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jeudi 26 novembre 2020 à 17:14

Social – « Liquidation hors-sol par un groupe indigne »

"une aumône ne suffira pas à effacer cet immense préjudice.." disent les représentants du personnel d’Eolane-Montceau



 



Communiqué de presse des représentants du personnel d’Eolane-Montceau 

 

 

 

Phénomène des plus étranges, l’enseigne BOSCH est réapparue brièvement illuminée hier dans la soirée après 18 années de disparition, zone Sainte Elisabeth à Montceau-les-Mines, nous rappelant au souvenir de l’éclat d’antan de cette entreprise de renom.

Y aurait-il coïncidence avec le passage furtif d’un O.V.N.I. dans l’après-midi du 25 novembre, au moment même où la justice hypnotisée consacrait la liquidation de l’indigne héritier des lieux ? Venu de Chine, après un survol de ses conquêtes, passant au-dessus de l’Estonie puis de l’Allemagne, ce mystérieux aéronef a traversé la France avant de s’orienter vers le Maroc sans toutefois y parvenir.

 

Sa trajectoire s’est perdue dans le ciel de l’océan atlantique nord, après s’être engagé CAP Bermudes. Les errements de cet empire volant ont lieu d’inquiéter tout comme ses dernières métamorphoses. Ses passagers ébahis en sont probablement réduits à se demander ce qui se passe dans la carlingue de cet aéronef privé de ses moteurs, devenu gigantesque planeur au-dessus du néant.

 

Désormais, le pilote présomptueux en est réduit à lâcher du lest pour perdre moins d’altitude, tout en espérant trouver des courants ascendants pour en reprendre. Voilà qui est bien hasardeux en période de tempête quand les bourrasques peuvent devenir cyclones. A trop se croire Eole, Dieu des vents, Eolane pourrait bien connaitre le sort des téméraires embarqués sur leur zeppelin.

 

Escroquerie en bande organisée

 

Le pionnier de cette aventure, Paul RAGUIN, tout en ambition, prétendu visionnaire, s’est laissé déborder par son soi-disant sauveur HIVEST, l’investisseur qui allait redonner de l’envergure à l’affaire. A force de consulter des conseillers à foison plutôt que de se fier à leur propre boussole, les voilà sous emprise de Dirigeants & Investisseurs qui a pris les manettes, pour le pire.

 

Le PDG du moment, Henri JUIN, spécialiste des liquidations judiciaires, a réitéré ses méthodes délétères au détriment de notre site de production à Montceau-les-Mines. Il ne faudra pas attendre longtemps pour en voir des échos dans les autres établissements de ce groupe malmené. Au programme, mensonges, cannibalisation des sites, trahison, tout en se faisant passer pour victime, cela aussi longtemps que la justice restera inerte devant le carnage.

 

L’heure des comptes a sonné. La maltraitance des salariés a un prix. Le pillage de la collectivité n’est pas un droit que s’attribue un employeur, même puissant. Et pourtant, le tribunal de commerce a fermé les yeux sur les abus évidents. Il a suffi que les questions soient mal posées pour que les réponses soient biaisées, d’abord en actant le redressement, et maintenant la liquidation judiciaire pour Eolane-Montceau.

 

Il ne s’agissait pas de faire le constat d’une situation de cessation de paiement locale, mais de comprendre les artifices qui y ont conduit. Il ne s’agissait pas de croire à l’autonomie d’un site de production, mais de s’intéresser à la réalité du fonctionnement très imbriqué et centralisé des sites français de ce groupe d’envergure internationale. Juger sans vérifier est un non-sens.

 

L’enjeu fondamental est de déterminer les responsabilités et les devoirs du groupe Eolane envers ses salariés et la collectivité. Empêcher les dépôts de bilan opportunistes dans les grands groupes est essentiel pour mettre fin au pillage de la collectivité, dont les AGS. Le droit des affaires avance à vent contraire.

 

Le parquet a lancé une enquête tardive sur les flux financiers au sein du groupe Eolane. Gageons qu’elle soit menée avec pugnacité. Mais encore une fois, la question doit être élargie aux rouages des décisions et des managements si l’on veut appréhender la réalité du pouvoir de chaque site au sein du groupe.

 

La ligne de vernissage est un exemple des manœuvres malhonnêtes. Tirer cette ficelle jusqu’au bout pour comprendre comment notre outil se trouve hors périmètre de la liquidation judiciaire sera révélateur de l’absence d’autonomie de notre site. Voilà l’abus de trop qui confondra Eolane.

 

L’occupation du site pour empêcher le départ de cette ligne vers un autre site d’Eolane est un devoir. Après avoir été lanceur d’alerte, nous voilà contraint de protéger notre outil de l’indifférence et du laisser-faire que l’on entrevoit. Agir pour ne rétablir que la normalité révèle un système défaillant et la perte de confiance qui en découle.    

 

Des salariés méritants et pourtant sacrifiés

 

Les salariés de Montceau-les Mines ont prouvé leur valeur jusqu’au dernier moment, lorsque le portail s’est trouvé définitivement fermés devant eux. Le choc de cet instant est une ultime blessure pour des personnes méritantes et investies dans leur travail.

 

Certains ont renoncé à venir en cet ultime instant de peur de ne pas pouvoir supporter le triste ballet des huissiers et serruriers. Trop d’émotion…

 

Chacun connait les réalités du terrain et le zèle qu’il a fallu mettre au quotidien tant d’années pour servir de notre mieux nos clients. Que savent nos dirigeants de notre monde de valeurs non financières ? Se rendent-ils compte qu’ils nous volent notre travail, après avoir pillé notre site et saccagé son histoire ?

Aucun état d’âme, aucune compassion, aucune émotion à l’égard de ceux qui les enrichissent, jamais.

Aujourd’hui, ces mêmes dirigeants imaginent qu’une aumône suffira à effacer cet immense préjudice qu’est la perte d’un collectif de travail, de sens à œuvrer ensemble. Ce qui structurait nos vies et notre intégration sociétale s’effondre soudain. Chacun va se retrouver seul face à un avenir incertain, ce qui deviendra le chemin de la misère pour les plus fragiles.

 

Stop ou encore ?

 

Le choc passé, il restera encore au moins une autre bataille pour obtenir un plan de licenciement respectueux des colibris. Notre dignité est notre force, face au mépris de ces dirigeants peu recommandables.

 

Notre avocat, Ralph BLINDAUER, mérite tout notre respect, tant par ses compétences que par ses valeurs humaines hors du commun. Dans la tourmente, il nous arrive parfois de rencontrer des personnes d’exception, il en est, assurément.

 

L’affaire Eolane pourrait bien contribuer à une prise de conscience collective. Alors viendront peut être d’autres combats pour qu’enfin une vraie justice sociale soit rétablie dans ce pays gangréné par le fléau de la toute puissance financière …

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



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