Michelin Blanzy communique sur son activité
Une reprise progressive de l’activité compliquée
Ce mardi matin Dimitri Fournet-Fayard, directeur du site blanzynois de Michelin, tenait une conférence de presse à l’usine Michelin de Montceau-Blanzy.
Deux objectifs majeurs ont été traités au cours de la réunion : la vision du groupe Michelin et l’activité du site du bassin minier.
Un pilotage de fond pour le groupe Michelin
Le directeur de l’usine a débuté sa conférence de presse en présentant les actions mises en place par le groupe : un pilotage de fond en arrière plan pour modérer les effets de la crise sanitaire et protéger les employés partout dans le monde.
Cela s’est exprimé à travers le 14 mars dernier par un questionnement sur la protection du personnel en observant ce qui arrivait en Italie et la prise de décision le 16 mars dernier de fermer les usines du groupe en Italie, en France et en Espagne dès le 16 mars. Objectif : protéger contre la propagation l’ensemble de la population et les salariés du groupe.
« Il a fallu fermer extrêmement vite. Normalement il nous faut 3 à 4 jours pour le faire » expliquait le directeur. Avant de préciser les difficultés techniques de reprise d’activité dues à un redémarrage technique à mettre en œuvre.
« On tournait à plein régime sur un rythme engagé. »
A mesure que le coronavirus a progressé partout dans le monde, le groupe Michelin a donc pris des mesures similaires à celles mises en place en France : la réduction drastique des activités des sites ont suivi en Serbie, Pologne, Allemagne, Hongrie, Etats-Unis et Amérique du Sud.
De fait, le groupe est très touché sur les volumes.
La spécificité de la production montcellienne
Et le directeur de préciser concernant le site montcellien-blanzynois : « On a certains devoirs avec certains clients particuliers : l’armée. On avait la nécessité de livrer l’armée française pour les véhicules blindés de l’opération Barkane. Cela leur permet de mener les opérations au front. L’opération dure depuis longtemps. Il n’y a pas de stocks. On alimente donc les opérations. Je traite avec l’état major pour ces opérations. »
De fait le personnel en place pour réaliser les pneus nécessaires font déjà l’objet de précautions sanitaires bien particulières avec notamment le port de masques si la proximité est trop forte.
« C’est ce qui a permis de fonctionner, d’honorer les commandes pour l’armée » a précisé le directeur de l’usine. Un directeur qui se réjouit du très bon état d’esprit des employés engagés actuellement.
Et pour l’avenir ? Le directeur a indiqué que le reste du personnel n’était actuellement pas en activité partielle car il n’avait pas déposé de dossier dans ce sens. Il justifie ce choix par le flou des informations gouvernementales (conditions des aides etc.). La 5e semaine et d’autres dispositifs devraient permettre de couvrir la période du 31 mars sans engager l’activité partielle. L’usine a respecté les leviers économiques et les règles d’accès à l’activité partielle, a indiqué Dimitri Fournet-Fayard.
Toutefois maintenant que le groupe a la confirmation d’une crise longue, le directeur a annoncé lancer la construction du dossier d’activité partielle, une construction qui va s’appuyer sur un dimensionnement de l’activité économique du site.
« On est en train de récolter les demandes de l’ensemble de nos clients pour dimensionner l’activité. On n’a pas une vision claire du marché. A trois mois c’est extrêmement compliqué. Il faut qu’on pilote les semaines à venir. » et d’ajouter : « Il va falloir que notre activité redémarre. On a l’obligation de mettre en place un protocole sanitaire exigent. Sans cela on n’aura pas le droit de remettre en marche l’usine. » Ce protocole s’appuie sur la distanciation, une hygiène renforcée.
Un accompagnement des salariés
Pour autant le directeur annonce aussi une reprise progressive de l’activité, reprise nécessaire tout en assurant un soutien aux salariés : « On se doit de maintenir les ressources sociales et la reprise économique de l’activité. On s’appuie sur le CSE et le CHSCT. Lundi matin, nous avons eu une réunion pour présenter le protocole sanitaire. Cela s’est bien passé. »
Un protocole qui donne donc le cadre pour l’entreprise. Deux démarches sont engagées cette semaine : la première hier avec la présentation du protocole de reprise d’activité et la deuxième qui serait la reprise d’activité que le directeur du site souhaite dès cette semaine.
Et de poursuivre : « Quand les conditions sanitaires seront remplies, qu’on aura compris les demandes vitales de nos clients, on pourra alors reprendre. Si c’est la semaine prochaine, ce sera la semaine prochaine ».
Concernant les propos tenus par les syndicats, le directeur du site rappelle que les syndicats sont dans leur rôle.
Un directeur aussi qui précise qu’il aimerait bien commencer la reprise d’activité en fin de semaine pour la reprise technique, c’est-à-dire la remise en fonctionnement des lignes de production.
Des besoins sur des références stables
Dimitri Fournet-Fayard justifie la reprise progressive de l’activité par des besoins sur des références stables : pneus pour remorques agricoles, grandes roues pour les grands chantiers, camions civils (camions d’intervention en forêt pour les pompiers, porte-char etc.).
Et le directeur de répéter : « On démarrera quand on aura le protocole sécurité en marche. »
Sur le volet social et à destination des salariés, le directeur a dit comprendre les peurs de certains salariés. Sa réponse : « On va renforcer le dispositif technique, l’accompagnement social. Si la personne a un doute, qu’une personne extérieure lui parle. On va donner le maximum pour permettre aux personnes de s’exprimer au niveau médical et psychologique. Il faut que le personnel soit prêt. J’ai passé des consignes fortes pour être à l’écoute des personnes. On ne mettra pas de pression sur les personnes. » Quant aux personnes qui rencontrent des difficultés spécifiques, elles seront accompagnées de manière renforcée.
Des numéros d’appel ont d’ailleurs déjà été mis à disposition du personnel.
Le directeur s’est montré confiant dans le pragmatisme de ses équipes tout en exprimant son écoute vis-à-vis des personnes perturbées.
En termes de volumes, ces derniers jours seuls 30 personnes venaient travailler sur le site blanzynois pour répondre aux besoins de l’armée (soit 16 à 17 pneus par jour). Si le site poursuivait son activité de complément d’activités sur les besoins vitaux, les volumes pourraient monter à 90 pneus produits par jour (soi un besoin de personnel de 100 à 120 personnes, contre 1250 personnes jusqu’à présent et une production quotidienne de 400 pneus par jour).
Une crise extrêmement violente
Plus globalement, Michelin pilote et planifie son activité à court terme. Le directeur du site blanzynois rappelait : « On est en face d’une crise extrêmement violente. On peut avoir du mal à faire la différence entre la réalité et la fiction. On est dans un climat très anxiogène avec une hypermédiatisation. On doit faire attention à notre personnel dans cette situation. Ma priorité est de protéger le personnel et l’activité économique sur les besoins vitaux. »
Le site pourrait reprendre aussi la préparation de gommes si d’autres usines redémarraient. Il faudra de toute manière redémarrer cette activité, soulignait Dimitri Fournet-Fayard. En outre, se pose aussi la question de la fourniture en matières premières : « On va avoir des difficultés de redémarrage si on n’a pas les matières premières. »
Sur la question de la reprise d’activité à 100 %, le directeur indique : « Reprendre à 100 %, techniquement on sait faire. Il faut avoir les commandes. Quid de l’impact sur nos clients ? L’impact sur nos affaires va être important et long. Quid des grands chantiers ? L’économie ne va-t-elle pas être régulée, recréée par les Etats ? Je pense qu’il y aura un avant et un après. Je pense qu’on va réfléchir à notre consommation, une façon différente de consommer. Remonter à 100 % va être long. On est plutôt vigilant avec les fournisseurs. La réaction du tissus économique va être très importante. J’attends de voir la capacité à se réinstaller, se repositionner. Nous voulons contribuer à cette relance économique. Cela va être long. »
Face à la crise sanitaire sans précédent, le directeur du site de Michelin reconnaît que les intérimaires seront les premiers à en souffrir. Les alternants sont quant à eux traités comme le reste du personnel précise-t-il.
Il reconnaît avoir une vision différente de celle des syndicats mais assure aussi vouloir relancer une activité économique dans certaines conditions sanitaires. Une personne qui aurait de la température en entrée de site sera interdite d’accès.
Concernant le groupe, il a indiqué : « Aujourd’hui on est confiant sur la robustesse économique du groupe, nous avons confiance sur le pilotage du groupe. La qualité de nos produits nous donne confiance. Le groupe est confiant aujourd’hui. On a la capacité de sortir de cette crise. Notre performance est basée sur nos hommes. » Et d’ajouter : « La compétitivité ne sera pas meilleure après la crise. Elle en sera impactée. Il faudra donc la renforcer, la maintenir. »
Dimitri Fournet-Fayard a indiqué qu’une personne dans l’usine avait été testée positif au coronavirus. Elle a été en contact avec 4 personnes a-t-il précisé. La suite du protocole sanitaire a ensuite été suivi a-t-il ajouté.
« Je ne crois pas qu’on va attendre qu’il n’y ait plus de corona pour reprendre » a-t-il conclu.
Cette semaine, Dimitri Fournet-Fayard souhaite donc dès jeudi débuter les visites techniques et de réactivation des lignes de production, étape nécessaire et indispensable avant une reprise progressive de la production et due à l’arrêt prématuré et rapide de la production mi-mars.
Cette production sera dimensionnée en fonction des besoins des clients.
L’économie locale et mondiale vit donc à présent au jour le jour.
EM
3 commentaires sur “Michelin Blanzy communique sur son activité”
Honteux!! L’argent est tellement plus important que la vie….
lecameleon 71 : Vous pouvez développer un peu ? car c’est un peu court comme affirmation. Si l’argent n’est pas si important, pourquoi toutes ces manifestations depuis 24 mois ? Ou alors c’est juste comme Coluche disait : » à rien c’est juste pour polémiquer «
je ne suis pas d’accord avec vous!! si l’usine ne garde pas un semblant d’activité, elle ne se relèvera peut-être pas de cette crise sanitaire! et alors que fera le millier d’employés?? pointer au chômage comme bcp de gens le feront car il faut être réaliste bcp d’entreprises ne tiendront pas le choc!! le directeur de Michelin (accompagné des instances du groupe) a la survie de l’usine donc des emplois entre les mains et il doit gérer au mieux pour l’avenir!!!