Jean-Claude Pats, responsable du personnel du groupe Michelin à Blanzy
Des félicitations à l’usine du bassin minier
Ce mercredi, le site Michelin de Blanzy accueillait un des membres du comité exécutif du groupe, Jean-Claude Pats, responsable du personnel.
Dès son arrivée en matinée, celui qui se présente en tant que responsable du personnel, est allé à la rencontre de celui-ci dans l’une des usines françaises qu’il n’avait pas encore eu l’occasion de visiter jusqu’à présent.
Quand il se présente Jean-Claude Pats insiste « je ne me présente pas en tant que directeur des ressources humaines ». Il explique en effet que le personne n’est pas une ressource mais qu’en revanche chacun possède des ressources. Ce qu’il martèlera à plusieurs reprises au cours de sa conférence de presse ce mercredi après-midi.
« l’Homme au centre de l’entreprise Michelin »
C’est aussi ce que le responsable du personnel a souhaité que l’on retienne aujourd’hui de la politique du personnel du groupe Michelin : « l’homme est beaucoup plus qu’une ressource ».
Présent au sein du groupe Michelin depuis 32 ans, Jean-Claude Pats n’est pas un industriel. Il a d’abord été recruté en tant que commercial. Il a réalisé un stage ouvrier comme tout le personnel du groupe le réalise encore aujourd’hui. Il a voyagé au Portugal, Espagne, avait pris la direction d’un pays pour le groupe, à savoir le Japon. Et il est finalement arrivé au service du personnel il y a deux ans. Il en a la responsabilité depuis avril 2019.
S’il est venu ce mercredi à Blanzy c’est aussi pour voir comment les nouvelles orientations sociales et humaines du groupe sont mises en place ici. Et pas que ! Écouter, proposer de l’aide si besoin.
Le nouveau président du groupe depuis l’an dernier, Florent Menegaux, a introduit des échanges avec les instances du personnel en mars dernier. A cette période il reçoit alors les 4 instances représentatives et souhaite davantage de dialogue et une évolution des échanges. Jean-Claude Pats indique que le groupe sent le besoin d’être collectivement plus fort et que cela passe par une nouvelle étape. Concrètement cela passe par avoir un dialogue totalement transparent de la part du groupe Michelin. 3 (CGC, Sud et CFDT) des 4 organisations syndicales ont accepté la proposition du groupe. La CGT a refusé.
Entre mars et juillet 2019, cela a débouché sur 30h d’échanges entre l’entreprise et les représentants du personnel.
Ceci constituait une première étape. La deuxième étape était de faire participer ensuite les sites. Qu’est-ce que cela pouvait signifier pour un site comme celui de Montceau ?
« On a créé des équipes chargées de partager les diagnostics, que les équipes locales identifient des idées » a expliqué le responsable du personnel pour le groupe.
A Montceau-Blanzy, cette mobilisation a eu lieu en novembre et décembre.
Le directeur du site Dimitri Fournet-Fayard s’est félicité de la participation d’une grande partie du personnel, ce qui a permis la collecte de 1000 idées. Des idées qui sont en cours de travail pour présenter un ou plusieurs projets d’ici quelques semaines. Des idées qui devraient se décliner suivant les trois domaines de prédilection du groupe à travers un plan d’actions : la performance économique, la performance sociale et environnementale.
Impliquer le personnel et le responsabiliser
Autrement dit, Michelin a fait évoluer son management du personnel en direction d’une plus grande responsabilisation et d’une implication grandissante notamment via la participation de celui-ci dans la définition des projets, du fonctionnement de l’entreprise, ce que Jean-Claude Pats nomme une « co-construction ».
Une co-construction qui s’avère aujourd’hui indispensable pour rester compétitif et aussi faire évoluer l’image de l’industrie. « On est dans un roman de Zola » résume le responsable du personnel en abordant les représentations encore à l’œuvre au sujet des industries.
Et de revenir sur la spécificité de Montceau : « Ce site est un site pilote de l’industrie 4.0, c’est-à-dire très digitalisée. » Et son directeur d’ajouter : « Il y a plein de choses que l’on fait. L’usine est ouverte à son environnement. »
Hall 32, une initiative pour soutenir l’industrie et les « talents »
Le Hall 32 est un bâtiment situé à Clermont-Ferrand à côté du Stade Michelin. Ce site a nécessité 30 millions d’euros d’investissements dont la moitié a été prise en charge par le groupe Michelin et le reste par plusieurs autres entreprises. Hall 32 présente trois objectifs. Le premier est celui de changer la vision de l’industrie pour certaines personnes en apportant des informations. Son deuxième objectif est de former des jeunes et adultes aux nouveaux métiers des industries. 300 jeunes sont formés en permanence sur des métiers en tension.
Jean-Claude Pats a indiqué d’ailleurs : « dans la maintenance, c’est difficile de recruter ». Il s’agit donc d’un des secteurs dans lequel Michelin recrute. Mais ce n’est pas le seul. L’impression 3D en fait partie aussi.
Les jeunes sont accompagnés dans le cadre de contrats d’alternance ou de stages. Et 1800 adultes y passeront par an. Hall 32 est donc un centre de formation dédié à l’industrie.
Enfin troisième objectif de Hall 32 : être un lieu d’innovation très centré sur les ultimes technologies. Et permettre ainsi aux PME de pouvoir se tourner vers l’innovation. Cela est possible car Hall 32 offre un lieu où les gens peuvent tester, apprendre à se connaître. « C’est donc une première réponse à la question de l’attractivité » précise le responsable du personnel.
S’appuyant sur ses rencontres, Jean-Claude Pats se veut très optimiste sur l’avenir de l’industrie : « ce que je vois sans tomber dans la caricature, c’est que les nouvelles générations ont une lucidité sur le monde qui les entourent. Tout se sait sur tout. On a toutes les raisons de douter sur tout. Ces générations sont conscientes des périls pour la planète, des opportunités et sont prêtes à s’engager. Leur degré de sensibilité est exacerbé. Pour attirer des jeunes, il faut donc donner des convictions qu’ils vont pouvoir se réaliser en tant que personne ».
Et le directeur du site de Montceau-Blanzy de rappeler qu’une centaine de personnes est recrutée par an. Il indique toutefois que ce n’est pas le nombre qui importe mais « ce qui est important c’est le nombre de talents que je rencontre. Un talent c’est une personne qui connaît et qui a envie. »
Et le directeur du personnel de poursuivre : « Nous ne faisons pas la promesse de croire qu’ils feront leur carrière uniquement chez nous. On fait le pari de faire grandir la personne. L’employabilité sera meilleure sur l’interne et l’externe ».
L’entreprise Michelin possède des outils permettant d’accompagner le personnel pour prendre conscience de ses compétences et faire évoluer chacun. C’est ce que le directeur du personnel est venu observer à Montceau.
Le directeur du site pour sa part met en avant des « relations sociales apaisées. On n’est pas d’accord sur tout non plus, ni en conflit sur tout ».
Un directeur qui s’est félicité de l’évolution du site qui abrite un pôle Recherche et développement du groupe. Un site qui est support européen du groupe. Cela signifie que des référents sont présents à Blanzy et soutiennent, dépannent ou forment des confrères du groupe à distance ou en se déplaçant sur sites.
Pour son directeur, cela montre « que c’est un site qui a su se transformer au fil du temps ».
Et Jean-Claude Pats d’ajouter : « cela montre aussi la transformation du groupe. Dans le monde actuel, on a trouvé un nouveau chemin, un nouveau Michelin. »
Le directeur du site Dimitri Fournet-Fayard a rappelé que si ces évolutions du site avaient été possibles, c’est parce que le site est force de proposition dans le groupe : « être bon ne suffit pas. C’est l’excellence que nous visons » a-t-il ajouté.
Jean-Claude Pats a conclu son propos en félicitant l’usine pour le travail réalisé jusqu’à maintenant, des « choses remarquables qui se sont passées : l’humain, la co-construction, la mobilisation de l’intelligence collective, une évolution des pratiques managériales. En cultivant l’humain au centre des performances, nous maximisons les chances de réussite de l’entreprise et du site ».
Un site que le responsable du personnel du groupe a encouragé à continuer dans cette voie en rappelant que « la certitude du jour n’est pas celle de demain ».
EM