Michelin : après l’annonce de la fermeture de la Roche-sur-Yon
La direction du site blanzynois se veut rassurante
Ce jeudi, Dimitri Fournet-Fayard, directeur du site montcellien de Michelin, a voulu prendre la parole après l’annonce de la fermeture du site de la Roche-sur-Yon.
Et pour cause, l’un des plus anciens sites de l’entreprise française met la clé sous la porte et va devoir accompagner 619 personnes.
Quelles sont les incidences pour le site de Blanzy ? Quels sont les nouveaux objectifs pour Blanzy ?
Le directeur du site blanzynois a d’abord indiqué les différences entre les sites. En effet, le site de la Roche-sur-Yon est une usine dont les pneus sont à destination uniquement des poids lourds (camions). Il s’agit de l’unique activité du site.
A Montceau-les-Mines, le site travaille en direction du génie civil (pneus pour les engins de chantier) et sur des produits semi-finis.
Les marchés des deux sites sont donc bien différents.
Un choix difficile à faire pour la Roche-sur-Yon
Selon Dimitri Fournet-Fayard, le site de la Roche-sur-Yon avait déjà fait l’objet d’un repositionnement de la part du groupe Michelin, notamment à travers des investissements de 70 millions d’euros qui auraient dû lui permettre de grandir. « Malgré les efforts des personnes, les investissements et la recherche de productivité, en face il y a la concurrence asiatique et la fermeture était inéluctable » a indiqué le directeur du site blanzynois.
En outre, le marché européen est sans croissance et les camions roulent moins, consommant moins de pneus. Le site de la Roche-sur-Yon était positionné en haut de gamme. Et c’est donc un constat d’échec que le groupe Michelin réalise avec la fermeture de ce site.
Avec la fermeture du site, c’est à présent un accompagnement qui sera réalisé par le groupe via :
– un plan mobilité interne. Car le directeur du site blanzynois indique la volonté du maintien des compétences dans le groupe si cela est possible aussi pour les salariés ;
– une mobilité externe à l’entreprise pour un retour vers l’emploi ;
– un accompagnement par l’âge et le départ en retraite.
Tout cela sera à présent l’objet de négociation avec l’IRP (Instances Représentatives du Personnel) le 15 octobre prochain.
Pour le site en tant que tel, Michelin devra présenter un plan de revitalisation en lien avec les élus, la région et le tissus des entreprises locales.
L’impact pour Michelin Blanzy
Le directeur du site du bassin minier se veut transparent et explique à cet effet avoir lancer un plan de communication dès ce matin sur le site industriel, auprès des équipes de direction, des managers et du personnel.
En effet, il y aura des changements sur le site blanzynois légèrement impacté par la fermeture de la Roche-sur-Yon. En effet c’est l’îlot PK qui produit des nappes (structure métallique du pneu) qui verra son équipe réduite par la perte de production liée à la fermeture du site de la Roche-sur-Yon.
13 personnes verront leur poste supprimer sur cet îlot, mais redistribué sur l’îlot ZP. La direction indique donc 0 suppression d’emplois.
Cette variation est possible d’après la direction car les activités de l’îlot ZP se portent plutôt bien (développement de tissus, produit high tech, pour la compétition et l’aviation).
Il s’agit donc d’un « redéploiement d’effectifs ».
Concernant la baisse d’activité de l’îlot PK, la direction assure ne pas vouloir se précipiter et se donner le temps en ouvrant un groupe de travail pour trouver la meilleure organisation à développer.
Comment seront choisies les personnes sur le départ de cet îlot ? La direction indique qu’il s’agira plutôt de postes et de compétences que la question de l’ancienneté qui jouera dans ces changements. Elle se félicite d’ailleurs de la diversité des activités du site blanzynois qui permet aujourd’hui cette souplesse face à un marché qu’elle qualifie de « violent ».
A Cholay, le site réduit sa masse salariale de 74 postes à la suite de la fermeture du site de la Roche-sur-Yon et un travail de repositionnement est la nouvelle priorité.
Ce n’est pas tout à fait le cas du site de Blanzy même si son directeur se veut prudent.
Apprendre de la situation, face à un marché concurrentiel
Des personnes de la Roche-sur-Yon seront-elles intégrées sur le site blanzynois ? La direction ne l’exclut pas si elles ont les compétences.
Dimitri Fournet-Fayard, insiste sur la nécessité d’apprendre de la situation. « Il faut qu’on se positionne sur des marchés de niche et sur l’excellence » a-t-il précisé.
Et de poursuivre : « Dans le domaine militaire, on a une savoir-faire ».
En écho à son intervention de samedi matin, il a rappelé l’importance d’avoir une organisation adaptée et d’aller chercher le client quand il est là.
Il rappelle qu’en quelques mois, le marché du pneu a connu un véritable effondrement. « C’est d’une violence qu’on ne connaissait pas » a-t-il ajouté. Il justifie ainsi son plan de compétitivité « C’est le moment de le faire, c’est maintenant qu’on doit réagir ».
Selon lui, cette accélération des effets du marché sont liés conjointement à la fermeture des frontières américaines, à la pression asiatique sur le marché du pneumatique et les autres variations du marché.
La France compte aujourd’hui 17 sites Michelin. Et le directeur blanzynois concède bien que la fermeture d’une usine est « quelque chose dont on aimerait se passer ».
Avant de conclure : « ce matin, il y avait de l’émotion. Mais les gars se sont remis ensuite au travail très sérieusement ».
EM