Montceau-les-Mines : les pressings en difficulté (Économie )
Crise sanitaire, télétravail en cause
Dans le bassin minier, il existe plusieurs devantures proposant des services de pressing à la population. Depuis l’an dernier et plus exactement depuis le mois de mars 2020, les professionnels ont observé de véritables évolutions plutôt en leur défaveur d’ailleurs.
Et le premier changement majeur est que la clientèle n’est pas vraiment au rendez-vous, enfin pas toute la clientèle. « L’activité est en chute. C’est un vrai toboggan » commente la gérante d’entreprise à Montceau-les-Mines.
L’entreprise qui travaillait avec des EHPAD et l’hôpital de Montceau-les-Mines n’a plus de contacts avec eux. Les clients qui faisaient de nombreux déplacements ou qui utilisaient régulièrement des costumes sont moins nombreux, la faute au télétravail.
« On a toujours les pompes funèbres, c’est triste à dire, aussi les entreprises de métallurgie. On est près du bilan avec une perte de 40% du chiffre d’affaires sur l’année. » poursuit une gérante.
Il faut dire que pour le secteur où les professionnels osent à peine se plaindre, en comparaison de leurs collègues restaurateurs et en brasserie, mars et avril 2020 ont été synonymes de 0 € de chiffres d’affaires.
Les mariages ont été très peu nombreux. Et tout ce qui est de l’ordre de l’événementiel n’a pas eu lieu. Pendant les mois d’été, les clients n’ont pas fait nettoyer leurs couettes. Et quant aux personnes âgées qui constituaient une clientèle fidèle, une partie est malheureusement décédée.
Des process au point face à la maladie
Si les EHPAD et l’hôpital ont cessé dès le mois de mars dernier leurs partenariats avec les petites entreprises locales, c’était sans doute pour éviter de contaminer les personnes y travaillant. Et cela a été parfaitement compris des professionnels. Toutefois aujourd’hui les établissements de santé ne font plus appel aux entreprises de pressing. Pour quelle raison ? Les professionnels ne le savent pas eux-mêmes. Et ils n’osent pas toujours aller frapper à la porte des établissements hospitaliers.
Ce qu’assurent les professionnels de la branche, c’est que leurs process « sont tout à fait au point ».
Comme les autres entreprises, les pressing de Montceau-les-Mines ont pu obtenir des aides de l’État.
Pour les gérantes de la fée écolo, « on a monté la boîte pour travailler » et non pas pour toucher des aides de l’État. Celles-ci se satisfont des dispositifs d’aides de l’État. Toutefois le travail et le rythme d’avant mars 2020 se font attendre.
Ce sont donc des entreprises qui travaillent au ralenti, au jour le jour.
Chez la fée écolo, les deux associées se réjouissent d’être ensembles afin de pouvoir se soutenir et se remonter le moral s’il y a besoin. Ailleurs, les journées sont parfois longues. Et il devient alors difficile de se projeter.
Dans ces commerces, on sait se remettre en cause. Il y a 8 ans, lorsque « la fée écolo » ouvrait, l’enseigne se positionnait et remettait ainsi en cause les pratiques du secteur. Aujourd’hui ce sont tous les pressings qui doivent avoir des pratiques environnementales.
Ces entreprises cherchent à innover, proposer d’autres services : livraisons du linge par exemple pour les personnes âgées.
Comme pour d’autres commerces, le couvre-feu constitue encore une fois un frein à l’activité économique. Pour parer les effets du couvre-feu à 18h, certaines entreprises ont demandé des livraisons à certains pressings.
Les entreprises naviguent à vue. « On garde le cap. On essaie de garder la motivation. Et on reste ouvert entre 12h et 14h pour répondre aux besoins de la clientèle. » a conclu l’une des co-gérantes de l’entreprise la fée écolo.
Ces commerçants comme tous les autres, se montrent solidaires vis-à-vis des restaurateurs et brasseries, espérant avec hardeur une réouverture avec une amplitude horaire plus importante et surtout le retour de la confiance de leur clientèle.
EM