« Liquidation judiciaire de Montceau pendant qu’Eolane sort les marrons du feu »
Occupation illimitée du site
Communiqué des représentants du personnel d’Eolane-Montceau :
La nouvelle est tombée hier à 16 heures : aucun repreneur ne s’est engagé par une offre ferme à l’échéance du délai imparti. La date de l’audience au tribunal de commerce étant fixée au jeudi 19 novembre et les comptes d’Eolane-Montceau étant rendus exsangues, l’examen de la situation sera vite conclu.
Le licenciement de la totalité du personnel sera le dernier gâchis de ce site malmené par le groupe Eolane depuis maintenant trois années. Que l’on ne vienne surtout pas nous parler de justice. Que l’on ne vienne surtout pas nous expliquer la nécessité de fermer notre site de production au nom d’une quelconque hypocrisie pour masquer la responsabilité et les manœuvres des dirigeants.
Le site d’Eolane-Montceau a perdu son autonomie au fil des restructurations accélérées depuis 2015. Le tribunal de commerce aurait dû considérer cette évidence dès la première audience du 25 septembre. En exonérant le groupe de ses responsabilités et en prononçant le redressement judiciaire de notre seul site de production, le chemin vers la liquidation judiciaire était tracé.
Le parquet a réagi tardivement en engageant tout récemment une expertise financière pour y voir clair dans l’imbrication des différentes entreprises de ce groupe nébuleux. Trop tard pour Montceau, notre sort sera déjà acté et les salariés seront licenciés avant les résultats. Puissent-ils au moins permettre d’épargner les autres sites menacés du groupe.
Les salariés se sont rassemblés hier à 18 heures. Personne n’est dupe de l’absence de repreneur après le travail de sape du PDG, Henri JUIN. Le site de Montceau-les-Mines a été totalement cannibalisé par le groupe, tout comme les deux précédents, Roncq et Vailhauques. Systématiquement les activités ont été transférées dans les sites survivants.
La logique initiale est la fermeture des sites au profit des autres. Clairement exprimée en 2017 par M. MALRIN et farouchement niée par M. JUIN, la différence est de taille. Dans le premier cas, le personnel sait qu’il va être licencié à terme par le groupe qui assume. Dans le deuxième cas, il faut faire croire au personnel que l’on cherche une solution de reprise pendant qu’on le dépouille.
La méthode « JUIN » relève de l’escroquerie aux salariés, devant les tribunaux, et aux AGS qui devront payer la facture des licenciements. La stratégie pour aboutir à une liquidation judiciaire est en œuvre depuis le premier jour, en janvier 2020. Dépouiller les autres est une manie. Même l’actionnaire HIVEST et l’état se sont vus privés de leur garantie financière sur notre bâtiment.
Dans le même style, la propriété de notre ligne automatique de vernis neuve a été détournée au profit du site de Saint-Agrève. L’analyse des mouvements financiers anormaux entre nos deux sites permettra de démontrer l’objectif frauduleux d’Eolane pour récupérer cet outil après la liquidation. Autant dire que cela ne passe pas pour les salariés témoins de ce hold-up !
Il nous reste encore une ligne CMS qui a échappé au pillage. Il ne serait pas surprenant de voir Eolane tenter de la racheter aux enchères afin de remplacer celle du Maroc de même modèle, mais bien plus ancienne. Et le bâtiment, serait-il aussi convoité pour un tiers ?
Occupation illimitée du site
Stop aux injustices ! Il est hors de question qu’Eolane puisse récupérer la ligne de vernis en toute impunité. Elle doit être aussi mise aux enchères pour contribuer au remboursement des AGS, tout comme le peu de matériel qui nous reste, en plus du bâtiment. L’occupation illimitée jour et nuit du site pour empêcher le départ de cet outil a commencé hier soir.
Pour autant, il ne s’agit aucunement d’un blocage complet de notre site. Les dernières productions seront terminées sans entrave et nos clients livrés. Après trois années éprouvantes, il revient une fois de plus aux salariés de suppléer aux dysfonctionnements de notre démocratie dans la régulation des abus commis dans les grands groupes.
Notre ligne de vernis automatisée
Jeudi 19 novembre nous serons à nouveau au tribunal de commerce. Juste après l’inévitable liquidation, un PSE express (Plan de Sauvegarde de l’Emploi) sera lancé. Le 10 décembre, il n’y aura plus rien à débattre et les salariés seront licenciés.
Hier soir, nous avons appris que M. JUIN sera sur notre site aujourd’hui, soi-disant pour rencontrer les salariés. Connaissant trop bien l’artiste, nul doute que l’intérêt des salariés est sa dernière préoccupation. Maintenant que sa sinistre réputation l’a rejoint, l’objectif d’échapper aux sanctions pénales est devenu son enjeu prioritaire.
4 commentaires sur “« Liquidation judiciaire de Montceau pendant qu’Eolane sort les marrons du feu »”
Chacun va pouvoir s’émouvoir, compatir à la détresse des salariés et de leurs familles ; les gens de pouvoir vont condamner nous dire qu’ils ont fait tout ce qu’ils ont pu, preuve que de la fragilité de leur éphémère pouvoir. Mais dans quelques semaines, on oubliera, les médias seront passés à autre chose, tandis que les requins, ceux qui ont le réel pouvoir continueront à nager en eau trouble avec la bénédiction de ceux à qui nous avons confié la conduite du pays et de l’Union Européenne.
Dans un monde juste, Juin et ceux pour qui il se prostitue ne passerait pas décembre.
On en vient à souhaiter le retour d’Action Directe.
apres avoir laissé partir une machine a Valence ,maintenant vous vous rendez compte « qu’il y a le feu dedans » un peu tard ce qui m’etonne de la CGT mais il reste la machine a vernis , demonter tout ce que vous pouvez et y planquer dans plusieurs lieus comme tresors de guerre (souvenez vous des LIP) et pourquoi pas « »retenir » » le PDG
Le capital de l’entreprise ne vous appartient pas..vous risquez juste de vous faire déloger par les forces de l’ordre..Espérez qu’un groupe reprenne les batiments pour une utilisation quelconque et garde le personnel…
@ Kikidilui : Vous ne connaissez probablement pas le dossier que vous commentez !
(Je ne le connaît pas non plus complètement, mais probablement mieux que vous)
L’équipement en question appartenait à Eolane Montceau.
La direction du groupe Eolane, à l’aide de « bidouillages » comptables en a fait passer la propriété au groupe, qui se croyait alors autorisé à dépouiller un peu plus le site de Montceau.
Ceci après lui avoir mis la tête sous l’eau petit à petit depuis quelques années, par des délocalisations de services, de matériels, l’attribution de fabrications obsolètes et non rentables, et le détournement de clients au profil de leurs sites « préférés » (pour l’instant).
Après une période d’acquisition boulimique de sites en France (et quelques uns à l’étranger), il ont utilisé la même tactique pour fermer plusieurs des sites récemment rachetés !
C’est maintenant au tour de Montceau …