Le Préfet Payet au cœur du patrimoine vivant
Visite d’un module de formation aux Etablissements Gerbe
Aux établissements Gerbe se tient une formation de tricoteurs (ses) qui va permettre de répondre aux besoins spécifiques des entreprises du textile du Bassin Minier. 7 stagiaires sont là, ils ont passé des tests psychotechniques avec pôle emploi et ont intégré le groupe. 5 personnes viennent directement de pôle emploi (même si l’un d’entre eux était auparavant chez Perrin), une de chez Gerbe et une de chez Perrin.
Le pôle textile appelé de ses vœux par Mme le Maire Marie Claude Jarrot n’a pas encore d’existence reconnue, mais il se manifeste au travers d’actions comme celles-ci qui allient les entreprises du bassin minier. Nous trouvons donc côte à côte les responsables des entreprises Gerbe, Perrin et Monnet. Guy Souvigny représente la ville et Mme le Maire retenue ailleurs. En même temps il est un intervenant technique en ce qui concerne les recrutements des stagiaires en formation.
Si l’on parle formation deux interlocuteurs incontournables et naturels sont là.
D’abord Gilbert Payet le Préfet qui a en charge pour son département le Plan « 500 000 formations », ensuite Jean Claude Lagrange le vice-président de la Région chargé de l’économie, de l’emploi et de la sécurité professionnelle. Et donc ils sont là, accompagnés du maire de Saint Vallier et des techniques et administratifs responsables.
Ils rencontrent les stagiaires en pleine session, échangent avec eux, se font expliquer le plan de formation.
Monsieur le Préfet explique le rôle de l’état et le plan 500 000 formations.
Il s’agit d’un des axes prioritaires du Gouvernement dont l’objectif est de porter à 1 million le nombre de formations des personnes en recherche d’emploi.
Ceci doit permettre de répondre aux besoins en compétence des entreprises et branches professionnelles. Pour notre département l’objectif est de 6595 entrées en formation dont 3899 financées par pôle emploi et 2696 par le Conseil Régional.
Il rappelle l’historique de la reprise de l’entreprise Gerbe et les craintes qui existaient alors sur les motivations réelles des repreneurs. Pour lui l’essentiel était la sauvegarde des savoir-faire incomparables, la nécessité de ne pas acheter simplement la marque pour couvrir une offre au rabais, la réalité d’un projet commercial viable tourné vers l’exportation, et surtout, il insiste sur le sujet une fabrication de luxe mais hexagonale, locale, pas comme certaines marques de luxe qui font fabriquer en Chine, au Maghreb, etc.
Il explique que moult entreprises expatriées rapatrient leurs activité en France où existe un savoir-faire et des technicités introuvables ailleurs.
Les entreprises textiles du Bassin minier ont anticipé cette perte de savoir-faire et surtout compris que leur salut passait par des carrefours indispensables : conservation des savoir-faire, amélioration des compétences et technicités, regroupement des énergies pour faire face aux besoins communs, innovation, atteinte d’une masse critique dans le cadre d’un développement de l’offre sur le marché mondial et capacité à exporter.
C’est en substance ce que le Préfet et le Vice-Président de la Région expriment dans la discussion avec les représentants des entreprises.
N’oublions pas que la région est partenaire du financement de la formation et aussi chargée de la mise en œuvre des actions de formation professionnelle continue et d’apprentissage, ce qui inclut l’insertion des jeunes en difficulté et les formations en alternance.
Le pôle emploi a pris en main ce dossier en ce qui concerne le recrutement des stagiaires, OPCALIA PMC (l’organisme paritaire collecteur agréé par l’Etat pour collecter les fonds de formation professionnelle auprès des branches Textiles, Mode et Cuirs (TMC)) est représenté par sa directrice Territoriale Sud-est, Mme Marie Claude Bacquier. C’est l’organe financeur.
L’organe de formation à qui ce module a été dévolu est le Cépitra représenté par son Directeur François Lauwerie. Le CEPITRA forme le personnel des industries textiles il a été créé en 1974 par les syndicats professionnels, soucieux de répondre aux besoins des entreprises de l’industrie textile en matière de formation du personnel technique et d’encadrement.
Guy Souvigny revient sur le centre de formation des métiers du textile qu’il appelle de ses vœux. Messieurs Philibert et Lagrange reviennent sur la nécessité de formation, de regroupement, de mise en commun des atouts, etc. L’an passé en 2015 une réunion organisée par la CCI a regroupé 60 entreprises du textile sur le département. Elles représentaient 1200 emplois dont 900 dépendaient directement ou indirectement de DIM. Cela en dit beaucoup sur l’émiettement de l’emploi et les difficultés à peser d’un poids suffisant face à la concurrence.
Pour Gerbe, Monsieur Philippe Genoulaz, directeur général exécutif de l’entreprise, pense qu’une douzaine d’emplois pourraient être créés dans les 12 mois qui viennent suite aux formations. Pour l’instant 51 salariés travaillent dans l’entreprise.
En ce qui concerne la préservation du savoir-faire et la validation de la formation théorique délivrée par Cépitra deux cadres de Gerbe vont apporter leur expérience, leurs compétences. Il s’agit de Bernard Roiatti, responsable recherche et développement tricotage et de Christelle Michelet responsable production. Leur rôle est double, donner à la formation les outils pour que le transfert de savoir soit complet et ensuite assurer la transmission du savoir-faire dans la totalité de ses aspects autant techniques, qu’historiques ou humains.
Mme Yun Fan Yang s’est déclarée dès le début de la reprise de l’entreprise très attachée à ce volet de préservation du patrimoine vivant industriel.
Une visite de l’entreprise est ensuite effectuée avec Monsieur le Préfet, qui comme à son habitude, se fait expliquer au maximum et par le menu les métiers, les méthodes, les process. C’est un Préfet de terrain connaissant à fond ses dossiers.
Les partenaires du dossier, le financeur, pôle emploi, l’organisme de formation, les détenteurs du Savoir-faire, et la Conseillère Emploi Formation de OPCALIA PMC, la cheville ouvrière du dossier, Carlyne Soudat, posent pour la photo de famille du dossier.
Les stagiaires ont repris le cours de leur formation, on leur souhaite que tout se passe bien et qu’ils intègrent bien ensuite les entreprises qui veulent les recruter.
On se sent autour de ce dossier qu’il existe une réelle vigilance de l’Etat, par le Préfet Gilbert Payet, de la Région par son Vice-Président Jean Claude Lagrange, de la ville de Saint Vallier par son Maire Alain Philibert.
Dans le même temps les acteurs économiques locaux cherchent à établir les synergies de base qui permettraient de créer et faire vivre un pôle textile, ils ont donc commencé par cette action commune préfiguratrice.
Gilles Desnoix