidé d’augmenter sa participation actuelle pour 300 M€, à la surprise générale. Ces 900 M€ de capitaux résultant de cette opération paraissent bien minorés au regard de la valorisation réelle d’AREVA et de celle des 20 milliards d’euros annoncée le 30 juin 2009. »
« L’Etat a donc décidé de participer à cette augmentation de capital alors qu’il s’y était toujours refusé jusqu’alors. C’est une bonne chose, sauf que son apport capitalistique est très nettement insuffisant au regard du total de ses participations directes et indirectes dans AREVA et au souvenir des 3 milliards d’euros de dividendes perçus depuis la création d’AREVA »


Casse de l’outil public, hypocrisie du pouvoir


Anne LAUVERGEON, PDG d’AREVA, croit à l’industrie, se bat et s’est battue pour faire d’AREVA le champion du monde de l’énergie nucléaire. Nous voulons dénoncer la duplicité de l’UMP. Depuis des mois, la presse évoque la volonté de Nicolas SARKOZY de « virer » Anne LAUVERGEON pour la remplacer par l’un de ses proches à la tête d’AREVA. Rappelez-vous, M. SARKOZY avait promis, juré de garder GDF public ! Or il l’a livré au groupe SUEZ avec Gérard MESTRALLET, PDG du groupe privé. EDF, autre fleuron du binôme historique français de l’énergie, a vu 15% de son capital privatisé. Or, dès qu’il y a capital privé, le premier souci du PDG est de rétribuer ses actionnaires privés avant de s’occuper du public. Les ex-usagers devenus des clients ont pu constater les heureux effets avec l’augmentation faramineuse des tarifs du gaz et d’EDF, et à terme, l’abandon des tarifs garantis.
C’est une gestion de gribouille !! EDF vous propose du gaz et GDF de l’électricité. Pire, pour obéir aux diktats de l’Union Européenne et des libéraux modèle BARROSO, on crée une fausse concurrence, en obligeant EDF à céder à vil prix, 25% de sa production à des fournisseurs tels POWEO qui ne produisent pratiquement pas d’énergie et sont de simples intermédiaires. C’est la loi NOME !! inspirée par Bruxelles, au nom du seul dogme libéral de la « concurrence libre et faussée ».


Pourquoi cette attitude du pouvoir et de l’UMP ?


Il suffirait que le gouvernement claque du doigt puisqu’il est encore le patron d’EDF et d’AREVA pour que l’essentiel de la commande des 44 générateurs vapeur soit attribué à AREVA, ce qui serait logique.
C’est l’aveu que le pouvoir veut privatiser puisqu’il est encore le patron d’EDF (à 85% public) et d’AREVA (plus de 90%). Il suffirait qu’il en exprime la volonté politique. S’il ne le fait pas, c’est qu’il souhaite entamer la privatisation à terme.
Nous attendons les justifications de MM. ANCIAUX et DANJEAN, députés UMP, sur cette question qui illustre le renoncement honteux, consenti tant vis à vis de l’UE que du MEDEF.
Nicola SARKOZY, soutenu par l’UMP (MM. ANCIAUX et DANJEAN), brade ce qui a été réalisé par la nation, au service du pays, en 1945 après la Libération.
Tout pour le privé ! Il y a encore 10 ans, la France avait un taux d’industrialisation de plus de 30%. Aujourd’hui, il est tombé à 13%.
Il est affligeant de lire dans le Journal de Saône-et-Loire du 27 janvier 2011 les propos de Jean-Paul ANCIAUX à des syndicalistes CFDT métallurgie : « …effectivement vous avez toutes les raisons d’être inquiets ». MM. ANCIAUX et DANJEAN peuvent bien tenter de se raccrocher à l’union sacrée pour les commandes d’AREVA. Ils peuvent bien sortir la brosse à reluire et encenser Nicolas SARKOZY, protester de leur attachement à AREVA, ils pratiquent la démagogie, ils ne disent mot de la volonté du Président de privatiser à terme AREVA par la cession de parts à BOUYGUES et à ALSTOM, dont le PDG M. KRON piaffe d’impatience. C’est la logique de ce pouvoir, tout au privé : autoroutes, énergie, santé, en invoquant soit la crise, soit Bruxelles, « concurrence libre, etc… ».
Nous regrettons que le PS ait accepté, dans les années 90, l’ouverture du marché de l’énergie à la concurrence voulue par les ultra-libéraux et la droite de l’UE.


EDF doit faire travailler AREVA

Les communistes continueront à exiger que l’énergie reste sous contrôle public et que cesse la casse du domaine public, tels AREVA, EDF, GDF payés par la nation depuis des décennies qui doivent servir au bien commun. Ils appellent à la lutte.« 



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